Premier long-métrage du
réalisateur David Matalon après deux courts en 2013 et 2016, The
Clearing
reprend en partie le principe de La Nuit des
Morts-Vivants
de George Romero. Sans doute avec plus de moyens financiers qu'il
n'en fallut au ''maître es zombies'' pour réaliser le premier volet
de sa mythique saga, David Matalon accouche d'une œuvre qui lui est
cependant inférieure. Bien que comme cinquante-deux ans auparavant,
le héros de The Clearing est
confronté à un événement auquel il n'était absolument pas
préparé, le scénario revoit à la baisse tous les enjeux d'un
script monolithique. Abandonnée la maison isolée abritant moins de
dix personnages et créant ainsi une certaine tension parmi eux.
Désormais, il ne faudra quasiment compter que sur la seule présence
de Tom (l'acteur Liam McIntyre), poussé par son épouse à passer
quelques jours en compagnie de leur fille Mira (Aundrea Smith) qui,
soit dit en passant, aurait mérité de finir entre les mains des dix
ou quinze assaillants qui vont tenter de déloger le père de famille
de son camping car tandis que dehors, sa fille est en danger...
Les
zombies laissent ici la place à une grosse poignée d'infectés. Un
sujet mainte fois abordé et qui semble avoir déjà tout dit. Un
sentiment que se propage à vitesse grand V tout comme cet étrange
virus qui transforme n'importe qui en enragé. The
Clearing semble
n'avoir rien à raconter d'autre que les rapports conflictuels entre
un père de famille et une fille qui observe son géniteur avec le
regard embué de ces gamins qui croient tout mieux savoir que les
adultes et le montrent avec un luxe de mépris dans leur attitude. Le
sentiment d'urgence est réel concernant les infectés, leur violence
et leur obstination à vouloir ajouter Tom et Mira à leur rang. Par
contre, celui de survivre en commençant par trouver de quoi boire ou
manger arrive tellement vite au centre des préoccupations du
personnage principal qu'il devient inévitable de penser que David
Matalon va trop vite. Mais la durée du film n'excédant pas les une
heure et vingt-cinq minutes, ceci explique sans doute cela...
Comme
dans tout bon ou mauvais film d'infectés, il est de bon ton de
secouer la caméra dans tous les sens, comme prise d'une crise
d’épilepsie afin de signifier la violence des assaillants. Un
concept agaçant pour qui préfère avoir une lecture nette et
précise des événements. À sa décharge, The
Clearing n'en
abuse heureusement pas. L'arrivée au bout d'une cinquantaine de
minutes de l'acteur Steven Swadling dans le rôle du Ranger est une
aubaine et évite au long-métrage de trop tourner en rond. Ayant
éclusé tout ce qu'il avait en sa possession en terme de relation
père/fille, David Matalon intègre donc un nouveau personnage en la
personne d'un inquiétant ranger qui malgré son uniforme s'avère
tout sauf rassurant. Steven Swadling partage avec
Liam
McIntyre parmi les meilleures séquences du film. Du moins celles qui
méritent d'être sauvées. Le réalisateur tente vainement
d'apporter une petite touche d'émotion dans une œuvre plutôt
discrète en matière d'horreur. Quelques giclées de sang ne
parviennent cependant pas à faire oublier la redondance des
événements et l'indifférence avec laquelle David Matalon abandonne
ses personnages aux spectateurs. Moins grotesque que beaucoup de ses
concurrents, The Clearing
est de ces longs-métrages qui se contemplent avant d'être très
rapidement oubliés. Ambitieux mais jamais véritablement innovant,
nanti d'une belle énergie et d'une bande-son ayant la fausse
modestie de rendre bouleversant le récit, l’œuvre de David
Matalon souffre d'arriver avec quelques années de retard...
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