Dans le grand fourre-tout
des maisons hantées au cinéma, Le Couloir de la Mort
de l'acteur, réalisateur, et danseur (!?!) américain Gus Trikonis
tient une place qui se situe très exactement entre le meilleur et le
pire du genre. Avant et après, beaucoup de longs-métrages ont
abordé le thème du fantôme accueillant avec difficulté les
nouveaux propriétaires de demeures souvent gothiques, ou du moins,
très rustiques. Bons ou mauvais, ils génèrent cependant tous la
même crainte. Qu'il appellent à l'aide où signifient par leur
présence, le désir de voir les nouveaux intrus quitter le lieu
qu'ils considèrent comme le leur, force est de constater qu'ils
usent de moyens qui provoquant plus de peur que de sentiments
positifs chez les personnages ainsi que chez les spectateurs. Gus
Trikonis a beau avoir choisit d'apporter sa pierre à l'édifice en
cette année 1974, il aura cependant bien du mal à se démarquer
aujourd'hui, dans la chronologie des événements. Pourtant, l'effort
est louable, d'autant plus que le meilleur, à l'époque, est encore
sans doute à venir. 1976 verra l'apparition du Burnt
Offerings
de Dan Curtis, l'année suivante, celle de The
Sentinel
de Michael Winner. 1980, verra la naissance de l'immense The
Changeling
de Peter Medak, et 1982 la sortie du meilleur opus de la saga
Amityville avec Amityville 2 : le Possédé
de Damiano Damiani. Après, tout est histoire de goût et de
sensibilité, et chacun pourra y ajouter ses favoris.
Après le passage imposé des 'blablabla' inutiles cherchant à
caractériser les principaux protagonistes, le cinéaste jette sa
huitaine de personnages dans une demeure aux dimensions qui filent le
tournis. Deux cents pièces, et autant de recoins susceptibles de
générer la peur. Pourtant, l'une des premières incarnations des
esprits présents dans l'immense baraque a de quoi faire rire. Un
ectoplasme esthétiquement foiré qui laisse craindre le pire. Si ce
n'était la présence de l'excellent Richard Crenna dans la peau du
Professeur C.J.Arnold, et accessoirement organisateur d'un futur
centre de réhabilitation pour anciens drogués (la maison en
question), il y a longtemps que l'on aurait tourné les talons pour
aller voir ailleurs.
Pourtant, après quelques défaillances scénaristiques et
techniques, Gus Trikonis n'attendra pas que tombe la nuit sur la
première journée passée par le groupe entre les murs de l'édifice
pour leur asséner toute une série d'événements découlant sur les
premiers cadavres. Le Couloir de la Mort se transforme
alors en un véritable jeu de massacre où pour une fois, le
responsable n'est pas un fou masqué échappé de l'asile mais bien
un esprit si retors qu'on a même l'impression que la maison
elle-même refuse aux 'invités' l'opportunité de quitter les
lieux.
Ici, on meurt régulièrement électrocuté. Mais parfois, aussi,
égorgé par son propre chien, avant de revenir à la vie le temps de
se prendre un coup de foudre renvoyant la victime six pieds sous
terre. On meurt noyé dans des sables mouvants, ou encore, brûlé
vif. Résurrection d'une victime (dont la durée de vie n'excède pas
une poignée de secondes, un record!), viol par une entité invisible
(cela ne rappelle-t-il pas l'excellent L'Emprise du
cinéaste Sidney J. Furie?), et possession... on ne peut pas dire que
le cinéaste soit avare en matière de situations fantastiques. A ce
titre, Le Couloir de la Mort est généreux, d'autant
plus que ses interprètes se donnent à fond dans leur rôle avec en
tête de gondole, je le répète, un Richard Crenna coutumier du
fantastique et de l'épouvante puisque outre cet exemple et une
myriades de longs-métrage dans divers genres cinématographiques, on
pu le découvrir notamment dans Death Ship de Alvin
Rakoff en 1980, et Leviathan, de George Cosmatos en
1989. a ses côtés nous retrouvons Joanna Pettet, Andrew Prine,
Mary Louise Weller, ou encore Victor Buono (L'Homme de
l'Atlantide) dans le rôle du Diable... Un film sympathique
qui n'emportera cependant pas tous les suffrages, mais qui vaut pour
quelques scènes forts sympathiques à l'image de celles situées dans
les sous-sols particulièrement sinistres de la demeure...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire