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jeudi 31 décembre 2015

Vampires de Vincent Lannoo (2010)



Après deux tentatives infructueuses qui ont couté la vie à différents reporters et cameramen, une chaîne de télévision belge parvient à imposer une équipe de journalistes au sein d'une famille de vampires et de leurs voisins. Georges, Bertha, Samson et Grace sont les quatre membres de la lignée Saint-Germain. Au sous-sol vivent deux de leurs congénères, descendants d'un famille différente de la leur. Si ceux-ci vivent dans la cave, c'est parce qu'ils n'ont pas d'enfant et que leur statut n'est pas reconnu. Derrière une baie vitrée, les Saint-Germain conservent leur Viande. Une jeune femme qui fait don de son sang à chaque repas.

Les Saint-Germain font partie d'une communauté de plusieurs dizaines de vampires qui se réunissent lors de soirées organisées par le plus illustre d'entre eux. Les vampires n'ont pas de tabous. Ils peuvent aussi bien entretenir des relations entre frère et sœur que mère et fils. Afin de subvenir à leur effroyable appétit, il arrive que les Saint-Germain se fassent livrer de la viande de contrebande. En fait, des immigrés, pour la plupart noirs, et en situation irrégulière...
Le réalisateur, producteur et scénariste belge Vincent Lannoo signe deux ans avant le corrosif Au Nom du Fils, un film curieux, hors normes, et lui aussi parfois irrévérencieux. Sous le prétexte de nous montrer le quotidien d'une famille de vampires, le cinéaste mêle, plutôt habilement, faux documentaire, satire sociale et fiction débridée. Un peu comme si l'émission Strip-Tease croisait le fer avec le film culte C'est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde.

Si le principe et la manière de faire de Vincent Lannoo sont au départ assez déstabilisantes, on fini par se laisser prendre au jeu de cette fausse famille de vampires qui en dehors de certains points peut ressembler n'importe quelle autre. Si le chef de famille apparaît comme un individu tout à fait normal, son épouse est un brin dérangée, très excitée à l'idée de recevoir des êtres humains dits normaux. On a d'ailleurs l'impression que la frontière entre son désir de mordre ses invités et celui de répondre à leurs questions est très mince. Le fils, lui, est peut-être le personnage le plus inquiétant de la famille. Amoureux éperdu de l'épouse du chef de la communauté (leur relation aura des conséquences terribles), il ne faudrait pas grand-chose pour qu'il se laisse à sucer le sang de l'équipe de tournage toute entière. Quand à sa jeune sœur, c'est l'adolescente classique. Et comme les vampires ont par défaut l'habitude de se vêtir de noir, elle, pour ennuyer ses parents, s'habille en rose.
Vincent Lannoo s'en prend à l'immigration, à la religion, à l'histoire même, dans un récit parfois manquant de tact (la scène du handicapé aurait pu être acceptable si elle avait été au moins amusante), assez irrévérencieux. Il arrive parfois que l'on sourit ou que l'on s'amuse de certaines situations même si les éclats de rire ne sont pas véritablement au rendez-vous. Le choix de tourner caméra à l'épaule est légitime puisque c'est le scénario qui veut ça. Concernant les dialogues, si certains apparaissent écrits, d'autres semblent réfléchis avant d'être prononcés, ce qui tue un peu le rythme et le semblant de réalisme que veut imposer le récit. Toujours est-il que Vampires demeure une tentative louable et risquée. C'est un peu le trash du grand public. Assez pour en faire parler certains mais sans doute trop peu pour ceux qui ont l'habitude d'en voir bien davantage en matière de provocation...

1 commentaire:

  1. Ah... je crois que je vais essayer de me le procurer pour m'en faire une idée (même si d'après ce que tu dis, ça risque d'être un peu comme "Les Chèvres du Pentagone, très prometteur mais pas abouti). Question "immigrés", en revanche, je ne pense pas que ça corresponde à la situation réelle : à voir le nombre d'associations sans but lucratif qui se la jouent pro-immigrés (dont une association verviétoise particulièrement agressive, dont j'ai pu faire les frais), ça devient presque "prospère dans l'illégalité ou crève".

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