Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 24 novembre 2023

Ultra Pulpe de Bertrand Mandico (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Il arrive parfois que l'on se moque de tel ou tel long-métrage pour ses défauts dont l'un, l'ennui, force à envisager sa projection sous l'influence de drogues, alcool compris. Un trait de fantaisie, dirons-nous. Il en demeure par contre qui méritent au sens propre d'être vus sous celle de substituts récréatifs puisque entrer dans l'univers de leur auteur n'est pas toujours chose aisée. Avec son look à la ''Tim Burton'' mal embouché, le réalisateur et scénariste français Bertrand Mandico semble être l'archétype même du bonhomme dont la source d'inspiration paraît avoir été puisée dans l'usage régulier de champignons hallucinogènes. Se farcir une ou plusieurs de ses œuvres, c'est à coup sûr faire émerger deux types d'émotion : le rejet pur et simple ou l'admiration. Concernant Les garçons sauvages qui maintenant à quelques années derrière lui, pas de problème, l'expérience fut vécue comme l'un de ces très rares miracles dont le cinéma français ne se refuse jamais d'éclore tous les dix ans dans nos salles obscures. Quatre ans plus tard, le même Bertrand Mandico revenait avec un After Blue (Paradis sale) encore plus délirant tout en étant nettement moins brillant. Voire même, carrément nanardesque ! L'occasion pour un autre type de spectateurs de s'extasier devant des lignes de dialogues absolument pittoresque et un univers comme nul autre pareil. J'avoue n'avoir personnellement pas réussi à aller au terme de ce film relativement inconfortable mais ne désespère pas malgré tout de m'y replonger très bientôt. Mais comme l'on ne se jette pas directement dans une eau à quinze degrés après être resté allongé sous le soleil durant des heures, mieux vaut se prémunir d'une attaque cérébrale et attaquer l'univers de Bertrand Mandico par la voie du court ou du moyen-métrage. C'est donc chose faite aujourd'hui avec Ultra Pulpe qu'il réalisa un an après que soit sorti Les garçons sauvages.


Trente-six minutes d'un univers toujours aussi décadent et dans lequel nous retrouvons la patte unique de cet esthète hors-normes. Et pourtant... malgré l'apparent néologisme visuel verbal que charrie l'univers du cinéaste français l'on retrouve ces tares qui longtemps ont cantonné le cinéma de science-fiction hexagonal à n'être que de la basse besogne à l'attention d'une intelligentsia tout d'abord amatrice de hard science-fiction, genre Enki Bilal et son chef-d’œuvre Bunker Palace Hôtel et ensuite de nanars/plagiats façon Terminus de Pierre-William Glenn ! Difficile parfois de savoir vers quel bord penche Ultra Pulpe et ses dialogues récités à la manière d'un certain théâtre expérimental même si l'on comprendra très rapidement que l'on est plus proche de After Blue (Paradis sale) que des Garçons sauvages. D'ailleurs, l'actrice Vimala Pons n'évoque-t-elle pas le dit Paradis sale et l'univers n'est-il pas plus proche du dernier long-métrage de son auteur que de l’antépénultième ? Éternel amateur de femmes, d'androgynie, de saphisme et de teintes rose, mauve, violette ou magenta, Bertrand Mandico signe une courte œuvre de science-fiction dont on nous nous interdiront de nier la réelle patte graphique. Non pas que l'univers soit d'une majesté à couper le souffle mais chaque plan est étudié dans ses moindres détails. Inondé par une brume perpétuelle, Ultra Pulpe se situe dans un univers de fin du monde déshumanisé où ses protagonistes essentiellement constitués d'interprètes féminines évoquent leur douleur. Et notamment Vimala Pons qui dans le rôle de Ulli évoque son enfance charnelle auprès de son père. Si les propos sont parfois relativement crus, la diction des interprètes est telle que l'on a l'impression qu'aucun d'entre eux n'a au préalable été préparé à débiter son texte. Sur un ton monocorde, Vimala et les autre vitupèrent sur tout et rien et laissent le spectateur avec un sentiment d'inachevé. Avec son ton de néo-soft-porno esthétisant mais profondément ringard, Ultra Pulpe tenterait à démontrer que l'exceptionnelle qualité des Garçons sauvages ne fut peut-être, au fond, qu'une heureuse erreur de parcours dans une filmographie, au final, relativement peu convaincante...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...