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samedi 25 novembre 2023

Un fauteuil pour deux (Trading Places) de John Landis (1983) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Ahhhhh les années quatre-vingt. Riche décennie qui vit émerger chez nous le duo Début de soirée, Jean-Pierre Mader, Rose Laurens, Jeanne Mas, Julie Piétri, Images, Gold et tant d'autres artistes tandis que de l'autre côté de La Manche, Depeche Mode et The Cure commençaient déjà à faire partie de ceux qui allaient révolutionner le monde de la pop-music avec, d'un côté, la New Wave et de l'autre, la Cold Wave. En 1983, tandis que les professeurs de français se succédaient à mon chevet pour tenter de m'imposer la littérature classique française, je découvrais tardivement Stephen King et dévorais presque littéralement Simetierre avant de rattraper mon retard en me procurant tout ce qu'il avait écrit jusque là. Riches, oui, furent les années quatre-vingt. Et peut-être même davantage en matière de cinéma puisque énumérer les œuvres qui depuis sont devenues des classiques ou mieux, des films cultes reviendrait à abandonner sa propre existence pour plusieurs jours le temps de dresser une liste véritablement exhaustive des œuvres qui marquèrent notre jeunesse. Pauvres adolescents d'aujourd'hui, nourris aux Smartphones, aux réseaux sociaux et aux blockbusters super-héroïques... S'il savaient à côté de quoi ils sont passés, ils feraient un procès à leur géniteurs pour ne pas avoir été conçus des décennies en arrière. Parce que les années quatre-vingt, ça ne fut pas qu'une question d'art qu'il s'agisse du quatrième, du cinquième ou du septième évoqués ici. Ce fut aussi et surtout, une ambiance et une philosophie de vie qui sont l'une et l'autre parties depuis en fumée. Si aujourd'hui entrer dans une salle de cinéma ressemble à un voyage dans le désert du Sahara tant l'on se sent dans un cas comme dans l'autre terriblement seul, à l'époque, c'était autre chose. Pas de pouffe explorant les réseaux sociaux durant la projection ou de groupes d'attardés parlant plus fort que les personnages à l'écran mais des salles bien remplies. Et encore fallait-il tout de même bien choisir le cinéma et la séance pour quiconque ne supportait pas le moindre souffle sur sa nuque (Parole de sociopathe!). David Lynch, David Cronenberg, John McTiernan, James Cameron, John Carpenter Arnold Schwarzenegger, Bruce Willis, etc...


Des noms qui d'un côté attiraient ceux qui aimaient qu'on leur triture les méninges et de l'autre, sans doute les plus nombreux, qui vouaient une passion pour l'action, le fantastique, la science-fiction ou l'horreur ! Un cinéma qui à l'époque semblait nettement plus procédurier que de nos jours puisque je me souviendrais toujours qu'au guichet d'un cinéma parisien l'on m'avait interdit l'accès à la salle projetant The Last Horror Film de David Winters avec le mythique couple Caroline Munroe/Joe Spinell que l'on retrouvait deux ans après le film culte de William Lustig, Maniac ! Un cinéma beaucoup moins populaire que ne le fut celui de Steven Spielberg, Joe Dante ou... John Landis dont il est question ici. Ces trois se retrouvèrent d'ailleurs cette même année aux commandes de l'anthologie Twilight Zone: The Movie en compagnie de l'australien George Miller (la franchise Mad Max). John Landis, donc. Le genre de réalisateur à la carrière absolument exemplaire. Mais si j'avoue ne pas connaître sa filmographie par cœur, sont demeurées dans mes souvenirs quelques œuvres parmi les plus formidablement cultes qui soient. The Blues Brothers en 1980, Un prince à New York sept ans plus tard et entre les deux, Trading Places qui chez nous vit le jour sous le titre, Un fauteuil pour deux. Lequel était incarné par au moins trois acteurs parmi les plus ''addictifs'' de cette époque malheureusement révolue. Dan Aykroyd que l'on retrouvera notamment l'année suivante dans le premier volet de la franchise Ghostbusters dans le rôle du Dr Raymond Stantz et acteur fidèle de John Landis puisqu'avant cela il interpréta l'un des deux principaux rôles de The Blues Brothers avant de réapparaître dans Twilight Zone: The Movie ou dans Into the Night (Série noire pour une nuit blanche). À ses côtés, Eddie Murphy que je ne ferai l'insulte à personne de présenter. Véritable star qui enchaîne alors les gros succès en salle, tels 48h de Walter Hill en 1982 ou Le flic de Beverly Hills de Martin Brest en 1984 mais qui fera l'erreur de réaliser lui-même l'épouvantable Les nuits de Harlem (seule occasion qui m'ait été donnée de quitter la séance bien avant la fin).


