Champion de France en
1989 et 1991 aux côtés des joueurs de l'équipe de football
marseillaise, Eric Cantona s'est depuis la fin de sa carrière
produite en France mais aussi à l'étranger, reconverti dans
d'autres domaines autrement plus artistiques. Le théâtre, la
télévision, la publicité mais aussi et surtout, le cinéma...
Bon... Pour être tout à fait honnête, il me faut reconnaître que
j'ai dû faire quelques recherches sur le net pour réunir ces
quelques informations. Parce qu'en matière de football, je suis une
quiche. Une vraie bille dans ce domaine, presque autant qu'en
politique. Deux ''appendices'' qui donc en toute logique ne
m'intéressent absolument pas (j'ai déjà bien à faire avec le
cinéma, les plantes grasses, la littérature et la musique). On le
découvre tout d'abord dans Le bonheur est dans le pré
d’Étienne Chatilliez, principalement interprété par Michel
Serrault, Sabine Azéma ou Carmen Maura, et dans lequel l'ancien
footballeur est notamment rejoint par son frère Joël. Quelques
longs-métrages plus tard, on le retrouve au générique de l'étrange
L'outremangeur
de Thierry Binisti. Un cinéaste qui jusque là était un habitué
des petits écrans puisqu'il réalisa des téléfilms,
courts-métrages et autres épisodes de séries télévisées. Pour
cet Outremangeur,
le réalisateur et scénariste (aux côtés de Xavier Maurel)
s'inspire et adapte la bande dessinée éponyme du scénariste Tonino
Benacquista et du dessinateur Jacques Ferrandez. À l'origine, les
deux hommes s'inspirèrent eux-même du conte de La
Belle et la Bête
revue à la sauce policière et contemporaine. Dans laquelle, Eric
Cantona incarne un commissaire Séléna boulimique proposant un
étrange compromis à la nièce d'un homme dont le corps sans vie
vient d'être découvert. Séléna est un homme sans attaches, sans
femme ni enfants, vivant désespérément seul, enlaidi par ses
cent-soixante kilos de chair et de graisse qui sait d'emblée qu'Elsa
est responsable de la mort de son oncle. Mais plutôt que de la faire
mettre sous les verrous, Séléna, séduit par la beauté de la
jeune femme, propose à cette dernière de se rendre chez lui tous
les soirs de dix-neuf à vingt-trois heures afin de lui tenir
compagnie durant le dîner. S'offre alors à Elsa, deux choix. Finir
en prison ou accepter cet étrange marché...
Interprétée
par Rachida Brakni qui deviendra l'épouse d'Eric Cantona quatre ans
plus tard, Elsa se rend donc tous les soirs chez Séléna, avec ce
brin de dégoût qui se lit sur son visage, contrainte d'assister à
l'humiliation que s'inflige depuis des années le pourtant très
estimé commissaire de police. En parallèle à cette étrange
liaison, un brin morbide, L'outremangeur
s'intéresse
en outre à l'enquête menée par l'inspecteur Marc Brisset (l'acteur
Jocelyn Quivrin) sur la mort de l'oncle en question. Une histoire de
détournement de fonds qui va arranger le commissaire et sa jeune
hôte. Du moins pour un temps puisque vont se retrouver impliqués
dans cette affaire la tante d'Elsa (Caroline Silhol dans le rôle
d'Anne Lachaume) ainsi que son propre père (Richard Bohringer dans
celui d'Emile Lachaume). Une enquête policière assez décevante
puisque l'essentiel de L'outremangeur repose
en fait sur son principal duo ainsi que sur le passé trouble de
Séléna. On décèle en effet à travers de nombreux flash-back ce
qui semble être à l'origine du mal-être de Séléna. Cette manière
de s'empiffrer jusqu'à s'en rendre malade. Se sachant condamné,
l'homme mange, dévore tout ce qui lui passe sous la main avec force
bruitages de mastication et de déglutition. Une quête de rédemption
évoluant dans un univers tantôt réaliste, tantôt onirique comme
en témoignent la demeure du commissaire tapissée de rouge et les
miroirs recouverts de draps blancs ou encore ce long corridor
carrelé, sorte de long tunnel où l'attire la Mort lorsqu'il est
atteint de troubles cardiaques. Afin d'incarner au mieux son
personnage, Eric Cantona a observé l'attitude d'individus affublés
d'obésité et trimballe une impressionnante carcasse faite de
corsets et de prothèses. Son duo qu'il forme auprès de Rachida
Brakni est assez touchant même si le long-métrage ne brille
visuellement pas en raison de son esthétique télévisuelle.
L'outremangeur
n'en demeure pas moins une œuvre étonnante, sortant des sentiers
battus, ponctuée par une très belle partition musicale signée de
Nicolas Errèra...
Passage (plus que) mitigé dans la célèbre équipe de ma ville (l'OM, donc), alors à son apogée. C'est surtout en Angleterre, à Manchester United, où il est une véritable légende, que Cantona a véritablement explosé.
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