Le réalisateur
sud-coréen Hang-jun Jang aura attendu quatorze ans entre son second
long-métrage Buleora Bombaram et
le troisième intitulé Forgotten,
lequel est directement mis à disposition sur la plateforme de
streaming Netflix
fin 2017.
Ceux qui rêvaient d'une alternative au formidable Old
Boy
de son compatriote Park Chan-wook vont être conquis. Car si
Forgotten
ne se hisse pas tout à fait à la hauteur de ce film absolument
dingue, son récit n'en demeure pas moins très original. Le film
évoque tout d'abord la relation qu'entretient Jin-Seok (Kang
Ha-Neul) avec son frère Yoo-Seok (Kim Moo-Yeol. Un exemple pour ce
jeune homme de vingt et un ans. Un modèle qui a tout réussi dans la
vie. Seul bémol, l'accident dont a été victime Yoo-Seok et qui l'a
légèrement rendu infirme de la jambe gauche. Leur bonheur, les
deux garçons le vivent auprès de leurs parents jusqu'au jour où
Jin-Seok assiste à l'enlèvement de son frère. Un choc ! Alors
que les recherches effectuées par la police s'avèrent
infructueuses, les jours passent ainsi que les semaines. Mais au bout
de dix-neuf jours réapparaît Yoo-Seok, apparemment en bonne santé
mais sans le moindre souvenir de ce qu'il a vécu durant son
kidnapping. Dès lors, son frère va chercher à savoir ce qui a pu
lui arriver. Une investigation qui va le mener vers une issue dont la
vérité s'avérera plus terrible encore que ces dix-neuf jours
d'angoisse que ses parents et lui ont partagé...
Forgotten
est un thriller comme le cinéma sud-coréen et même mondial n'en
engendre que très peu. Bien que l'image et le tempo du départ
laissent craindre un polar sous perfusion ''téléfilmique'', mieux
vaut passer outre si l'on ne veut pas gâcher l'expérience. Car il
s'agit bien d'une expérience. Une démonstration de force en matière
de scénario, de mise en scène et d'interprétation. Un récit qui
nous transporte là où on ne l'attendait pas forcément. Des indices
semés ça et là laissent entendre que derrière les événements
qui se produisent à l'écran se cache une machination sans pour
autant que l'on puisse deviner par avance qu'elles en sont les causes
et les conséquences à venir. On croit tout d'abord au sempiternel
film d'horreur et d'épouvante avec ces bruits qui surgissent dont ne
sait où dans l'appartement de cette famille de sud-coréens moyens
ou ces cauchemars qui réveillent en pleine nuit Jin-Seok. Film de
fantômes ? Difficile de répondre à cette question si tant est
qu'il faille la prendre au sens propre ou au figuré. Lentement, Jang
Hang-jun impose un récit et une mise en scène implacables. Une
histoire qui trouve son achèvement dans la douleur, bien après nous
avoir tétanisé avec ses divers retournements de situation dont une
séquence se déroulant dans un commissariat absolument démente !
Le
long-métrage n'en est pas pour autant dénué de quelques
regrettables défauts. Visuellement, Forgotten
ressemble à ces wagons de dramas
asiatiques qui ne sont pas toujours remarquablement réalisés ou
interprétés. Non pas que le film de Jang Hang-jun soit ''sirupeux''
au point d'avoir l'allure des Feux de l'amour
version coréenne, mais son côté ''Soap''
a tout d'abord de quoi inquiéter. Sa voix off ne tardera
heureusement pas à s'effacer au profit d'une histoire tordue comme
le cinéma nous ne nous en propose malheureusement pas plus
régulièrement. Les amateurs de Twists
seront aux anges. Mais encore faudra-t-il fermer les yeux sur
certaines invraisemblances, comme cette multiplication d'événements
qui au bout d'un temps, surcharge quelque peu le propos. Fin novembre
2017, le film sortait dans son pays d'origine tandis que dans le
reste du monde, il fut mis à disposition des possesseurs d'un compte
Netflix.
Notons qu'il est depuis, toujours disponible sur la plateforme en
version originale sous-titrée...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire