
Mais
le film de William Conrad ne reposant pas uniquement sur ce canevas,
il a fallut à son scénariste et au réalisateur, bâtir tout un
univers familial et affectif autour du personnage de Julie. D'où un
travail sur la caractérisation du père, Julian Merriday, de la
tante Sarah, du fiancé Harry Lindsay et bien entendu de Julie et
Gunther eux-même. Et là, c'est la foire d'empoigne. Entre un père
étouffant qui empêche les autres de vivre selon leur propre
conception, une Julie vivant à cent à l'heure, insouciante même si
elle a échappé à la mort à deux reprises. Une tante qui tempère
les propos de son frère et rassure le soir venu une nièce quelque
peu perdue entre un père qui veut la garder pour lui et un Gunther
irrésistible. Seul homme qui jusqu'à maintenant est parvenu à
briser la froideur de la jeune fille puisqu'elle finira par tomber
amoureuse de lui. William Conrad cultive la relation entre ces deux
beaux jeunes gens qui patienteront avant de tomber dans les bras l'un
de l'autre. Le réalisateur séduit le spectateur non seulement à
travers un récit peu commun (la réincarnation), mais en mettant en
lumière la jeune Joey Heatherton, délicieuse poupée qui incarne
aussi froidement, aussi imperturbablement, et avec un brin de
mutinerie, une Julie absolument craquante.
Barry
Sullivan (dont l'importante carrière débuta au milieu des années
30 pour se terminer cinquante ans plus tard) interprète le père de
Julie. Un célèbre avocat, apprécié de ses confrères, mais
surtout, un homme en but à des principes qui ont poussé son épouse
à le quitter. Chose que semble être prête à accomplir également
sa fille, étouffée par la relation que Julian entretient avec elle.
Chez nous, l'acteur Nicolas Coster est surtout connu pour avoir
incarné le chef de famille Lionel Lockridge dans le Soap Opera Santa
Barbara.
Dans le film de William Conrad, il interprète le petit ami de Julie,
Harry, le jeune avocat. Un être attachant, capable de laisser sa
place dans le cœur de celle qu'il aime à un autre si cela la rend
heureuse. Il y a ensuite la tante Sarah. Proche de son frère mais
aussi de sa nièce et qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense.
C'est l'actrice Jeanette Nolan qui l'interprète. Et puis, bien
entendu, il y a Benjamin Gunther qu'incarne l'acteur Troy Donahue.
Attachant, doux, amoureux fou de Julie. Un tempérament ''passif''
qui pourrait se révéler à la longue, inquiétant...
My Blood Runs Cold
serait
absolument parfait si un défaut de script particulièrement
important n'était pas venu gripper en fin de course l'impeccable
scénario de John Mantley : en effet, Julie semble prendre
conscience à un moment donné des propos que tient Gunther quant à
l'affirmation selon laquelle, elle serait la réincarnation d'une
certaine Barbara. Des bribes de souvenirs semblent d'ailleurs
ressurgir chez la jeune femme, ce qui tendrait à confirmer ce
qu'affirme Gunther. Mais alors, comment les justifier alors que la
fin du récit se profile et qu'une révélation vient tout remettre
en cause ? Dans un autre cas et en un autre lieu, nous pourrions
évaluer Julie à la hauteur d'une jeune femme sous influence et
pourtant, elle n'aura eu de cesse depuis le début de confirmer un
caractère bien trempé et surtout, une autorité que pas même son
propre père ne semble parvenir à canaliser. Allez, justifions la
chose sous l'angle de l'amour et de la passion qui unit nos deux
jeunes gens et qui expliquerait alors pourquoi Julie se serait
laissée influencée par les propos de Gunther. My
Blood Runs Cold
est une œuvre passionnante auquel son auteur à apporté les
ingrédient idéaux et suffisants pour que la machinerie fonctionne à
merveille. Point trop de romance, suffisamment d'intrigue et une
musique superbe signée George Duning font du film de William Conrad
une pépite rare, mais qu'il est absolument recommandé de
découvrir...
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