Son époux parti à la
guerre, Marta s'occupe de l'hôtel familial avec toutes les
difficultés du monde. Aidée de sa fille Rosa, elle cache dans
l'une des nombreuses pièces de l'établissement, son amant, un
déserteur terrifié à l'idée d'être découvert et fusillé. En
ces temps de guerre, les tentations sont faciles. Les hommes partis
sur le fronts, tous ceux qui ont pu y échapper profitent de
l'impunité qui leur est offerte pour faire ce qu'ils veulent,
laissant ainsi s'exprimer tous leurs fantasmes.
Ceux-ci convoitent la
jeune et jolie Rosa. Heureusement pour elle, sa mère Martha veille
sur elle et s'assure qu'aucun homme ne la touche. Pourtant, un soir,
un hurlement terrible se fait entendre alors que tout le monde dort.
Rosa se précipite à l'extérieur de sa chambre et découvre que sa
mère est morte, étendue au sol et visiblement victime d'un accident
qui lui a brisé la nuque.
Désormais, la jeune
fille ne va pouvoir compter que sur elle-même, face à des clients
exigeants et au comportement violent...
Réalisé par Francesco
Barilli, Pensione Paura se démarque très largement du
reste des giallo grâce à une intrigue nettement différente. Se
concentrant sur un lieu unique, l'hôtel, et évitant toute enquête
policière, le film marque durablement les esprits par son aspect
profondément morbide et poisseux. L’œuvre collectionne les
visions et les personnages scabreux avec méthode, rappelant dans une
moindre mesure quelques classiques du cinéma italien des années
soixante-dix.
Sœurs prostituées,
domestique sous l'emprise permanente de l'alcool, vieille bourgeoise
nymphomane éprise d'un jeune étalon lui-même intéressé par les
bijoux de celle-ci et par la beauté de Rosa qu'il ne cesse de
convoiter. Exhibition dans les couloirs de l'hôtel, viol de Rosa,
tout ça sur fond de fin de seconde guerre mondiale. Pensione
Paura montre les plus vils et bas aspects de l'homme dès
lors que plus aucune autorité n'a d'emprise sur lui.
La partition musicale
dénote face à l'horreur. Une jolie comptine jouée au piano sur
fond de sadisme. L'aspect Giallo est ici des plus restreint puisque
les meurtres y sont rares en dehors du massacre final. On se fiche un
peu de l'identité de celui qui venge la pauvre Rosa, violée par
l'infâme locataire interprété par Luc Meranda. Tout ce qui nous
intéresse est l'atmosphère qui s'installe très vite et nous
indispose aussi rapidement qu'elle surprend. En effet, lorsque
Pensione Paura démarre, on est loin d'imaginer la
route que vont emprunter ses personnages. Quelques plans
particulièrement sinistres viennent émailler le propos déjà
outrancier de cette œuvre hors normes. L'image est relativement
crade et vient nourri cet impression permanente de voguer dans un
univers claustrophobe duquel aucun échappatoire ne semble possible.
Si l'on adhère à la
particularité du film, alors Pensione Paura se révèle
savoureux. Pour les autres, le film risque de devenir éprouvant à
regarder. A l'image du Blue Holocaust de Joe D'Amato,
œuvre encore plus glauque et malsaine que celui qui nous intéresse
ici...
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