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lundi 14 juin 2021

Into the Dark : The Body de Paul Davis & Culture Shock de Gigi Saul Guerrero

 


 

La jeunesse américaine et son exubérance. Un débordement de créativité, de luxuriance et de dépravation telles que Jack Baker (Ray Santiago) et ses invités Alan Morgan Adam (David Hull), Dorothy (Aurora Perrineau) et Nick (Harvey Guillén) ne se rendent même pas compte que le tueur à gages que ces trois derniers ont rencontré dans la rue avant de l'inviter chez leur hôte pour une sympathique soirée de débauche, est un assassin. Les jeunes du quartier fêtent tous ensemble Halloween et fort logiquement, ceux qui croisent Wilkes (Tom Bateman) en chemin n'imaginent pas un seul instant que le cadavre qu'il traîne derrière lui puisse être autre chose qu'un mannequin. Comme l'on s'en doute, la machinerie parfaitement huilée va être grippée au cours de la soirée. Nos adolescents, parmi lesquels Dorothée s'intéresse tout particulièrement au tueur à gages, vont découvrir que le faux cadavre est en réalité, le corps bien réel d'un homme que Wilkes a eu la mission d'assassiner plus tôt dans la soirée... The Body de Paul Davis est le tout premier épisode de la série anthologique Into the Dark dont la première diffusion aux États-Unis a eu lieu non pas sur une chaîne de télévision mais au Writers Guild Theater où les critiques l'on accueilli relativement froidement. Ce qui n'enlève fort heureusement absolument rien au charme de cet épisode plus drôle que véritablement angoissant. Tom Bateman y interprète donc un tueur à gages sans émotions autres que le cynisme dont il se pare. Face à cette indifférence devant l'acte meurtrier qui, rassurez-vous aura son explication un peu plus loin, le réalisateur et le scénariste Paul Fischer accentuent l'inhumanité du contexte dans lequel baignent ses personnages en confondant ces derniers avec cet étrange individu affublé d'un costume que n'aurait sans doute pas renié le personnage central de la saga de jeux vidéos Hitman. Into the Dark s'ouvre sur un épisode très plaisant, entre thriller horrifique et humour noir. Surtout, l'auteur de The Body y exploite l'idée d'une jeunesse tellement abreuvée d'images fortes, entre réalité et fiction, que se mêlent ici dans l'indifférence générale l'illusion du réel et celle du factice. D'un format particulier qui dépasse de loin celui des anthologies classiques, ce premier épisode est une réelle réussite, qui n'effraiera sans doute pas grand monde mais qui au delà de son sinistre sujet demeure néanmoins très divertissant...


Long saut en avant et atterrissage au dixième épisode intitulé Culture Shock. De quoi vous dégoûter de l'envie d'aller passer la frontière d'un pays étranger pour vous y installer. Et ici, en l'occurrence, les États-Unis, pays du rêve américain. Avec son drapeau, ses couleurs chatoyantes, ses charmants voisins et leur sourire impeccable, ses pelouses parfaitement entretenues et ses maisons toutes semblables. Mais avant cette vision idyllique de carte postale ou de publicité américaine des années 50/60, retour en enfer. Celui de la frontière mexicaine. De celle qu'espère traverser Marisol (l'actrice Martha Higareda). Réalisé par Gigi Saul Guerrero et écrit en collaboration avec Efrén Hernández et James Benson, Culture Shock se divise en trois parties distinctes. Tout d'abord, l'intrigue se situe au Mexique, pays auquel l'héroïne, enceinte, tente d'échapper. Rencontre avec des passeurs dont l'absence de morale est édifiante. Marisol et les autres ne sont que de la marchandise que l'on peut voler, violer, voire chasser impunément comme du gibier. Qui s'en soucierait ? Certainement pas les autorités américaines... quoique... Lorsque Marisol se réveille de son long ''cauchemar'', elle a passé la frontière, a accouché, et désormais vit sous la protection de Betty (inquiétant Barbara Crampton de Re-Animator et From Beyond tous deux réalisés en 1985 et 1986 par Stuart Gordon). Tout autour de Marisol transpire le bonheur. Des couleurs pastelles qui envahissent littéralement son nouvel environnement, aux voisins, tous bienveillants. Pourtant, quelques chose semble clocher dans cet univers paradisiaque. Et c'est ce que va tenter de découvrir Marisol... On change avec Culture Shock, complètement d'univers. L'angoisse quasiment absente de The Body est par contre ici bien prégnante. Avec ce sourire mécanique et systématique qui illumine et embrase le visage des voisins, ces couleurs trop chaudes pour être réelles et ces journées qui se ressemblent toutes, Culture Shock passe tout d'abord du cauchemar au rêve avant que ne se révèle à nous la vérité : un concept très avancé mais très immoral visant à l'assimilation des étrangers et leur intégration par la voie de technologies manipulant l'esprit humain. En résulte un épisode réellement glaçant que l'on aurait bien imaginé faire partie de l'anthologie Black Mirror, parcouru de visions sinistres parfois filmées de manière bancale afin d'accentuer son intemporalité. Une très bonne surprise...

 

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