Après une fausse suite
pas tout à fait indigente mais dont l'intérêt qui sur une échelle
comprise entre un et dix s'évalue entre trois et quatre, la
franchise Class 1984
est reprise en main par Mark L. Lester en 1990. À l'origine du
premier long-métrage culte réalisé en 1982, l'auteur de Commando
trois ans plus tard et Dans les griffes du dragon
rouge
en 1991 signe entre les deux un Class of 1999
que l'on pourrait également lui-même juger de tout à fait
indépendant par rapport au premier. On n'y retrouve en effet aucun
des interprètes de Class 1984
et en dehors du fait que le long-métrage s'inscrive une fois encore
dans un contexte scolaire, le récit y évoque des enjeux bien
différents. Cette fois-ci, le futur a pris de l'avance. Pour pallier
aux problèmes de violence rencontrés dans une zone que pas même
les autorités policières n'osent franchir, le gouvernement fait
appel aux services du docteur Bob Forrest (interprété par l'acteur
Steacy ''Mike Hammer'' Keach qui mériterait qu'on le renomme ici
Stacy Kitsch en raison de son improbable look!) qui envoie trois
professeurs d'un genre très particulier donner des cours à la
Kennedy High
School
située dans une Seattle totalement fermée et aux mains exclusives
de gangs de voyous. Un concept reprenant complétement le principe du
classique de la science-fiction réalisé par John Carpenter neuf ans
auparavant, New York 19997...
Vu
l'entrée en matière du récit, on pouvait s'attendre à un bon gros
nanar ou pire, un navet, mais Class of 1999
s'avère en fait très plaisant à regarder. L'héroïsme est ici
incarné par un Cody Culp qu'interprète l'acteur Bradley Gregg. Un
ancien taulard qui pour fuir la prison accepte de retourner sur les
bancs d'école dans la zone dite free
fire zone.
Évidemment, il va être confronté à son ancien gang qui va tenter
de le réintégrer et va se rapprocher de la plus jolie étudiante de
l'école en la personne de Christie Langford (l'actrice Traci Lind
effectivement plutôt charmante), fille du directeur Miles Langford
qu'interprète l'acteur Malcom McDowell. Oui, oui, le Alex d'Orange
Mécanique
de Stanley Kubrick pour ne citer que ce seul exemple. Car l'une des
particularités de Class of 1999,
c'est son casting trois étoiles. Car aux côtés du britannique, on
retrouve également l’icône féminine de la Blaxploitation
des années soixante-dix Pam Grier (Black Mama
White Mama,
Women in Cages
ou Foxy Brown),
Stacy Keach, donc, nanti d'un look pas possible, cheveux longs
platinés et lentilles oculaires blanches, mais également Patrick
Kilpatrick, spécialisé dans les rôles de méchants et notamment vu
en 1985 dans Remo sans arme et dangereux de
Guy Hamilton ou Coups pour coups
de Deran Sarafian dans lequel il incarnait le rôle du ''Démon''
aux côtés de l'acteur belge Jean-Claude Van Damme. Et puis, enfin,
l'américain John P. Ryan qui n'a pas eu forcément de rôles très
importants au cinéma mais dont la ''gueule'' est elle aussi demeurée
dans les mémoires (Cotton
Club de
Francis Ford Coppola, L'Étoffe des héros de
Philip Kaufman)...
Avec
Pam Grier et Patrick Kilpatrick, John P. Ryan forme ce trio de
professeurs/cyborgs dont le docteur Bob Forrest va perdre ''tout
contrôle'',
transformant ainsi une sympathique alternative au Class
1984
de 1982 en une sorte de sous Terminator
(James Cameron, 1984) dans lequel la machine aurait été reproduite
en trois exemplaires dysfonctionnant au point d'en devenir de
véritables cyborgs psychopathes. À ce titre, John P. Ryan remporte
la palme du plus cynique et du plus pervers des trois, avec son
sourire sinistre et son flegme d'apparat. Pam Grier y cache son jeu,
sa féminité ne l'empêchant pas d’avoir des objectifs aussi
mortifères que ceux de ses deux compagnons. Quant au personnage
qu'incarne Patrick Kilpatrick, il est ''né'' pour tuer. La guerre
est alors engagée entre les gangs, surarmés, et nos trois cyborgs
lancés dans un projet d'extermination. Ça tire dans tous les sens,
ça pète de partout, ça s'agite dans tous les sens et c'est
évidemment bas du front mais ça se regarde sans déplaisir. Une
séquelle pas tout à fait à la hauteur de l'original mais une bonne
petite série B très éloignée de la série Z que l'on pouvait
craindre...
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