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jeudi 8 avril 2021

The Arbors de Clayton Witmer (2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Il était une fois dans la tête d'un type pas tout à fait sain d'esprit. Un gars pas très bavard. Puis surgit une araignée. Ensuite, des visions. À priori, il pourrait s'agir de Spider, l'un des innombrables chefs-d’œuvre du réalisateur canadien David Cronenberg, d'une suite ou d'un remake. C'est vrai que l'on a parfois l'impression que Clayton Witmer dont il s'agit là du premier long-métrage en tant que réalisateur et scénariste s'est inspiré du cas de cet homme qui après avoir passé plusieurs années dans un hôpital psychiatrique retourne dans le quartier où il a grandit et où il a surtout vécu un drame personnel terrible. Mais comme si de Spider, il n'en avait conservé qu'une part infime pour donner sa vision personnelle d'un psychisme perturbé avec The Arbors (qui chez nous signifie les tonnelles). L’œuvre de Clayton Witmer s'avère cependant relativement singulière. Démonstration en partie clinique mais aussi parcourue de visions fantasmagoriques qui laisse finalement très peu de temps au spectateur habitué à ce genre de propositions de se faire une opinion sur le long terme. Les autres quant à eux, mettront sans doute plus de temps à comprendre le fin mot de l'histoire. C'est sans doute en cela que The Arbors pourra en décevoir certains. Car bien qu'étant envoûtant sous divers aspects, comme peuvent l'être la partition musicale de Benjamin Hoff (dont la carrière s'affole dès le milieu des années 2010), le rythme ou l'interprétation de l'acteur principal Drew Matthews, il s'avère relativement aisé de décoder l'intrigue et surtout la mise scène de Clayton Witmer, tout comme l'objectif du récit...


Le long-métrage met en scène Ethan Daunes, un serrurier qui toute sa vie a vécu dans la même petite ville américaine. Un soir, sur la route et à bord de son véhicule, il tombe sur un cerf mort et étendu au milieu du chemin. Mais alors qu'il déporte l'animal sur le bas-côté, il remarque qu'une étrange créature vit à l'intérieur. Le jeune homme place le cerf à l'arrière de la voiture et une fois arrivé chez lui, extrait la bête qui ressemble à une énorme araignée. Après l'avoir enfermée dans une cage, puis plus tard dans une boite en bois, la créature parvient à s'échapper et disparaît dans la nature. Alors que son frère lui demande un jour de bien vouloir s'occuper de sa nièce, il croise un voisin un peu trop curieux et lui demande de rentrer chez lui. Le lendemain matin, ce dernier est étendu, mort, dans le jardin d'Ethan. Avant que son frère ne vienne récupérer sa fille, Ethan cache le cadavre du jeune homme dans un fourré et constate ensuite que le père de la jeune victime a fait part de la disparition de son fils. Ethan est très vite soupçonné par un inspecteur qui surveille alors ses faits et gestes. Poursuivi la nuit suivante par le flic en question, ce dernier est tué par une immense créature qui n'est autre que l'araignée qui s'est échappée de sa cage plusieurs jours auparavant et qui depuis a pris de gigantesques proportions...


L'araignée revêt ici un symbole que l'on retrouve en psychanalyse. Cette peur irraisonnée liée, en outre, à l'image de la mère, l'apparition et la disparition subite de la créature en question étant directement reliée à celle de la génitrice. Dès que le lien est avéré de quelque manière que ce soit, l'aspect fantastique des événements qui se produisent dans l'entourage du héros s'efface pour laisser place à une logique œdipienne. Ou de déni. La ville où se situe l'action, et même Shane (l'acteur Ryan Davenport), le frère d'Ethan symbolisent le cocon dans lequel vit le héros. Un lieu rassurant pour un individu qui semble nous être décrit comme autiste. Le cocon en question, c'est la rassurante cavité amniotique de la mère. Pourtant ici décrit comme un lieu anxiogène (toujours cette bande musicale et l'attitude perpétuellement angoissée d'Ethan) au centre duquel une série de meurtres directement liés au héros vont peu à peu éclairer les spectateurs sur la réalité de la créature et surtout sur sa signification. Mais pas seulement, car ce que semble vouloir surtout décrire The Arbors sont les conséquences que peut avoir l'abandon sur le psychisme d'un individu éminemment fragile. Clayton Witmer aborde moins son œuvre comme un authentique film d'horreur que comme un drame psychologique éprouvant. Mais d'éprouvant, le film n'a que le rythme qu'il imprime durant cent-vingt minutes, ce qui risque de laisser sur le bas-côté de la route, les spectateurs les moins patients. Éprouvant également, les interactions entre les divers personnages et certaines sous-intrigues qui n'ont de place que pour rallonger artificiellement le récit. Cependant, l'ambiance générale et le contexte inhabituel font de The Arbors une œuvre réellement intrigante pour quiconque n'est pas au fait de ce genre d'exercice scénaristique et cinématographique. Perso, j'adhère au concept même si le mystère entourant Ethan et ''l'araignée'' n'aura duré qu'un peu plus de vingt minutes...

 

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