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samedi 10 avril 2021

All That We Destroy de Chelsea Stardust (2019) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avant d'être un long-métrage, All That We Destroy est un épisode de série. Le huitième de la première saison de Into the Dark. Et lorsqu'on ne le sait pas, on se retrouve bien bête. Car l'un des principes d'une série n'est-il pas que chaque épisode se doit d'être vu dans l'ordre, du premier au dernier ? Sauf que dans le cas présent, ça n'a pas vraiment d'importance puisqu'en dehors du fait que tous font partie d'une anthologie d'horreur, chaque segment est indépendant des autres et peu donc être visionné dans l'ordre qui nous convient le mieux. Par chance, celui-ci est plutôt réussi. On peut même supposer que vu ses qualités, il y a de fortes chances pour qu'il fasse partie des meilleurs épisodes de cette première saison même si l'on ne connaît pas encore la teneur des onze autres. Mais si au contraire All That We Destroy s'avérait faire partie du bas du classement, je vous laisse imaginer ce que peur donner le reste de cette anthologie. Pour ce huitième épisode qui s'avère donc être le premier que je m'apprête à chroniquer, le récit tourne autour de Spencer Harris, un beau jeune homme qui vit reclus auprès de sa mère dans une très belle propriété située au beau milieu de nulle part. Si le docteur Victoria Harris a de bonnes raisons de contraindre son fils à vivre loin de tout, c'est parce que depuis son plus jeune âge, Spencer est tiraillé par des pulsions incontrôlables qui le poussent à tuer...


Généticienne de profession, Victoria vient de mettre au point une technique de clonage qui lui permet de reproduire à volonté une copie d'Ashley, l'une des dernières victimes de son fils. Son projet : parvenir à maîtriser les pulsions de son fils et les faire définitivement disparaître. Mais la chose est compliquée. En effet, chaque fois que lui est présenté un clone de la jeune femme, Spencer le tue. Un rituel qui le pousse d'abord à l'étrangler puis à lui frapper le crâne contre le sol. Jusqu'au jour où la nouvelle voisine Marissa Cornell débarque dans la vie du jeune homme. Peut-être l'espoir pour Spencer d'abandonner enfin définitivement ses pulsions... Avec un sujet pareil, j'avoue avoir tout d'abord été frileux. Mais très rapidement, la mise en scène et surtout le jeu de ses interprètes m'ont conforté dans l'idée que l'expérience allait s'avérer beaucoup plus subtile que le jeu de massacre auquel je m'attendais tout d'abord. Regard intense pour un Israel Broussard véritablement habité. Sociopathe un peu gauche (presque gêné) dans son attitude mais froid lorsque l'envie de serrer la gorge de celle qui se présente en face de lui devient irrépressible. Le genre de beau gosse dont on réfléchira par deux fois avant d'accepter de lui confier pour une soirée, le bras de sa fille. Face à lui, l'actrice Samantha Mathis, qui dans le rôle de la généticienne est tiraillée entre son amour pour son fils et son impuissance face à sa psychopathie. Le film pose la question de la moralité. Doit-on tout sacrifier pour une cause perdue ? La mère n'est-elle pas aussi coupable que son fils ? Car s'affrontent alors deux contrecoups à la méthode employée. En voulant guérir Spencer de ses obsessions, Victoria ne fait que les alimenter en recréant sans cesse celle qu'il tua après l'avoir accueillie chez eux...


Plus qu'un long-métrage d'horreur, All That We Destroy mixe les genres. Et si le sang coule parfois, on est bien loin de certains projets versant outrageusement dans l'hémoglobine. Le réalisateur Chelsea Stardust et les scénaristes Sean Keller et Jim Agnew intègrent le concept de clonage et font du long-métrage un hybride entre fantastique dystopique et thriller angoissant. Les récits s’entremêlent. Entre l'immoral dessein d'une mère vouant ses recherches pour guérir son fils, l'attitude névrosée de celui-ci, une ''copie'' de Ashley retrouvant sporadiquement la mémoire et une Marissa porteuse d'espoir, All That We Destroy repose sur une multitude de flash-back et de retours dans le présent. Une expérience relativement délicate à mettre en place mais qui s'avère au fond plutôt réussie. Si l'on excepte bien entendu les quelques séquences qui réunissent la généticienne et son époux lointain, Parker, qu'interprète l'acteur Frank Whaley. Des scènes dont le seul atout serait d’imaginer un nouveau modèle de communication mais qui sur le moyen et sur le long terme s'avèrent lassantes. D'une manière générale, les effets-spéciaux sont sobres. Ce qui ne nuit jamais à l'action. Pas vraiment nerveux mais parcouru par quelques assauts de la part du jeune sociopathe, l’œuvre de Chelsea Stardust confronte des contraires. Entre la froideur et les angles droits de la propriété des Harris plantée dans un décors perpétuellement chauffé par le soleil. Ou l'amour d'une mère se confrontant à la mort frappant par le biais de son fils. À dire vrai, il semble que sous ses allures d'honnête petite production horrifique, All That We Destroy ait encore beaucoup de choses à nous dire. Mais bien que le film n'ait pas le profil de ces œuvres qui exigent plusieurs visionnages pour en décoder tous les rouages, une deuxième vision n'aura sans doute rien de futile. En tout cas, une bonne surprise qui donne envie de remonter le fil des épisodes de la première saison de Into the Dark pour confirmer que All That We Destroy ne fut pas qu' un coup de chance...

 

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