Les Pirates du
métro (ou The Taking of Pelham One Two Three
dans sa version originale) est un long-métrage signé du réalisateur Joseph Sargent en 1974. Le huitième de son auteur parmi une foule de
téléfilms et d'épisodes de séries télévisées. Avant En
plein cauchemar
en 1983 et après Le cerveau d'acier
en 1970. Trente-cinq ans avant que le réalisateur Tony Scott n'en
réalise le remake en 2009, Joseph Sargent met en scène l'attaque
d'une ligne du métro new-yorkais par quatre hommes déterminés à
abattre un à un les dix-huit otages qu'ils retiennent entre leurs
mains si jamais le maire de la ville (Lee Wallace dans le rôle
d'Albert Schwartz) refuse de leur accorder une rançon d'un million
de dollars. Quatre individus affublés d'une moustache, de lunettes,
d'un chapeau et d'un imperméable et qui chacun possède un rôle et
une personnalité bien précis. Après avoir pris possession de la
rame ''Pelham 13
23'',
Green, Blue, Grey et Brown prennent contact avec différentes
autorités, tel le lieutenant Zachary Garber de la police du métro
new-yorkais avec lequel le chef des preneurs d'otages Robert Shaw
dans le rôle de Monsieur Blue) va désormais communiquer ses
directives. Alors qu'il impose que leur soit remis à lui et ses
complices la somme d'un million de dollars, Blue menace de tuer un
otage à chaque minute de retard. Dehors, la police se prépare à
intervenir tandis que le maire et ses conseillers discutent sur la
marche à suivre concernant la rançon...
Le
long-métrage de Joseph Sargent fait partie de ces classiques du
thriller américain réalisés dans les années soixante-dix qui
bénéficièrent longtemps après d'une ''mise à jour'' à travers
un remake. Si la version de Tony Scott s'avère plutôt vigoureuse,
on ne peut pas en dire autant de l'original qui s'avère en revanche
relativement mollassonne. Au regard de l'attente angoissée des
otages, Les Pirates du métro
est effectivement assez lent et n'aura finalement de réel intérêt
que dès lors que les pirates du titre auront mis la main sur
l'argent et tenteront de prendre la fuite. Outre le charme des années
soixante-dix, le film fait parfois l'objet de propos étonnant qui de
nos jours auraient bien du mal à se justifier. Sans doute amusants
pour les uns mais inappropriés pour les autres, on pense notamment à
la séquence lors de laquelle le lieutenant Zachary Garber rencontre
pour la première fois le commissaire divisionnaire Daniels (l'acteur
noir Julius Harris, simple inspecteur dans la version originale) et
s'étonne de découvrir un homme de couleur, tentant alors de
rattraper le coup en rétorquant qu'il le croyait plus petit !
Une liberté de ton dont feront parfois les frais les représentantes
féminines et que l'on ne voit plus guère de nos jours. Une pointe
d'humour dans un récit qui ne l'est pas toujours davantage puisque
la détermination des preneurs d'otages est telle que le film
comptera son lot de morts...
Sans
que l'on s'y ennuie, le film n'est pas à la hauteur du souvenir que
nous pouvions en avoir. Car malgré les présences à l'écran de
Walter Matthau dans le rôle du Lieutenant Zachary Garber, de Martin
Balsam dans celui de monsieur Green, de Hector Elizondo dans la peau
de Monsieur Grey ou encore de Jerry Stiller dans celle du lieutenant
Rico Patrone, Les Pirates du métro
n'a conservé comme principal argument que ses divers environnements,
entre le centre de gestion du réseau ferroviaire, la rame où sont
retenus les otages ainsi qu'une ville de New York ''envahie'' par la
police et les badauds. Le suspens est moins au rendez-vous que prévu,
faute à un manque flagrant de rythme et d'une musique qui n'est
qu'omniprésente (pourtant excellente et que l'on doit au compositeur David Shire). Par
contre, tout semble s'accélérer lors des trente dernières minutes
environ, lorsque les bandits ont mis la main sur l'argent et tentent
de prendre la fuite tandis que les autorités cherchent à comprendre
par quel moyen les quatre individus ont prévu de disparaître dans
la nature. Ajouté à cela, une rame qui file à toute allure dans
les sous-sols du métro New-yorkais sans chauffeur et avec plus de
quinze otages à l'arrière et l'on obtient enfin, le thriller tant
espéré depuis déjà plus d'une heure. Les
Pirates du métro s'avérant
péjorativement pesant lors des deux premiers tiers, Joseph Sargent a
par contre la bonne idée de nous éviter tous les préparatifs
menant à la prise d'otages ainsi qu'à leur future fuite en entrant
de plain-pieds dans leur projet et ce, dès les tout premiers
instants...
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