Alors que certains ont
récemment fait part du caractère ''monstrueux'' de l'animateur
Jacques Martin qui durant plus de vingt ans fut l'un des
présentateurs télé les plus adulés du petit écran. Du Petit
Rapporteur
et La Lorgnette,
jusqu'au Monde est à Vous
et Sous vos Applaudissements,
en passant par L’École des Fans,
Thé Dansant
et surtout, en ce qui me concerne, l'émission Incroyable
mais Vrai,
Jacques Martin était pratiquement devenu un membre de la famille en
s'invitant chez nous tous les dimanches après-midi à partir de 1980
avec sa mythique émission Dimanche Martin.
C'est drôle, comme certains hasards apparaissent au même moment,
constitués par des coïncidences qui restent difficiles à expliquer
mais qui nourrissent alors la volonté de les approfondir pour
comprendre la raison de leur manifestation. Il n'y a pas si
longtemps, c'est à dire quelques jours seulement, deux
''événements'' m'ont rappelé l'existence de Jacques Martin que ma
mémoire avait décidé de ranger quelque part dans les méandres de
mon système nerveux central. D'abord, la découverte grâce au
dénicheur de perles rares Otto Rivers de
l'existence d'un long-métrage réalisé par le célèbre animateur,
et ensuite, celle de divers témoignages dans lesquels d'anciens
''camarades'' de Jacques Martin se répandent sur sa vie privée,
allant même parfois jusqu'à le traiter de ''Monstre''.
Qu'il l'eut été est une chose. Mais a-t-on droit de dégueuler des
horreurs sur un homme qui depuis presque treize ans est mort et qui
par conséquent ne peut plus se défendre ? Et doit-on être
autorisé à faire des révélations sur sa vie privée alors que
c'est sur sa vie publique qu'il fit jusque là sa renommée ? À
moins de satisfaire les amateurs de cancans, les aigris, ou ces
journaleux qui se délectent d'informations à sensations, capables
de livrer une ''photo gore de la semaine'' comme le fit l'un des
rédacteurs du torchon ''Voici''
il y a pas mal d'années suite à la publication d'une photo de
Jacques Martin à la plage, en maillot de bain !!!
Bon,
vous l'aurez compris, je ne suis pas de ceux qui acceptent que l'on
dise du mal de ceux qui ont accompagné mon adolescence. Tout comme
Patrick Sébastien, Jacques Martin demeure un intouchable. Que je
n'irai pas jusqu'à révérer... mais quand même... Alors, lorsque
je lis sur la page Facebook de l'ami Otto que Jacques Martin a
réalisé en 1973 un unique long-métrage intitulé Na!,
sa simple évocation me renvoie à deux choses. Sa carrière
télévisuelle, bien évidemment. Mais aussi à Patrick Sébastien,
justement, qui lui aussi réalisa un seul long-métrage intitulé
T'Aime
en 2000, et qui se fit (et continue) à se faire défoncer par la
presse et le public. Une œuvre pourtant pas si mauvaise que certains
le prétendent. Non, plutôt un film naïf fait par un homme au grand
cœur. Et dont, je l'espère s'il part avant moi, nous n'apprendront
pas un jour qu'il battait sa femme. Ou était un tortionnaire avec
ses collaborateurs. Vu que c'est la grande mode de la délation,
justifiée ou non. Mais je me disperse. Revenons à ce qui nous
intéresse ici, même s'il n'y a au fond, pas grand chose à en dire.
Na !,
comme un cri poussé par un enfant, est donc l'unique long-métrage
de Jacques Martin en tant que réalisateur, scénariste et principal
interprète. Produit par Jacques Dorfmann, Louis Duchesne et René
Thévenet, Na !
demeure, je dois le reconnaître, comme l'une des pires engeances à
laquelle ait donné naissance le septième art. Du moins chez nous,
en France.
Il
n'est pas exagéré de considérer l’œuvre de Jacques Martin comme
un sous-produit de la vague déjà pas très glorieuse de la comédie
dite ''franchouillarde''
dans laquelle vinrent s'enterrer de vieilles ''gloires'' de l'humour
potache hexagonal parmi lesquelles, Sim, Alice Sapritch, Pierre Doris
ou Patrick Topaloff. Dans un style proche de Jean Yanne mais sans
l'inspiration, Jacques Martin signait en 1973 un film dont la
vocation semblait être d'éveiller les encéphalogrammes plats des
personnes du troisième âge enfermées dans d'austères maisons de
retraites. Incarné par des interprètes dont la moyenne oscille sans
doute entre cinq et quatre-vingt ans, Na !
est
d'un ennui abyssal, absolument pas drôle, que l'on espérait
corrosif mais qui au final ne fait pas plus mal qu'un peu de vinaigre
versé sur une plaie. Un traitement que le spectateur serait presque
obligé de s'infliger s'il ne veut pas fermer l’œil au bout d'une
demi-heure d'un spectacle ''beaufissime'' dont le sujet sert la cause
du troisième âge avec la vigueur d'un malade en soins palliatifs !
C'est chiant, jamais vraiment ''osé''. Les Charlots firent bien
mieux, Philippe Clair également (c'est dire...). Toute tentative
d'humour se solde par un échec et les interprètes, parmi lesquels
on retrouve Jacques Martin donc, mais également Henri
Crémieux, Roger Lumont et l'ancienne ''pervenche'' Danièle Évenou,
ne font rien pour améliorer le tableau d'un échec qui s'avère un
désastre artistique. L'on comprend mieux alors que Jacques Martin
ait pu ressentir durant toute sa vie professionnelle une certaine
frustration de n'avoir jamais pu concrétiser le désir de faire une
véritable carrière au cinéma en tant que réalisateur...
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