Pour
cette nouvelle sortie cinéma au MÉGA CGR de Narbonne en cette matinée
du 28 février, nous avons porté notre choix sur le dernier long-métrage
de Tristan Séguéla dont nous connaissions déjà '' Docteur ? '' que nous
étions allés découvrir en salle voilà trois ans. '' Un homme heureux ''
met en scène Fabrice Luchini et Catherine Frot dans le rôle d'un maire
déterminé à se faire réélire aux prochaines élections et de son épouse.
Si la présence de l'un et de l'autre est plutôt rassurante, celle de Guy
Laurent l'est déjà nettement moins. Pourquoi ? Pour une raison, au
moins : sa participation aux projets '' Qu'est-ce qu'on a fait au Bon
Dieu '', à sa première séquelle ainsi qu'à '' À bras ouverts''. Trois
longs-métrages divertissants qui ont cependant été victimes de
polémiques plus ou moins fondées sur de théoriques sous-entendus
racistes. Après le noir, le maghrébin, le juif, le chinois et les
''roms'', voici que Tristan Séguéla s' attaque à un autre sujet de
société à la mode : le transgenre ! L'on comprendra alors assez
rapidement que l'homme du titre n'est pas celui auquel l'on croit (pas
de panique ! L'info nous est dévoilée assez rapidement). Pour
accompagner notre couple à l'écran (Édith/Catherine Frot et Jean
Leroy/Fabrice Luchini), le réalisateur convie Philippe Katerine dans le
rôle de l'ami et proche collaborateur du maire Francis, Artus dans celui
de Thomas, un jeune homme chargé de communication sur les réseaux
sociaux, Grégoire Bonnet dans le rôle de l'ami et confident d'Édith
Gérald, ainsi que quelques seconds rôles incarnant les enfants du couple
(dont l'humoriste sous lexomil Paul Mirabel) ou les membres d'un groupe
réunissant divers transgenres. Mais alors que Philippe de Chauveron
avait tendance à se '' moquer '' des origines ethniques de ses,
personnages à travers tous les poncifs du genre, Tristan Séguéla aborde
son sujet avec infiniment plus de délicatesse...
Ce qui n'empêchera pas le personnage incarné par Fabrice Luchini
d'évoquer sa pensée profonde vis a vis de celle qui ne se reconnaît plus
dans son corps de femme et se sent homme. Parfois très amusant, '' Un
homme heureux '' apporte également de très intéressantes réflexions sur
le sujet sans porter aucun jugement que l'on appartienne à un camp ou à
l'autre. Quand bien même l'on reste généralement stoïque (et je reste
poli) devant cette nouvelle '' mode '' qui semble devoir faire de
nombreux '' adeptes '', certaines séquences qui a priori peuvent
paraître moralisatrices s'avèrent au contraire très enrichissantes (à
l'image des deux séquences se déroulant au sein du groupe de
discussion). Si le personnage qu'interprète Catherine Frot semble en
total décalage avec l'univers dans lequel baignent les habitants du
village où se situe l'action, Fabrice Luchini semble l'être vis à vis
des nouvelles mœurs qui s'installent dans le paysage français actuel en
incarnant le prototype du politique français de droite traditionaliste.
Un contraste qui fait illusion un temps avant que ne se tasse l'intrigue
à travers de décevants raccourcis. En effet, certains aspects du
long-métrage sont assez vite balayés (les élections...) au profit d'une
conclusion idéalisée, sans doute pour une question de temps puisque ''
Un homme heureux '' ne dure que quatre-vingt neuf minutes au lieu des
quatre-vingt dix-sept d'origine. Tourné dans la commune de
Montreuil-sur-mer, le long-métrage de Tristan Séguéla est une très bonne
surprise. Et même si les talents de conteur de Fabrice Luchini n'y sont
pas totalement exploités (on l'a effectivement vu plus en verve dans
d'autres circonstances), son interprétation est sublimée par la présence
d'une Catherine Frot étonnante se délestant des apparats de la féminité
pour incarner un '' homme '' plutôt crédible...
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