Comme la majeure partie des plus célèbres sagas de films d'horreur
japonais de ces vingt dernières années, celle qui englobe les films
Ju-On
(The Grudge)
détient la deuxième place en matière de nombre d'épisodes. Alors
que sa principale rivale Ringu
de
Hideo Nakata comporte cinq longs-métrages dont un remake et sa suite
respectivement réalisés par Gore Verbinski et le cinéaste japonais
lui-même, une préquelle signée de Norio Tsuruta, ainsi que
plusieurs alternatives inspirées par son univers (Rasen
de Jôji Iida, The Ring Virus
de Kim Dong-bin, Sadako 3D 1&2
de Tsutomu Hanabusa), Takashi Shimizu fut entre autres à
l'initiative de six épisodes de la saga Ju-On
(Ju-On
1&2, Ju-on: The Grudge
1&2, The Grudge 1&2),
The Grudge 3 ayant
été ensuite réalisé en 2009 par le cinéaste britannique Toby
Wilkins. Alors qu'une nouvelle étape fut franchie en 2017 avec une
énième itération de la saga de Hideo Nakata à travers Le
Cercle : Rings du
réalisateur espagnol F. Javier Gutiérrez, voilà qu'à débarqué
sur grand écran en janvier dernier le tout dernier opus de la saga
Ju-on.
Cette
fois-ci, c'est au tour du réalisateur américain Nicolas Pesce de
s'être collé à la tâche de relancer une franchise en bout de
course. Auteur des étonnants The Eyes of my
Mother
en 2016 et de Piercing
deux ans plus tard, il tente avec The Grudge
d'apporter une vision différente d'un récit dans le but de se
démarquer des épisodes précédents tout en conservant le fond de
l'affaire. Désormais, le film se penche sur le cas de Fiona
Landers (Tara Westwood), une
jeune infirmière américaine qui après avoir fuit la ville de Tokyo
à la suite de manifestations fantomatiques va retrouver les siens
aux États-Unis. Une petite fille et un époux qu'elle finira par
assassiner avant de se suicider. Deux ans plus tard, le Détective
Muldoon (Andrea Riseborough) et son collègue l'inspecteur Goodman
(Demián Bichir) sont dépêchés sur un site où est retrouvée une
voiture renfermant le cadavre d'une vieille femme qui s'avère avoir
été au contact un an plus tôt avec un couple formé par Faith et
William Matheson (Lin Shaye et Frankie Faison), lesquels achetèrent
la demeure des Landers...
Ce
nouvel épisode de la saga The Grudge
apparaît comme un anachronisme dans le monde merveilleux du cinéma
d'horreur qui semblait pourtant avoir tourné la page en matière de
fantômes inspirés par la prestigieuse J-Horror
qui
mit au monde l'un des longs-métrages les plus terrifiants de
l'histoire du cinéma fantastique mondial (Honogurai
Mizu no Soko Kara (Dark
Water)
de Hideo Nakata en 2002). Pressant une franchise usée jusqu'à la
corde pour en soutirer les dernières gouttes de sang, Nicolas Pesce
s'en sort pourtant nettement mieux que son rival espagnol et signe un
film-puzzle qui passe d'une intrigue à l'autre (entre les années
2004, 2005 et 2006) afin de développer un récit qui s’intéresse
de nouveau au célèbre fantômes au visage barré d'un voile
capillaire ! Loin d'atteindre les qualités intrinsèques de
l'original sorti en 2000, ce tardif reboot qui peut s'estimer autant
être un remake qu'une séquelle se regardera finalement comme un
petit film fantastico-policier n'évitant cependant pas quelques
débordements ''cra-cra''
qui satisferont peut-être les fanatiques de films d'horreur mais
certainement pas les amateurs de frissons car c'est bien là que le
bas blesse. Autant l'intrigue n'est-elle pas tout à fait
inintéressante, autant il sera difficile d'éprouver le moindre
sentiment d'effroi. Le genre de soucis rencontré lorsqu'une œuvre
sort avec dix ou vingt ans de retard...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire