'' La dégustation '' d'Ivan Calbérac est typiquement le genre de long-métrage dont nous n'attendions pas grand chose. Et ce, malgré les présences d'Isabelle Carré et de Bernard Campan. D'un côté, l'une de nos plus fraîches et plus jolies actrices hexagonales et de l'autre, le membre des anciens Inconnus connaissant probablement la carrière cinématographique la plus riche. Réalisateur, scénariste et écrivain français, Ivan Calbérac adapte sur grand écran sa propre pièce de théâtre éponyme. Et pourtant, l'idée ne vient pas de lui mais de ceux qui incarneront les principaux rôles. Car après que la pièce ait remporté quelques victoires aux Molière, Isabelle Carré et Bernard Campan évoquent l'idée d'une adaptation sur grand écran avec tout ce que cela suppose de changements. En effet, comme le constatera le spectateur, l'intrigue ne se concentre désormais plus en un seul lieu (la cave où se déroulait la fameuse dégustation) mais s'ouvre sur de plus amples perspectives. '' La dégustation '' met en scène Jacques, un caviste amoureux du bon vin qui a tendance à un peu trop forcer sur ce qu'il ne considère pourtant pas comme de l'alcool. Le quinquagénaire accepte de prendre en stage dans sa boutique le jeune Steve (l'acteur Mounir Amamra), un adolescent issu d'un quartier difficile installé en foyer et en période de réinsertion. Le caviste reçoit un jour la visite de Horthense, une sage-femme pleine de vie tout d'abord entrée dans la boutique de Jacques pour lui acheter une bonne bouteille de vin avant de tomber littéralement sous son charme. '' La dégustation '' nous conte les rapports alambiqués entre un homme au passé tragique et une femme pressée par le temps... Isabelle Carré et Bernard Campan incarnant deux individus aux personnalités bien distinctes. D'un côté, Jacques, homme quelque peu fermé, ne vouant plus son existence qu'au vin et demeurant distant face à l'attitude nettement plus ouverte et donc moins ambiguë de Horthense qui lance, elle, de nombreuses bouteilles à la mer...
Ce qui rapproche par contre ces deux personnages est une certaine forme de solitude. Pas ou peu d'amis puisque dans l'entourage de Jacques gravite au mieux son ami libraire Guillaume (Éric Viellard), le jeune beur Steve ou son médecin, le docteur Milmont (Olivier Claverie). Constituant ainsi avec Horthense qui elle, vit seule avec sa mère et n'a pas vraiment d'amis (la jeune femme est cependant très appréciée des Sdf qu'elle réunit chaque semaine autour d'une table), les cinq personnages de la pièce. Une équipe d'interprètes eux aussi au complet à laquelle s'ajoute un certain nombre de personnages secondaires. Comme une petite frappe avec lequel devra en découdre Steve, une brochette de '' cloches '' plus sympathiques les unes que les autres ou encore la mère de Horthense qu'interprète l'actrice et comédienne Geneviève Mnich. Le film d'Ivan Calbérac est une comédie romantique légère qui réserve quelques bonnes surprises même si l'écriture ne parvient pas à se hisser au niveau de celles du '' Dîner de cons '' ou du '' Prénom ''. Reste que le duo Isabelle Carré/Bernard Campan fonctionne à merveille et que Éric Viellard et Mounir Amamra s'avèrent très drôles. Si le déroulement du récit est des plus classique et que l'on devine la plupart des actions dirigées par le script, le plaisir de suivre les aventures de Horthense et de Jacques est bien présent et c'est là l'essentiel. Touchant et amusant, '' La dégustation '' d'Ivan Calbérac est donc une très bonne surprise qui se déguste comme un bon vin de table...
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