Alors que je n'attendais
pas grand chose de ce nouvel ersatz du mythe surexploité du zombie,
ça n'est qu'au fil de son intrigue que j'ai commencé à vraiment
m'attacher à ses personnages. Non pas que It Stains the Sands
Red fasse
désormais partie du trio de tête, ni même qu'il trône en bonne
place dans le top dix des films de morts-vivants/infectés, mais je
ne sais pourquoi, j'ai, finalement pris du plaisir à suivre les
aventures road-tripesques de l'héroïne Molly, proie d'un macchabée
récalcitrant l'ayant prise en chasse depuis que son compagnon à
finit dévoré par cette même créature sortie dont on ne sait où.
Au beau milieu du désert, sous une température caniculaire de
quarante degré, un flacon de poudre blanche, une bouteille de vodka
et quelques litres d'eau dans un sac, Molly fuit celui auquel elle
finira par donner un nom. Smalls. Parce que la jeune femme pense
qu'il a une petite bite. Ouais, ce pauvre individu décharné n'ayant
sans doute même pas conscience de la chaleur écrasante sous son
costard tâché de sang, est un cadavre ambulant. Une épave à la
recherche de nourriture. Et la nourriture la plus proche se nomme
Molly. Le désert n'étant qu'un immense rayon de supermarché sur
lequel ne trône que la pauvre Molly, Smalls va suivre la jeune
femme, jour et nuit, sans jamais lui laisser le moindre répit.
D'abord
moqué, puis insulté, Smalls est finalement accepté par Molly qui
garde tout de même une certaine distance entre son nouvel et
malodorant compagnon. A la recherche d'un aérodrome vers lequel elle
et son petit se dirigeaient avans que Small ne fasse de son repas ce
dernier, Molly marche, inlassablement. Sous le soleil, vidant les
bouteilles les unes après les autre et remplaçant chaque repas par
une ligne de coke. Le temps passe. Les jours et les nuits défilent.
Molly n'est pas encore devenue folle mais semble avoir de moins en
moins conscience du danger que représente Smalls. La voilà
maintenant qui lui parle. Les quelques mêtres qui les séparent se
réduise peu à peu. Elle finira même par accepter sa présence, le
soir, au coin du feu.
La
présence de Smalls n'aura pas que des inconvénients. Outre le fait
qu'il évite à Molly de se sentir trop seule, il lui apportera une
aide précieuse au moment même où l'on aurait pu supposer qu'enfin,
elle a trouvé quelqu'un pour la sortir de cette merde dans laquelle
elle piétine depuis des jours.
Si sous certains aspects
It Stains the Sands Red
demeure
assez décevant (rythme trop lent, scènes répétitives, vulgarité
de certains passages), le film de Colin Minihan (déjà auteur par le passé de Grave Encounters en 2011 et de Extraterrestrial en 2014) et se laisse regarder
sans déplaisir d'autant plus qu'il aborde le sujet avec une certaine
originalité. Le film nous change de ces hordes de zombies attaquant
les villes et les mettant à feu et à sang. Ici, pas d'immenses
buildings. Juste un vaste désert et une chaleur écrasante. Des
personnages de junkies et d'évadés de prison. Finalement, Smalls
semble le plus intègre de tous puisque mu par un unique instinct de
survie. Le cinéaste intègre au milieu de son œuvre une nouvelle
donnée. Sous forme de flash-back, on a droit à la remise en
question de l'héroïne qui semble regretté sur ses choix passés.
Un peu plus de finesse dans un monde de brut où pour survivre la
jeune femme va se servir de son tampon imbibé de sang pour éloigné
Smalls et dans lequel l'une des rares traces d'humanité prend le
visage de deux taulards tentant de violer la pauvre Molly. D'un
point de vue esthétique, It Stains the Sands Red
est
une assez belle réussite. Le désert est mis en valeur et quelques
passages parviennent à rehausser le niveau d'une intrigue assez
faiblarde. Je pense notamment à la scène durant laquelle une
tempête de sable ravage tout sur son passage. Les interprètes sont
plutôt convaincant, la palme revenant forcément à l'actrice
Brittany qui a elle seule maintient l'intérêt. Derrière le masque
« Leatherfacien » de Small se cache l'acteur Juan
Riedinguer. Un petit film sans prétention, amusant à voir. Une fois
suffira...
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