Isabelle, mannequin, est
assassinée aux abords d'une forêt alors qu'elle rentre chez elle.
La jeune femme travaillait pour la Comtesse Como, directrice de
l'atelier de haute couture Christian et propriétaire du
château qui abrite les locaux. Plus jolie et plus adulé des
mannequins, elle n'avait pourtant pas la sympathie de toutes ses
collègues. A part Nicole, elle n'avait pas vraiment d'amis et
pourtant, lorsque tous apprennent sa mort, c'est la stupeur dans
l'atelier. Alors que l'heure d'un important défilé approche, Nicole
est la seule à bien vouloir porter la robe que devait présenter
Isabelle. Marco, un assistant, remarque qu'il y manque une broche.
Nicole sachant où elle se trouve, elle ouvre une petite boite ayant
appartenu à Isabelle et fait une découverte étonnante. L'intérieur
renferme un petit carnet rouge dans lequel la morte notait toutes
sortes de choses, à commencer par les cancans du milieu et les
dettes que contractaient certains envers elle.
Nicole promet de donner
le carnet à la police, alors la Comtesse Como accepte de lui confier
l'important objet. Mais alors que le mannequin est en train de
défiler, quelqu'un en profite pour fouiller son sac et lui dérober
le carnet. Un peu trop curieuse, Peggy, autre mannequin du groupe
rentre chez elle après la représentation mais se fait agresser par
le même mystèrieux personnage que celui qui a tué la veille la
pauvre Isabelle. Le visage caché derrière un bas épais, l'individu
semble très intéressé par le contenu du petit livre rouge
d'Isabelle...
Mario Bava est l'homme
qui fit emerger dans les années soixante un nouveau genre
cinématographique. Le Giallo (littéralement, jaune en
italien). Un courant qui naquit avec La
Fille qui en Savait Trop et que le cinéaste développa
dans un certain nombre d’œuvres. Un genre que sublima par la suite
Dario Argento, le point culminant de sa carrière étant très
certainement atteint avec Les Frissons de l'Angoisse.
Réalisé en 1963, Six Femmes Pour l'Assassin traîne
derrière lui une excellente réputation. Au risque de prendre une
volée d'injures, il serait bon d'affirmer tout de même, et ce
malgré ce qu'à pu apporter l’œuvre dans un genre qui connut son
heure de gloire dans les années soixante-soixante-dix, que le film a
relativement mal vieilli. Non pas que l'image soit mise en cause,
mais l'intrigue, elle, avouons-le fait pâle figure à coté de ce
que pondront quelques autres cinéastes habitués à tourner des
giallos à la pelle (au hasard Sergio Martino).
On appréciera l'enquête
menée par l'inspecteur Silvestri (Thmas Reiner), soupçonneux juste
ce qu'il faut. Les quelques personnages ambigus (le marquis Richard
Morelli (Franco Ressel), le toxicomane, ainsi que l'adipeux Cesar
Lazzarini (Luciano Pigozzi)). De plus certains personnages ne
manquent pas d'un certain charme, comme la Comtesse Come, interprétée
par la très belle Eva Bartok.
On retrouve dans Six
Femmes Pour l'Assassin ce surenchérissement de couleurs à
travers les éclairages et qui trouvera son apothéose dans La
Baie Sanglante. Des images, il faut l'avouer, parfois
sublimes, quelques plans d'un sadisme sans doute inouïs pour
l'époque et de vraies « gueules » du cinéma, à
commencer par Cameron Mitchell qui dans ce
film paraît si jeune alors qu'il avait déjà presque vingt ans de
carrière derrière lui. Le film se pose comme un mélange de giallo
et de passages lui donnant tous les aspects du huis-clos façon,
Agatha Christie. Au risque de contrecarrer les propos de ceux qui
déifient le cinéma de Mario Bava, n'ayons pas peur de dire que Six
Femmes Pour l'Assassin a beaucoup vieilli et que beaucoup
d'autres cinéastes ont réussi depuis à faire bien mieux. A voir
par curiosité et pour se faire une idée précise de ce à quoi
ressemblait l'un des tous premiers films du genre...
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