S'appuyant sur la
réputation du Class 1984
réalisé par Mark L. Lester quatre ans auparavant, le groupe UGC
éditait à la fin des années quatre-vingt une VHS consacrée à
3:15 - The Moment of Truth,
unique long-métrage réalisé par Larry Gross, sous le titre
opportuniste de Class 89.
Histoire d'en mettre une couche supplémentaire afin de faire croire
aux potentiels acheteurs que les deux longs-métrages pouvaient avoir
un quelconque lien de parenté, l'éditeur affichait tout en haut et
en gros caractères la phrase ''5
ans après Class 84 !''...
Pourtant, en dehors du contexte scolaire affichant une fausse
relation entre les deux films (l'établissement évoqué porte le
même nom que celui de Class 1984,
le lycée Abraham Lincoln), on ne retrouve aucun des personnages et
interprètes du long-métrage de Mark L. Lester. Adieu, donc, Perry
King et le professeur de musique Andrew Norris. Adieu Timothy Van
Patten et ce jeune voyou de Peter Stegman. Adieu Roddy McDowall,
Michael J. Fox et les personnages secondaires Terry Corrigan et le
jeune étudiant Arthur. Désormais, la ''vedette'' de Class
89 se
nomme Jeff Hannah, n'est plus professeur mais étudiant et son rôle
est endossé par l'acteur Adam Baldwin qui contrairement à ce que
l'on pourrait croire ne fait pas partie de la lignée d'acteurs parmi
lesquels on compte notamment les frères Alex et Daniel Baldwin...
L'histoire
se situe donc en partie dans un établissement scolaire plus délabré
que jamais, où les graffitis recouvrent entièrement les murs et où
les gangs ont investi le moindre mètre-carré de surface. De ce
point de vue là, Class 89 semble
vouloir se rapprocher du concept du film culte que Walter Hill
réalisa en 1978, le fameux Les Guerriers de la
nuit.
Autant préciser tout de suite que les deux films n'ont évidemment
aucun rapport autre que l'évocation de gangs définis par des noms
et des accoutrements spécifiques. Sorti de là, Class
89
n'a pas grand chose à nous proposer. Si dans sa forme Class
1984 n'était
pas toujours des plus fins, l’œuvre de Mark L. Lester proposait
un vrai fond. Ce qui manque cruellement au long-métrage de Larry
Gross qui évoque tout au plus la rédemption d'un jeune homme
davantage physiquement bâti pour faire partie de l'équipe sportive
de son lycée et intellectuellement pour suivre les cours qui y sont
enseignés que pour accompagner les dérives de son ancien gang des
Cobras,
c'est la profondeur d'un vrai scénario. Ici, tout se résume au
conflit qui risque d'avoir lieu lorsque le chef des Cobras
sortira de prison alors qu'il avait pu croire à l'aide
providentielle de son ancien membre lors d'une descente de la brigade
des stupéfiants...
Le
grand méchant du film, c'est Cinco, le chef de bande des Cobras.
Avec son regard halluciné, l'acteur américain Danny De La Paz campe
un sadique épris de vengeance qui ne souffre pas que l'un de ses
sbires ait pu abandonner le groupe et qu'il ne lui soit pas venu en
aide lorsque les flics lui ont mis la main dessus alors qu'il portait
sur lui une importante dose de cocaïne. Histoire de vengeance
neurasthénique, Class 89
nous fait patienter jusqu'en toute fin de métrage. Un final où
s'affrontent comme l'on s'y attendait le beau gosse de service et le
chef du gang. Située dans les couloirs du bahut pour finir tout en
haut d'un escalier, l’œuvre de Larry Gross n'a même pas
l'avantage de nous offrir un duel à la hauteur. C'est mou, mal
chorégraphié et la caractérisation a été jetée aux orties. À
noter que quatre ans plus tard Mark L. Lester reprendra de qui de
droit les commandes de la franchise et proposera une vraie/fausse
suite mélangeant cette fois-ci action et science-fiction. Mais ceci
est une autre histoire...
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