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samedi 3 juillet 2021

Le sens de la famille de Jean-Patrick Benes (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Volte/face de John Woo, Échange standard de David Dobkin, La Personne aux deux personnes de Nicolas et Bruno, Transfer de Damir Lukacevic, Bis de Dominique Farrugia et bien d'autres encore... Il y a, au cinéma, bien des manières d'aborder le sujet du transfert d'âme dans le corps d'un autre individu. De soit-même lorsque l'on n'était encore qu'un adolescent, dans celui d'un ami ou d'un membre de sa propre famille. Thriller, science-fiction et comédie, aucun genre n'échappe à la règle, à part, bien entendu, la pornographie pour laquelle le concept ''dans le corps d'un autre'' prend un sens bien différent. Dernière comédie française à être sortie sur les écrans le 30 juin dernier, Le sens de la famille fait craindre de par son sujet, une énième alternative qui démontrerait une fois encore que les scénaristes hexagonaux sont décidément en panne sèche. Seul moyen alors de donner du sens à un long-métrage ne faisant qu'exploiter une vieille recette: démultiplier la notion même de transfert et d'échange de corps. Ici, ce ne sont plus seulement deux esprits qui se réveillent après une soirée arrosée dans le corps de l'autre mais tous les membres d'une même famille. À savoir, le père Alain, la mère Sophie, leurs trois enfants Chacha, Léo et Valentine ainsi que la grand-mère Thérèse. Autant dire que le scénario de Jean-Patrick Benes, Allan Mauduit, Martin Douaire et Thibault Valetoux a tout intérêt à maîtriser son sujet s'il ne veut pas perdre les spectateurs en route. Ou comment un post-it ou un tee shirt floqué peuvent vous sauver la mise...


Toute la difficulté de l'entreprise tient dans le fait que le film doit être en perpétuel renouvellement en terme de situations cocasses. De ce point de vue là, Le sens de la famille rempli parfaitement son contrat. Et même s'il n'évite pas certains écueils du fait qu'il empiète sur un terrain de jeu déjà exploité, Jean-Patrick Benes et ses scénaristes s'en sortent relativement bien. Le long-métrage a de fortes chances d'être considéré comme l'une des meilleures comédies françaises de cette première moitié d'année, et à bien des égards, il pourrait le mériter à défaut de la moindre concurrence. Le sens de la famille est le deuxième film de Jean-Patrick Benes après la science-fiction dystopique de Arès en 2016, le réalisateur étant plus couramment évoqué pour les scripts d'une poignée de longs-métrages pas toujours très fins (Quatre Garçons pleins d'avenir de Jean-Paul Lilienfeld en 1997 et Les Dents de la nuit de Stephen Cafiero et Vincent Lobelle en 2008) mais dont Le sens de la famille tient surtout sur l'incarnation de ses interprètes qui de ce côté là font un sans faute. Une belle brochette d'acteurs d'ailleurs, à commencer par la toujours pétillante Alexandra Lamy qui passe avec une aisance incroyable et un talent inné de la mère de famille jusqu'à son propre mari et en passant par leur adolescente de fille, Valentine. Franck Dubosc l'accompagne dans cette aventure forcément hors du commun, collier de barbe et doudou bien serré au fond de sa main lorsque vient le tour de la plus jeune de leur fille alors âgée de huit ans d'investir son corps. Avec eux, Christiane Millet dans le rôle de la grand-mère, la très jeune et talentueuse Rose de Kervenoaël dans celui de Chacha, Mathilde Roehrich en Valentine et Nils Othenin-Girard que l'on avait déjà pris plaisir à découvrir dans Venise n'est pas en Italie de Ivan Calbérac en 2019 et L'Aventure des Marguerite de Pierre Coré l'année suivante...


Cocasseries et quiproquos en tous genres sont le fond de commerce de cette comédie légère dont les dialogues ne sont pas toujours très soignés. Du comique de situation où les rires fusent un peu moins à mesure que le récit avance mais qui réserve cependant quelques éclats de rires à certaines occasions. Passée la découverte des membres de la famille de l'étrange ''malédiction'' dont ils sont atteints, nous pouvions craindre un certain relâchement mais non, tout va bien, le film suit son cours jusqu'à son terme. Et puis, voir une septuagénaire fumer de l'herbe et la revendre dans une maison de retraite, une adolescente bécoter avec l'amant de sa grand-mère (Jacky Berroyer dans le rôle de Roger), un père de famille dans le corps de son épouse se faire masser par son amant (l'acteur et humoriste Artus dans le rôle de Christophe) ou une gamine de huit ans à peine fumer cigarette sur cigarette et prendre la direction de la famille a de quoi faire sourire. Et pourtant, le film dès sa conclusion et malgré le bon moment passé ne donne pas forcément envie de le revoir. Ou en tout cas, pas de sitôt... Frais et divertissant...

 

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