Je ne vais pas y aller
par quatre chemins : Granny of the Dead est nul !
En mode « je lésse un avis ranpli de fotes sur Allociné »,
j'aurai pu en rester là. Vous épargner ce très navrant article que
je viens d'écrire et que vous allez peut-être (sans doute, je
l'espère) lire. Comme il est difficile de traiter de la normalité
ou de son contraire, il faut, pour juger qu'un film mérite qu'on lui
consacre une heure trente ou pas, avoir appris à différencier un
bon d'un mauvais nanar. D'un premier film réussi ou raté. Les plus
fidèles d'entre vous auront peut-être relevé l'étrange système
de notation de Cinémart qui consiste à mettre parfois plus de cinq
étoiles à un nanar signé Bruno Matteï tandis qu'un film dont
toutes les facettes artistiques démontrent que son auteur et toute
l'équipe technique se sont donné corps et âme pour que le projet
parviennent au niveau de leurs ambitions peine (dans de rares
occasions, tout de même) à franchir la moyenne. Tout est dans le
subjectif.
Quand on pense qu'en
1987, un certain Peter Jackson tournait son premier film
(effectivement sur plusieurs années, mais bon), Bad Taste, avec les
moyens du bord. Des fonds, lorsqu'ils rentraient dans le
porte-monnaie du bonhomme et des potes avec lesquels il tournait. Des
bouts de ficelles qui avec force imagination et une volonté de fer
ont donné naissance à une œuvre culte. Que l'on aime ou pas.
L'aspect amateur, le gore, les maquillages de ces pseudos-aliens,
l'irrévérence, le graveleux, ou le jeu parfois approximatif, Bad
taste demeure comme l'exemple type du premier film bricolé
réussi. Pas une seule barrière, une implication visible à l'écran.
Une ingéniosité dans la conception des masques et des effets gores
qui renvoient à une époque malheureusement révolue. UN PREMIER
FILM, je le répète. Bruno Matteï, c'était un peu le même
principe. Comme un bricoleur se servant d'outils rouillés, il n'a
jamais su (voulu? Pu ?) s'entourer d'acteurs dignes de ce nom.
Quant aux scénarios... Bah, que voulez-vous que je vous
dise...Pourtant, il y avait quelque chose chez lui qui attirait
forcément l'amateur de nanars. La Matteï's Touch que
certains ont sans doute cherché à copier sans jamais y parvenir.
Derrière chaque film de l'auteur des cultissimes Virus
Cannibale, Les Rats de Manhattan ou de Robowar,
on sentait poindre la passion du cinéaste italien. Mal réalisés,
mal interprétés (et le mot est faible), des scénarios parfois
confus, mal fichus, remplis d'incohérences et de répliques cultes.
Des longs-métrages grouillant de défauts qui auraient sans doute
fait vomir certains critiques s'estimant être de grands penseurs
mais qui font le régal des amateurs de nanar.
Et puis, il y a le cas
Tudley James.
Granny of the Dead
n'a même pas l'excuse d'être son premier film, mais le troisième.
Pour l'imagination, il faudra aller voir ailleurs. Celui qui en
tournant cette purge avait sans doute dans l'idée de tourner le
successeur de l'excellent Shaun
of the Dead
version grands-mères zombifiées a malheureusement tout faut. Ce que
je vais écrire maintenant est sans doute effroyable mais Granny
of the Dead ressemble
à un film d'étudiants en cinéma. Le genre de produit réalisé
sans qu'aucun des participants n'aie pris le temps de s'inspirer des
courts qu'il a suivi durant ses années d'études. La photographie et
la lumière sont affreusement laides. Les cadrages n'innovent jamais
et s'inspirent maladroitement de ceux ayant déjà servi à des
cinéastes beaucoup plus talentueux. Vous me direz que dans le genre,
on ne pourra sans doute jamais faire mieux, pardon... pire que
Birdemic
et sa suite...
Je vous répondrai qu'en substance, le cinéaste
américain James Nguyen, semblait assumer entièrement, lui, la
totale connerie de son diptyque. Si, en dépit de son aspect
volontairement comique,
Granny of the Dead
ne fait ni chaud, ni froid, c'est sans doute parce que son auteur
s'est vraiment pris au sérieux et désirait tourner là, la nouvelle
référence en matière de film de zombies parodique. Je le répète,
Granny
of the Dead
est un film, oui, mais d'études. Non, pas de fin d'études,
rassurez-moi. Ne me dites pas qu'ils vont lâcher Tudley James,
Marcus Carroll, Abigail Hamilton, Oliver Ferriman, William Huw et les
autres dans la nature. Allez les gars, encore quelques années
d'études et peut-être parviendrez-vous à nous servir un plat
beaucoup plus digeste que cet infâme Granny
of the Dead...
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