Tradition oblige, cette
année, Anna et moi nous sommes allés passer le réveillon du nouvel
an enfermés dans une salle de cinéma. Comme l'an dernier, nous
avons opté pour deux comédies. Tout d'abord, Le Grand Partage
d'Alexandra Leclère, ensuite Babysitting 2 de Nicolas Benamou et
Philippe Lacheau.
Comme cela arrive assez
souvent, Le Grand Partage s'inscrit dans une mouvance
collant parfaitement avec le moment de sa sortie. En plein cœur du
mois de décembre sort donc ce film dont le synopsis est on ne peut
plus clair. Nous sommes à la veille des fêtes de fin d'année.
Détail qui nous est épargné sans doute pour ne pas créer de
remords au sein de ces familles qui vont passer leur réveillon bien
au chaud dans leur appartement. Le gouvernement décide de
réquisitionner des logements afin d'y faire accueillir par leurs
propriétaires des concitoyens en situation précaire. Évidemment,
cela n'est pas du goût de tout le monde et c'est la vie bien
ordinaire d'un immeuble cossu tout entier qui va s'en trouver
bouleversé...
Karin Viard, Didier
Bourdon, Valérie Bonneton, Michel Vuillermoz, Josiane Balasko,
Patrick Chesnais et Sandra Zidani. Un très beau casting pour un film
qui malgré le sujet ne fera pas vraiment réfléchir puisque l'on
est ici sur le terrain de la comédie. Bobos et bourgeois se
croisent, s'invectivent ou s'ignorent. Méprisent leur prochain ou au
contraire se sentent concernés par leur situation. L'hypocrisie est
au cœur de cette comédie légère parfaitement interprétée et au
détour de laquelle on croise la route du couple de juifs campé par
les excellents Anémone et Jackie Berroyer. Leur personnage
personnifie cette trop grande habitude que l'homme a d'oublier les
faits du passé pour ne penser qu'à son petit confort personnel.
Viard et Bourdon symbolisent la bourgeoisie dans ce qu'elle a de plus
intolérable : Le mépris de l'autre, et surtout du plus petit.
Bonneton et Vuillermoz dans leur grande mansuétude sont-ils quand à
eux prêts à héberger les nécessiteux dont ils ne cessent de
rabâcher la condition d'extrême pauvreté ? Le personnage de
Patrick Chesnais rappelle sensiblement celui du Père Noël est
une Ordure, le voisin bulgare Zadko Preskovitch : proche
de ses voisins mais totalement ignoré, ici l'immigré étant
remplacé par l’homosexuel excentrique. Josiane Balasko est à
contre-emploi. Elle que l'on a vu dans des comédies dont certains
passages claironnaient déjà son implication auprès des immigrés
de tous bords, campe une pro FN assez drôle bien que parfois
sinistre (le chat empaillé surnommé Jean-Marie).
Mais celle qui tire
véritablement son épingle du jeu, c'est Sandra Zidani. Si les
français on fait sa connaissance grâce à l'émission de Laurent
Ruqier On n'demande qu'à en rire, le parcourt de cette
humoriste que l'on pourrait rapprocher de Coluche mériterait que
l'on se penche sur sa biographie. En SDF, elle fait montre d'une
verve riche et apporte la petite note d'émotion qu'il manquait au
film d'Alexandra Leclère. Sans jamais hurler de rire, on passe
devant Le Grand Partage un moment fort sympathique. La
critique presse et publique semble avoir été mitigée quand aux
qualités de cette comédie qui bien sûr fera grincer les dents de
ceux qui jugeront son aspect moralisateur mal venu en cette période
de fêtes. Mais qu'importe, on retrouve des actrices et acteurs que
l'on aime et même si le message de fond à du mal à passer à
travers le cabotinage des interprètes, on y va pour sourire...
Concernant Babysitting
2, la recette change radicalement. Les ingrédients sont les
mêmes que pour le premier épisode. Une fois encore, c'est avec une
certaine appréhension que l'on se lance dans l'aventure même si
Babysitting premier du nom nous avait quelque peu
rassuré sur l'état de cette comédie d'abord à l'attention du
jeune public.
On retrouve aux commandes
de cette suite les deux même réalisateurs et devant les caméras,
les mêmes interprètes. Cette fois-ci, l'équipe y a mis les gros
moyens. Voyage au Brésil, excursion en pleine jungle, rencontre avec
une peuplade d'indigènes, et même saut en parachute. On avait
presque oublié que le plus drôle dans le premier Babysitting
survenait
justement lors de la découverte des bandes-vidéos. Ici, c'est un
peu le même principe. On passe par une étape pas vraiment drôle.
Disons, tout juste amusante. Mais dès que le père de Sonia (que la
jeune femme désire présenter à Frank son petit ami) met la main
sur les vidéos compromettantes, c'est le fou-rire assuré. Ceux qui
vous diront que Babysitting
ne leur a pas arraché le moindre sourire vous mentiront. Et même si
c'est lourd, très lourd, on s'amuse des singeries du groupe toujours
constitué de Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien Arruti, Vincent
Desagnat et Alice David. Charlotte Gabris, elle, laisse cependant un
sale goût dans la bouche. Personnage dispensable, sa vulgarité
semble être dans l'air du temps et reflète bien une certaine
jeunesse puisque dans la salle, ses interventions n'ont fait rire que
le tout jeune public.
Exit
Gérard Jugnot, c'est un autre du Splendid qui prend la relève en la
personne de Christian Clavier dans le rôle du père de Sonia. On a
le plaisir d'y découvrir l'excellent humoriste Jérôme Commandeur
et l'actrice Valériane de Villeneuve grimée en vieille dame
acariâtre. Si l'on devait comparer les deux volets disons que le
premier épisode avait l’avantage de proposer un principe plutôt
sympa. Celui du found-footage à la sauce humoristique. Le second,
lui, propose un voyage plutôt sympathique et des moyens plus
importants. En terme d'humour, on reste dans un contexte lourd mais
efficace. Pas inoubliable mais sympa tout de même...
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