L'auteur de
science-fiction américain Michael Crichton a laissé derrière lui
une foule d’œuvres qui ont marqué leur époque. Du tout début
des années soixante-dix avec le roman La Variété Andromède
traduit au cinéma sous le titre Le Mystère Andromède,
jusqu'à la célèbre série télévisée Urgences
dès 1994, en passant, au hasard, par Jurassic
Park,
Sphère,
ou encore Prisonniers du Temps.
S'il n'a pas toujours adapté lui-même ses écrits au cinéma, on
lui doit pourtant quelques classiques de la science-fiction tels que
Mondwest,
Looker,
ou bien Runaway : l’Évadé du Futur.
Concernant l’œuvre qui nous intéresse présentement, Michael
Crichton n'en est que l'auteur du roman connu tout d'abord sous le
titre initial The
Andromeda Strain,
lequel sera repris sur grand écran dans sa version originale. Adapté
par le scénariste Nelson Gidding, Le Mystère
Andromède
applique une méthode consistant à pousser au plus loin le réalisme
du propos en faisant preuve d'une rigueur scientifique qui en
refroidira plus d'un.
De
la hard science-fiction nous projetant non pas à des milliers ou des
millions de kilomètres au dessus de nos têtes mais bien sous le sol
dur et poussiéreux de notre bonne vieille Terre, au cœur d'un
complexe souterrain érigé sur cinq niveaux permettant
successivement d'atteindre un degré d'asepsie ne souffrant pas de la
moindre fluctuation, le dernier niveau se devant d'être
irréprochable en la matière. A défaut de quoi, un système
d'autodestruction est mis en place et n'est réversible qu'au cas où
l'unique détenteur d'une clé déverrouillant le système de mise à
feu insère cette dernière dans un boîtier prévu à cet effet, et
ce, dans les cinq minutes à venir. Décors aseptisés,
dialogues techno-scientifiques, expériences de laboratoire
rigoureuses. Ici, on ne plaisante pas avec le sujet évoqué. Le
réalisateur Robert Wise, auteur notamment du formidable La
Maison du Diable,
signe une œuvre qui peut paraître pour beaucoup, comme hermétique.
Fermant la porte à une partie du public qui aurait de toute manière
abandonné l'aventure devant la quasi absence d'action, le spectateur
se doit de se laisser absorber par ce récit en apesanteur dont
l'unique force repose sur l'interprétation et la recherche
incessante de vérité.
Même
si certains abandonneront en cours de route, le début s'avère pour
tous, des plus prometteur. En effet, après la chute d'une sonde
ayant voyagé durant un temps dans l'espace, la petite ville de
Piedmont est le théâtre d'un affreux spectacle : tous ses
habitants ou presque sont morts. Seuls un nourrisson et un vieillard
ont survécu au mal étrange qui a décimé le reste de la
population. Après que la zone ait été mise en quarantaine, quatre
des plus grands scientifiques du pays sont alors dépêchés dans un
laboratoire dont l'existence est tenue secrète. Là-bas, ils vont
tenter de découvrir ce qui a tué les habitants de Piedmont et la
raison pour laquelle deux d'entre eux ont survécu...
Même
si les dialogues ne sont pas d'une complexité rédhibitoire, mieux
vaut suivre consciencieusement le déroulement du scénario car les
personnages incarnés par Arthur Hill, David Wayne, James Olson et
Kate Reid risquent très vite de nous perdre. Robert Wise parvient à
jongler avec des termes techniques suffisamment clairs pour que le
spectateur ne se sente pas totalement étranger à l'histoire qui se
déroule sous ses yeux. Pour qui a la patience de tenir jusqu'au
bout, Le Mystère Andromède
exerce une véritable fascination, projetant le spectateur dans une
œuvre de fiction réaliste, mais manquant parfois d'une véritable
audace lui conférant le statut d’œuvre culte. Le défi du
long-métrage de Robert Wise ne repose donc que sur l'exploration
d'une bactérie extraterrestre et des moyens invoqués pour
l'empêcher de proliférer et mettre ainsi en danger l'espèce
humaine toute entière. Car une fois l'identité de la chose révélée,
comment l'exploiter ? A cette question, le film n'apporte aucune
réponse. Toujours est-il que
Le Mystère Andromède est
une œuvre atypique et exigeante. Étonnant !
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