Réalisé par le cinéaste
britannique John Hough, auteur entre autre des Sévices de
Dracula
en 1972, de La Montagne Ensorcelée
en 1975 ou de Incubus
en 1981, The Legend of Hell House (connu
chez nous sous le titre La Maison des Damnés)
est une œuvre très particulière dans le monde des films de maisons
hantées. Convoquant, esprits maléfiques, ectoplasmes, portes
s'ouvrant et se refermant toutes seules, courants d'air, et autres
gadgets habituels, le long-métrage de John Hough lie également l'un
de ses personnages au phénomène de possession. Il emprunte ainsi
autant à La Maison du Diable
de Robert Wise, qu'à L'Exorciste,
roman écrit par William Peter Blatty en 1971 et dont l'adaptation
réalisée par William Friedkin est sortie au cinéma la même année
que The Legend of Hell House.
Du premier, il emprunte une très grosse partie de l'intrigue même
si le film de John Hough repose avant tout sur le roman Hell
House
écrit lui aussi en 1971, par l'écrivain américain Richard
Matheson. Sans atteindre les qualités esthétiques et scénaristiques
du long-métrage de Robert Wise sorti dix ans plus tôt, le film de
John Hough n'en est pour autant pas dénué de certaines qualités.
Tout
d'abord, le cinéaste, bien qu'ayant bénéficié d'une demeure bien
moins imposante que le manoir d'Ettington Hall à Alderminster ayant
servi pour le tournage de La Maison du Diable,
réussi malgré tout à instaurer une ambiance sinistre en utilisant
des accessoires communs s'intégrant parfaitement à ce type de
situation. Comme souvent, la demeure nous est présentée en
contre-plongée, sous un angle lui donnant un air terrifiant que
viendra confirmer un intérieur des plus macabre. Brouillard,
poussière s'élevant au passage des 'invités',
toiles d'araignées... la bâtisse prend des allures de train fantôme
quelque peu fabriqué mais le cinéaste sait s'y prendre lorsqu'il
s'agit de happer le spectateur même lorsque certaines scènes se
traînent en longueur ou se veulent répétitive. Tout comme le fit
Robert Wise avant lui, John Hough convie quatre personnalités dont
la dernière s'invite au dernier moment malgré les recommandations de
son époux, un spécialiste en parapsychologie dénommé Lionel
Barrett. Suivi de près par son épouse donc, Ann Barrett, il est
également accompagné de la médium Florence Tanner ainsi que du
'spirit'
Benjamin Franklin Fisher sur la demande d'un milliardaire qui
voudrait avoir la confirmation que le château est bien hanté.
« Une
église en Enfer, c'est tout de même très curieux... »
C'est
sur ce postulat ressemblant curieusement à celui de La
Maison du Diable
que se pose l’œuvre de John Hough. Une bâtisse fort étrange au
demeurant puisque recelant une chapelle dans une demeure censée
abriter le Mal. Ce qui change par contre radicalement, c'est l'esprit
cartésien du parapsychologue qui nie systématiquement les faits
relatés par la médium, laquelle semble être la plus sensible aux
événements étranges qui vont se dérouler dans le château. L’œuvre dégage un sentiment de malaise mélangeant stupre et
violence. Sombre à souhait, La présence de l'actrice Pamela Frankin
au générique n'est sans doute pas dû au hasard puisqu'elle fut
douze ans auparavant, l'une des héroïnes du classique signé Jack
Clayton, Les Innocents.
L'actrice porte littéralement sur ses épaules une grande partie du
long-métrage de John Hough en incarnant une médium hyper
expressive. Violée par une entité invisible, agressée par un chat
noir, possédée par un esprit démoniaque, tout ça pour finir
écrasée par une lourde croix sur laquelle est crucifiée le Christ.
Dire que l'actrice y est malmenée est un euphémisme. A ses côtés,
on retrouver dans le rôle de Lionel Barrett, l'acteur néo-zélandais
Clive Revill (Columbo,
Boulevard du rhum,
Dracula, mort et heureux de
l'être),
dans celui de son épouse, l'actrice Gayle Hunnicutt (Dream
Lover,
Scorpio,
etc...), ainsi que l'excellent britannique Roddy McDowall dans la
peau de Benjamin Franklin Fischer. Si The
Legend of Hell House
ne fait pas partie du haut du panier dans le domaine des films de
maisons hantées, il ménage tout de même quelques sympathiques
séquences dont une très remarquable scène finale...
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