A lui seul, le titre de
ce film signé du réalisateur Jim Wynorski est la promesse d'un
grand moment de cinéma. Une immense bulle d'air frais dans un
univers étoilé sans oxygène. Le Vampire de l'Espace.
Voilà un titre qui a de la classe. Un intitulé qui n'est au fond,
pas plus stupide que La Planète des vampires.
Alors bien sûr, Wynorski n'a pas l'aura ni l'envergure d'un Mario
Bava, mais il aura au moins soutiré de sa carrière d'actrice
pornographique la délicieuse Traci Lords. Vous savez, cette gamine
qui fit scandale pour avoir tourné son premier X à seulement seize
ans et qui depuis s'est tournée vers un cinéma plus... classique
grâce notamment à John Waters (par deux fois), Stephen Norrington
(Blade),
prolongeant sa nouvelle carrière jusque dans les chaumières avec
une quinzaine d'apparitions dans divers téléfilms et séries (Les
Tommyknockers,
Roseanne,
Melrose Place,
etc...). De son vrai nom Not of this Earth,
l’œuvre de Jim Wynorski est d'abord le remake d'un film portant le
même nom et réalisé par le cinéaste et producteur Roger Corman
qui à l'occasion de cette relecture moderne (faut quand même se
transporter jusqu'en 1988) a produit lui-même ce... reboot.
Pariant
sur l'hypothétique projet de tourner son film en douze jours, Jim
Wynorski y parvient en onze et signe une pelloche sympathique, pas
vraiment le genre de long-métrage inoubliable (à part à certains
égards), mais très intéressant à découvrir puisqu'il est
l'occasion de le mettre en parallèle non pas avec son prédécesseur
(ce qui demeure somme toute logique) mais avec le Lifeforce
que le cinéaste Tobe Hooper réalisa trois ans auparavant. En effet,
dans les deux longs-métrages nous retrouvons ces vampires dont le
besoin irrépressible se ressent durant des séquences similaires.
Les premiers pompant littéralement l'énergie de leurs victimes
humaines tandis que ceux de Jim Wynorski contrôlent par la pensée
des proies qui finiront totalement exsangues.
Prévu
à l'origine pour être une comédie musicale, Le
Vampire de l'Espace est
finalement débarrassé de toute chanson ou chorégraphie éventuelles
mais conserve son aspect humoristique. Le vampire de Jim Wynorski est
dénué de sentiments, n'est affublé d'aucune cape sombre ou de
crocs acérés, mais porte des lunettes noires camouflant un regard
particulièrement perçant. Son besoin de sang est directement lié à
celui de sa planète dont les habitants se meurent. C'est dans l'une
des pièces de sa propriété qu'il a fait installer une curieuse
machine permettant de communiquer avec son supérieur et d'envoyer
des prélèvements de sang humains à des fins d'analyse. Contraint
de demander de l'aide à une infirmière afin de recevoir de
régulières perfusions de sang (je rappelle que le bonhomme ne porte
pas les fameuses canines des vampires), c'est donc à Nadine Story
qu'échoue cette fonction. Ô bonheur que de retrouver la délicieuse
Traci Lords qui pour une fois dans sa carrière d'actrice incarne un
personnage dans un film de facture classique. Pas de séquences hard,
ni de gros plans obscènes, juste quelques scènes de nu, dans une
salle de bain, ou plus tard lors d'une scène d'amour
particulièrement ratée. On aime son air boudeur, même si Traci
Lords ne fait à aucun moment preuve d'un quelconque talent
d'actrice. Ses fans ne lui en voudront certainement pas.
Le
Vampire de l'Espace est un
nanar pas vraiment fin, mais assez fun et cumulant les scènes de
topless. Les unes
derrière les autres, les actrices de second rôles se mettent à nu
et arborent des poitrines qu'aurait sans doute aimé tester lui-même
le cinéaste mammaire
Russ « Vixens » Meyer.
Mr. Johnson, le vampire de l'espace en question, est apathiquement
(sans doute volontairement) incarné par l'acteur Arthur Robert,
quant à Lenny Juliano, il interprète un domestique raide comme un
piquet (cette fois-ci, très involontairement). Si le film de Jim
Wynorski a bien du mal à tenir la longueur en matière d'humour,
d'horreur ou de science-fiction, il arrive parfois qu'il parvienne à
nous décrocher quelques sourires. A l'image de cette séquence impromptue
durant laquelle une jeune demoiselle à très forte poitrine sonne à
la mauvaise porte pour souhaiter l'anniversaire du propriétaire en
lieu et place du voisin. Exhibé sous presque toutes ses coutures, la
belle Traci Lords y change sans cesse de coiffure. Une véritable pub
pour Franck Provost et Jacques Dessange... Ne manquent plus que les
rires en arrière-plan à la manière du Prince de Bel
Air... Sympathique !
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