Amando De Ossorio
s'adressant à l'équipe de tournage:
"Allez les gars! Pour ce dernier volet des
templiers, on met les bouchées doubles. J'veux qu'ça pète dans
tous les sens. Il doit y avoir plus de cul, de sang, de mystère et
d'action que dans les trois premiers épisodes. On va y mettre des
rituels sanglants, quelques poitrines généreuses débordant de
vertigineux décolletés, des effets-spéciaux à en décoller la
rétine des spectateurs et une ambiance putride à souhaits... Bon,
je ne vous cache pas que financièrement, nous allons être un peu
juste. Quand au scénario, je pensais piocher parmi quelques-une des
meilleures idées développées dans les deux premiers volets de la
saga. De toute manière, ils datent de 71 et 73 et je pense que le
dépaysement du troisième volet a fait oublier aux spectateurs
certaines de ces fameuses scènes.
Alors! Vous êtes prêts?
Silence... Moteur... Action !
La Chevauchée Des Morts-Vivants, scène une,
première prise."
Le Docteur Henry Stein et
son épouse Joan s'installent dans un village côtier du Portugal.
Accueillis froidement par les habitants, il prennent possession de la
demeure du précédent médecin qui, avant de quitter les lieux, les
averti du danger qui règne au village. Un jour, alors qu'Henry part
à la recherche d'une jeune femme qui s'est réfugiée la veille chez
lui avant d'être récupérée par ses parents, Joan reçoit la
visite de Teddy, l'idiot du village. L'homme apeuré est invité à
venir s'abriter chez les Stein la nuit venue. Le lendemain, Joan fait
la connaissance de la jeune Lucy à laquelle elle propose du travail
en tant que domestique. D'étranges évènements se produisent
lorsque la nuit tombe. Une cloche retentit au village et des
centaines de mouettes volent dans le ciel. Curieux, Henry et Joan se
rendent près du rivage le long duquel une longue file de villageois
emmène de force une jeune femme. Persuadés qu'il s'agit d'une
simple procession, le couple retourne chez lui. Pendant ce temps là,
la jeune femme est attachée à un rocher et abandonnée à son
triste sort. En effet, bientôt arrivent des templiers zombifiés qui
vont pratiquer sur elle un rituel mortel visant à leur assurer la
vie éternelle.
La Chevauchée Des Morts-Vivants
est donc le dernier volet de la tétralogie consacrée par Amando De
Ossorio à ses templiers morts-vivants. On peut donc souffler, la
série ne connaitra plus aucune suite. Car force est de reconnaître,
elle n'a fait que s'épuiser jusqu'à cet ultime épisode. Pourtant,
de bonne idées surnagent dans ce quatrième chapitre. Les habitants
du village sont presque plus effrayants dans leur comportement que les
templiers eux-mêmes. Ces derniers ayant été énucléés, tout
espoir de fuite peut encore être envisagé. Mais face à des
habitants hostiles et en nombre, c'est une autre histoire.
Cette curieuse
ambiance qui baigne le film d'une étrange atmosphère rappelle
quelque peu l'excellent film de Robin Hardy tourné deux années plus
tôt en Angleterre, The Wicker Man.
Mais si ce dernier peut être élevé au rang de chef-d'œuvre, le
film de De Ossorio ne parvient pas du tout à se hisser au niveau de ce grand
classique interprété entre autre par Christopher Lee. L'originalité
de La Chevauchée... par
rapport à The Wicker Man provient
du fait qu'ici, le comportement des villageois n'est pas lié aux
simples croyances mais est dû à un fait qui se réalise
concrètement tous les sept ans.
Si l'on considère
l'âge moyen de la plupart des habitants du village (et le peu de
jeunes femmes encore en vie mais condamnées à être offertes en
sacrifice pour le bien de leurs ainés), ces derniers ne peuvent
espérer mourir de leur belle mort car trop vieux et donc incapable
de donner naissance à de futures générations de jeunes femmes.
Au regard des trois
précédents épisodes, La Chevauchée... se
situe à mi-chemin entre le très bon La Révolte Des
Morts-Vivant et le très moyen
Le Retour Des Morts-Vivants. Le Monde Des Morts-Vivants
demeurant l'épisode le moins
crédible et le moins intéressant.
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