Le voilà, il est là,
tout nouveau, tout chaud, tout droit sorti des fourneaux, le
troisième et dernier volet de la franchise Detective Knight.
C'est pas qu'on l'attendait avec la ferveur du paroissien qui
s'impatiente à l'idée de dévorer sa part du ''corps du Christ'' à
l’Église mais quand même, il va sacrément nous manquer ce flic
évoluant à l'allure d'un mollusque qui demeure pourtant visiblement
LA solution face à la corruption et la criminalité qui sévissent
dans les rues de la ville. Une fois de plus, les autorités feront
(tardivement) appel à lui, l'occasion pour l'acteur Bruce Willis de
faire l'un de ses tout derniers tours de piste avant de prendre
(définitivement?) sa retraite. En effet, la production de Assassin
de Jesse Atlas (dont il s'agit du tout premier long-métrage après
une série de courts, de moyens et de clips) étant achevée et aucun
autre projet n'étant visiblement prévu, il semblerait bien que
Bruce Willis ait enfin choisi de raccrocher les gants au vestiaire et
de rendre les arme à l'armurerie ! Toujours dans le rôle du
Détective James Knight, l'acteur évolue une fois de plus dans ce
troisième volet désormais intitulé Detective
Knight: Independence
mais n'est, contrairement à ce que laisse entendre l'affiche du
film, pas le personnage central du récit. Ça n'est plus un fait
nouveau depuis des lustres mais ici comme partout ailleurs, Bruce
Willis n'est plus que l’appât quelque peu faisandé qui n'attire
désormais plus que les fans extrêmement tolérants ou aveuglés qui
acceptent désormais de l'accompagner jusqu'à sa retraite
prochaine...
Notre
cher détective consulte une psychiatre, traîne dans les locaux de
la police, s'inquiète pour son ex-épouse et sa fille Ally
(interprétée par la jeune Willow Shields que l'on a pu notamment
découvrir dans la franchise Hunger Games
dans les années 2010), mais à part cela, rien de bien excitant. La
valeur ajoutée de ce Detective Knight:
Independence
se trouve en réalité du côté de Dezi, collègue ambulancier
d'Ally, aux origines irlandaises et qui se rêvait portant sur la
poitrine le badge de la police et à la ceinture une arme de service.
Mais non, le pauvre jeune homme doit ici se contenter de sauver des
vies et de se prendre quelques revers en contrepartie qui auraient,
tout comme cela va lui arriver d'ailleurs, fait péter un câble à
n'importe lequel d'entre nous... En effet, après avoir sauvé la vie
de deux flics (dont cet enc%#@ de Détective Godwin Sango
qu'interprète pour la troisième fois l'acteur Jimmy Jean-Louis) et
celle d'un directeur de banque, les premiers vont gratuitement passer
le jeune ambulancier à tabac et le dernier porter plainte contre
lui ! Ouais, de quoi avoir envie de passer l'uniforme bleu et de
buter ceux qui lui ont fait du tort. Ce qui de ce point de vue là
est ''relativement'' compréhensible mais ne nous permettra pas de
retrouver le Détective Godwin Sango étendu raide mort. Alors même
qu'une longue et pénible séquence laisse envisager la chose (la
visite de Dezi dans le locaux du commissariat). Buvant les paroles
d'un youtubeur prônant l'auto-justice, l'ambulancier va dérober un
uniforme de policier, déambuler en ville, tuer quelques voyous et
proposer à deux types de l'accompagner lors d'un braquage dans une
banque tenue par celui-là même qu'il sauva en début de récit et
qui comptait bien porter plainte contre lui !
Je
ne vais pas vous la faire à l'envers mais Detective
Knight: Independence
ne se détache pas vraiment des deux précédents volets de la
trilogie. La mise en scène d'Edward Drake est toujours aussi piteuse
et son cadreur (donnez-nous son nom qu'on envoie Dezi l'abattre une
bonne fois pour toute) est carrément aux fraises ! Jamais vu un
travail de sape pareil. Les cadrages sont en effet terrifiants
d'amateurisme. Pas un seul gros plan n'est correctement filmé. Le
réalisateur use et abuse des couleurs primaires criardes et des
''Lens Flare'', les tirs d'armes à feu ont l'air moins crédibles
que ceux bricolés par le jeune Sammy Fabelman dans le génialissime
The Fabelmans
de Steven Spielberg et quant à la mise en scène, elle se révèle
d'une telle mollesse que fermer les yeux pour rejoindre Morphée sera
une hypothèse à envisager. Dommage car l'idée de ce jeune
ambulancier pétant un plomb pour ensuite faire un carnage en ville
était plutôt séduisante. Mais ce qui sur le papier était
captivant l'est déjà nettement moins à l'écran. Bruce Willis est
un peu plus présent à l'image que lors des deux précédents volets
même si encore, la maladie oblige le réalisateur à user de
subterfuges (pas plus d'une phrase à la fois et quelque lignes de
dialogue un peu plus longues récitées hors-champ). À noter que
dans le rôle de Dezi l'on retrouve le jeune Jack Kilmer qui n'est
autre que le fils du célèbre Val Kilmer. Au final, Detective
Knight: Independence
est sans doute l'un des longs-métrages les moins pires auxquels ait
participé Bruce Willis depuis longtemps mais demeure tout de même
très en dessous de ce que l'on peut attendre d'une œuvre de ce
type...
Il doit en avoir des traites à payer, notre Bruce, pour se répandre dans des nanars pareils... :-D
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