Nightmares
de Joseph Sargent (à ne pas confondre avec le film éponyme sans S
réalisé par Romano Scavolini deux ans auparavant et connu chez
nous sous le titre de Cauchemars à Daytona
Beach)
est d'un format un peu particulier puisque dans un même style que
l'excellent Creepshow
de George Romero ou Twilight Zone: The Movie
réalisé en collaboration entre Steven Spielberg, Joe Dante et
George Miller et John Landis, il s'agit d'un film à sketchs entre
science-fiction, thriller et épouvante constitué de quatre courts
récits. Chacun n'ayant absolument aucun rapport avec celui (ou ceux)
qui le (ou les) précède ou lui succède. Sorti chez nous sous le
titre En Plein Cauchemar,
le film est pour Joseph Sargent l'occasion d'aborder différents
sujets à travers des histoires interprétées chaque fois par des
actrices et acteurs différents. Terror in
Topanga
se penche tout d'abord sur le cas de Lisa, jeune femme dépendante
du tabac au point qu'elle ne parvient pas à se refuser une
''promenade'' nocturne afin de pouvoir acheter sa ''drogue'' la nuit
même où un dingue particulièrement dangereux s'est évadé d'un
hôpital psychiatrique. Comme l'on s'en doute, tandis que son mari
garde sagement leurs enfants, Lisa en profite pour quitter leur
maison et se mettre au volant de leur voiture. Croisant sur sa route
divers personnages, la jeune femme imagine derrière chaque trait
l'hypothèse selon laquelle les uns et les autres pourraient être
l'homme que recherche vivement la police. Interprétée par l'actrice
Cristina Raines qui se fit particulièrement remarquer dans le rôle
principal de l'excellente Sentinelle des maudits
de Michael Winner six ans auparavant, ce premier acte s'avère
sympathique, quoique le visage systématiquement inquiétant des
hommes que la jeune femme va croiser est un peu ''facile'' et
trompeur...
Le
second acte intitulé The Bishop of Battle
change complètement d'univers puisque l'on y retrouve l'acteur
Emilio Estevez (vu dans le film culte de John Hugues Breakfast
Club
en 1985 et dans la peau de Billy le Kid dans l'excellent western
Young Guns
de Christopher Cain trois ans plus tard) dans le rôle de J.J. Cooney
qui, s'il ne fume pas, est lui-même complètement accroc à un autre
type de drogue : les jeux vidéos. Ce petit escroc qui laisse
gagner ses concurrents avant de leur proposer une dernière partie
lors de laquelle il a l'habitude de les déplumer est tellement
dépendant d'un jeu se déroulant sur treize niveaux qu'il y dépense
tout son argent. Avec pour conséquence une conclusion qui sera aussi
originale qu'inattendue. Nightmares
se
poursuit ensuite avec The
Benediction
qui met en vedette l'acteur Lance Henriksen, respectivement
inspecteur de police dans le génial Terminator
et androïde dans Aliens,
le retour
tout deux réalisés par James Cameron en 1984 et 1986 ainsi que
personnage principal de la série télévisée Millenium
entre 1996 et 1999. Dans le troisième sketch de l'anthologie,
l'acteur interprète le rôle du père MacLeod, convaincu d'être
responsable de la mort d'un gamin et victime de visions
cauchemardesques se poursuivant jusque sur une route déserte où il
est poursuivi par un pick-up de couleur noire. Pour finir, Nightmares
se clôt avec Night
of the Rat
dont le titre ne laisse place à aucune ambiguïté. Dans ce qui
s'avérera comme le plus long des quatre segments, Richard Masur (The
Believers
de John Schlesinger en 1987) et Veronica Cartwright (Invasion
of the Body Snatchers de
Philip Kaufman en 1978 et Alien
de Ridley Scott l'année suivante) se partagent la vedette. Il y
interprètent les rôles de Clair et Steven Houston, lesquels vont
rencontrer quelques problèmes avec un énorme rat...
Il
est assez triste de constater que d'une manière générale, l’œuvre
de Joseph Sargent n'est pas vraiment à la hauteur des sujets qui y
sont abordés, ni de ses interprètes. Si le premier sketch et le
quatrième s'avèrent, disons, honorables, les deuxième et troisième
sont par contre tout à fait dispensables. Le troisième peut-être
même encore davantage que le second tant le scénario et sa mise en
scène paraissent totalement bâclés. Sans être incroyablement
angoissant, Terror
in Topanga distille
un très léger sentiment d'anxiété que seul Night
of the Rat
parvient
relativement à rehausser même si là encore, on préférera
redécouvrir l'excellent Of
Unknown Origin (D'origine
Inconnue)
de George P. Cosmatos dans lequel l'acteur Peter ''Robocop''
Weller bataillait lui aussi la même année contre un rat
récalcitrant. Note spéciale pour Richard Masur et Veronica
Cartwright qui assurent malgré tout parfaitement le show...
contrairement aux concepteurs des effets-spéciaux. Il n'y a qu'à
voir la déplorable incrustation du rat à l'image pour s'en
convaincre ! Pour le reste, Nightmares
est une déception...
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