Dani et son compagnon
Christian vivent un moment délicat de leur vie de couple. Alors
que Dani n'a jamais eu autant besoin de lui que depuis le terrible
drame qu'elle vient de subir, poussé par ses trois amis Josh, Mark
et Pele, Christian est contraint de rompre avec Dani. Cependant, un
voyage en Suède au sein d'une communauté qui doit fêter un rituel
n'ayant lieu qu'une fois tous les quatre-vingt dix ans va bouleverser
les certitudes des uns et des autres. Bienvenue au ''Midsommar''...
la philosophie qui se dégage de ces pratiques ancestrales est tout
d'abord rassurante. Entièrement vêtus de blanc, les membres de
cette étrange communauté en lien avec la nature expriment une
certaine idée de la pureté, voire, de la virginité. Accueillis à
bras ouverts, Dani, ses compagnons ainsi qu'un autre couple sont
invités à participer aux différents rituels qui durant trois jours
vont ponctuer la cérémonie. Ari Aster nous plonge tout d'abord dans
un univers en suspension, calme et lumineux. Après avoir encaissé
un triple suicide visuellement étouffant, le réalisateur s'attarde
beaucoup sur la caractérisation des personnages avant de les envoyer
tout droit dans un Enfer qui rappelle sensiblement le cas du sergent
Neil Howie de The Wicker Man de
Robin Hardy en 1973...
Une
communauté qui peu à peu livre son vrai visage et ses réelles
intentions lors de climax absolument glaçants. Par petites touches,
Ari Aster distille un effroi qui culmine lors de rituels étranges
allant d'un double sacrifice volontaire du haut d'une falaise,
jusqu'au final dantesque, en passant par un accouplement
''sabbatique''
comme ne l'aurait sans doute pas renié un certain Alejandro
Jodorowsky. Tout en développant l'idée du piège se renfermant peu
à peu sur ses ''invités'',
le réalisateur n'en oublie cependant pas de développer les rapports
qu'entretiennent Dani, Christian et les autres en maintenant une
tension permanente qui culmine lors de séquences en apparence
anodines (Josh et et Christian s'expliquant avec virulence sur leur
thèse respective). Sur une musique déviante collant à la
perfection au contexte de Midsommar
signée du britannique The Haxan Cloak, Ari Aster exploite à
merveille l'antinomie opposant un décor lumineux à un univers qui
peu à peu s'assombrit pour repousser parfois les limites du
soutenable...
D'une
profondeur déjà abyssale, on comprend qu'Ari Aster ait déjà pensé
à livrer une version ''Director's
Cut''
rallongeant l'éprouvante initiation de Dani et de ses compagnons
(Florence Pugh, Jack Reynor ; William Jackson Harper, Will
Poulter, Vilhelm Blomgren, tous absolument remarquables) d'une
demi-heure environ. Cet article n'étant basé que sur la version de
deux heures et vingt-sept minutes, il semblerait qu'une version
longue approchant les trois heures propose d'approfondir la
caractérisation des personnages et notamment celles de Dani et de
Christian. Maîtrisant parfaitement l'outil horrifique, Ari Aster
mérite désormais d'être considéré comme un grand auteur dans le
domaine de l'horreur quand un an plus tôt, certains s'étaient
évertués à faire de son Hérédité,
LE film d'horreur de l'année 2018, une réputation largement
surestimée qui poussa finalement certains à relativiser quelques
mois plus tard. Midsommar,
lui, mérite par contre toutes les attentions et tout le bien que
l'on pense de lui. Bien que dépassant largement les normes en
matière de durée, l’œuvre de Ari Aster est tellement ample que
l'on ne s'y ennuie pas un seul instant. Magistralement mis en scène,
formidablement interprété (il faudrait citer l'intégralité du
casting), parfois beau comme un éloge à la nature, lyrique,
lumineux, poétique mais aussi, étouffant, morbide, angoissant et
très sanglant, Midsommar
est sans conteste l'une œuvres les plus marquantes de l'année 2019.
Le plus grand film d'horreur ne fut donc pas un... film d'horreur cette
année là. Un choc !
Bonne critique .Un trés bon film qui je l'éspére suscitra le visionage de The Wicker Man de Robin Hardy ( Essayez de voir la version longue) un film qui n'à jamais connu le succés qu'il mérite pour tous vos lecteur qui ne l'aurai vu.
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