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jeudi 4 juin 2020

My Blood Runs Cold de William Conrad (1965) - ★★★★★★★★☆☆



My Blood Runs Cold est un thriller de 1965 réalisé par William Conrad, qui après avoir été acteur est passé à la réalisation et la production sur de nombreux épisodes de séries télévisées et sur une poignée de longs-métrages dont celui-ci, justement. Une œuvre brillante dont la longueur très légèrement supérieure à ce qui se faisait à l'époque s'explique par un script de John Mantley absolument remarquable. Car My Blood Runs Cold que l'on peut traduire chez nous sous le titre ''Mon sang coule à froid'' ne se contente pas simplement d'être un thriller rondement mené. William Conrad s'intéresse également de très près à l'envoûtante relation que vont vivre deux de ses principaux interprètes. Une romance à la lisière du fantastique qui avec cette petite pointe ''d'homérisme'' qui la caractérise lui donne un souffle épique fascinant. Renforcé par une caractérisation pointilleuse de chaque personnage, le long-métrage de William Conrad est addictif, et il est impensable de quitter l'aventure avant d'avoir enfin toutes les réponses que l'on pourrait se poser sur cet énigmatique jeune homme qui se fait appeler Gunther et que le hasard a bien voulu mettre sur la route de la sublime Julie. C'est sur cette relation étrange qui naît entre ces deux jeunes gens que repose l'intrigue de My Blood Runs Cold. Une œuvre qui, comme je l'écrivais un peu plus haut, flirte avec le fantastique. Car aussi incongru que cela puisse paraître, Gunther et Julie, dont la rencontre serait donc le fruit d'un destin écrit bien à l'avance, seraient la réincarnation d'un couple qui s'est aimé il y a longtemps déjà...

Mais le film de William Conrad ne reposant pas uniquement sur ce canevas, il a fallut à son scénariste et au réalisateur, bâtir tout un univers familial et affectif autour du personnage de Julie. D'où un travail sur la caractérisation du père, Julian Merriday, de la tante Sarah, du fiancé Harry Lindsay et bien entendu de Julie et Gunther eux-même. Et là, c'est la foire d'empoigne. Entre un père étouffant qui empêche les autres de vivre selon leur propre conception, une Julie vivant à cent à l'heure, insouciante même si elle a échappé à la mort à deux reprises. Une tante qui tempère les propos de son frère et rassure le soir venu une nièce quelque peu perdue entre un père qui veut la garder pour lui et un Gunther irrésistible. Seul homme qui jusqu'à maintenant est parvenu à briser la froideur de la jeune fille puisqu'elle finira par tomber amoureuse de lui. William Conrad cultive la relation entre ces deux beaux jeunes gens qui patienteront avant de tomber dans les bras l'un de l'autre. Le réalisateur séduit le spectateur non seulement à travers un récit peu commun (la réincarnation), mais en mettant en lumière la jeune Joey Heatherton, délicieuse poupée qui incarne aussi froidement, aussi imperturbablement, et avec un brin de mutinerie, une Julie absolument craquante.

Barry Sullivan (dont l'importante carrière débuta au milieu des années 30 pour se terminer cinquante ans plus tard) interprète le père de Julie. Un célèbre avocat, apprécié de ses confrères, mais surtout, un homme en but à des principes qui ont poussé son épouse à le quitter. Chose que semble être prête à accomplir également sa fille, étouffée par la relation que Julian entretient avec elle. Chez nous, l'acteur Nicolas Coster est surtout connu pour avoir incarné le chef de famille Lionel Lockridge dans le Soap Opera Santa Barbara. Dans le film de William Conrad, il interprète le petit ami de Julie, Harry, le jeune avocat. Un être attachant, capable de laisser sa place dans le cœur de celle qu'il aime à un autre si cela la rend heureuse. Il y a ensuite la tante Sarah. Proche de son frère mais aussi de sa nièce et qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense. C'est l'actrice Jeanette Nolan qui l'interprète. Et puis, bien entendu, il y a Benjamin Gunther qu'incarne l'acteur Troy Donahue. Attachant, doux, amoureux fou de Julie. Un tempérament ''passif'' qui pourrait se révéler à la longue, inquiétant...

My Blood Runs Cold serait absolument parfait si un défaut de script particulièrement important n'était pas venu gripper en fin de course l'impeccable scénario de John Mantley : en effet, Julie semble prendre conscience à un moment donné des propos que tient Gunther quant à l'affirmation selon laquelle, elle serait la réincarnation d'une certaine Barbara. Des bribes de souvenirs semblent d'ailleurs ressurgir chez la jeune femme, ce qui tendrait à confirmer ce qu'affirme Gunther. Mais alors, comment les justifier alors que la fin du récit se profile et qu'une révélation vient tout remettre en cause ? Dans un autre cas et en un autre lieu, nous pourrions évaluer Julie à la hauteur d'une jeune femme sous influence et pourtant, elle n'aura eu de cesse depuis le début de confirmer un caractère bien trempé et surtout, une autorité que pas même son propre père ne semble parvenir à canaliser. Allez, justifions la chose sous l'angle de l'amour et de la passion qui unit nos deux jeunes gens et qui expliquerait alors pourquoi Julie se serait laissée influencée par les propos de Gunther. My Blood Runs Cold est une œuvre passionnante auquel son auteur à apporté les ingrédient idéaux et suffisants pour que la machinerie fonctionne à merveille. Point trop de romance, suffisamment d'intrigue et une musique superbe signée George Duning font du film de William Conrad une pépite rare, mais qu'il est absolument recommandé de découvrir...

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