Pour la touche féminine, nous retrouvons Jamie Lee Curtis, fille des stars du cinéma Janet Leigh et Tony Curtis et que John Carpenter lança en 1978 sur les rails du cinéma avec Halloween après quelques passages à la télévision (et notamment dans l'épisode numéro trois de la sixième saison de Columbo intitulé The Bye-Bye Sky High I.Q. Murder Case (Les surdoués)). Un fauteuil pour deux est la rencontre relativement brutale de deux hommes et de deux univers diamétralement opposés. D'un côté, la rue. Celle du clochard Billy Ray Valentine. Un individu particulièrement prédisposé à la fourberie qui un jour croise la route de Louis Winthorpe III, directeur général de la société de courtage Duke & Duke Commodity Brokers et dont les frères et supérieurs hiérarchiques Mortimer et Randolph Duke vont se servir lors d'un pari parfaitement insensé : en effet, Louis (Dan Aykroyd) va se retrouver déchu de ses fonctions tandis que Billy Ray (Eddie Murphy) prendra sa place au sein de la société. Et ce, pour des raisons clairement invoquées par les deux frères comme les spectateurs auront l'occasion de le découvrir. Un fauteuil pour deux est un concentré de bonheur. Une œuvre à la puissance comique rarement égalée et un concept parfaitement intégré. Sur la base d'un scénario écrit par Timothy Harris et Herschel Weingrod, John Landis signe une œuvre à l'attention du grand public, jamais méchante malgré la cruauté dont est victime l'ancien directeur général de la part des frères Duke. Redécouvrir Un fauteuil pour deux aujourd'hui, c'est constater combien le genre s'est appauvri même si quelques miracles ont parfois lieu. L'action se situant à Philadelphie, le long-métrage de John Landis est une véritable carte postale des lieux tels qu'ils étaient représentés à l'époque. Une véritable fourmilière avec ses commerces, son métro, ses gosses qui jouent dans les rues des quartiers pauvres, ses SDF, mais aussi ses lieux chics et celles et ceux qui font ''tourner la boutique''.


Un fauteuil pour deux n'est pas qu'un long échange entre deux formidable acteurs sur la base de dialogues certes finement ciselés (notons en outre la présence de Ralph Bellamy et Don Ameche dans les rôles des frères Randolphe et Mortimer Duke, de Denholm Elliot dans celui du majordome Coleman ainsi que celle de la sexy Jamie Lee Curtis dans celui de la prostituée Ophelia) mais dresse également le portrait de deux mondes plus ou moins retranchés dans leurs fondations. Jusqu'à ce qu'interviennent nos deux scénaristes qui imaginent alors que d'un simple geste le monde peut, d'un côté, littéralement vaciller et de l'autre, donner à un ''invisible'', toutes ses chances de remonter la pente. Alors, fiction ou réalité ? Que l'on soit du côté de l'ancien directeur général ou du nouveau, il est étonnant (amusant?) de voir combien les personnalités des deux héros restent telles qu'elles furent jusque là quelle que soit leur nouvelle condition. John Landis semble vouloir s'en tenir aux personnalités originelles de l'un et de l'autre. Billy Ray personnifiant la bienveillance tandis que Louis, lui, demeure en partie l'être ''hostile'' qu'il semble avoir toujours été. Et pourtant aussi différents que soient l'un et l'autre, Un fauteuil pour deux délivre un message plutôt optimiste selon lequel, dans l'adversité, il est capable de concevoir que deux hommes qui n'ont aucune chance d'être proches peuvent s'allier face à deux vils représentants de la Haute Société afin qu'éclate la vérité. Le film témoigne également d'une certitude : qu'il est bien plus aisé de s'acclimater à sa condition de nouveau riche que de survivre en tant que nouveau mendiant. Le long-métrage de John Landis se positionne lors de sa sortie en bonne place puisqu'il sera le quatrième plus gros succès de l'année 1983 sur le territoire américain, derrière l'épisode 6 de Star Wars, l'excellent Tendres passions et le film musical Flashdance mais également devant Wargames, le James Bond Octopussy, le génial Scarface de Brian De Palma ou les séquelles Superman 3, Les dents de la mer 3 et Psychose 2. Financé à hauteur de quinze millions de dollars, le film en rapportera le sextuple avec pas moins de quatre-vingt dix millions engrangés...

 

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