Les occidentaux que nous
sommes s'y perdraient avec ces noms ''barbares''
venus de Corée du Sud. Park Chan-wook, Bong Joon-ho, Kim Jee-woon,
Na Hong-jin ou encore Kim Seong-hoon... Impossible de tous les
retenir de mémoire et la liste s'allonge d'année en année lorsque
nous découvrons stupéfaits les trésors qui sortent des studios de
cinéma d'un territoire qui s'étend sur la moitié sud de la
péninsule coréenne. Il faudra sans doute désormais compter sur
Jong-woo Park, auteur en 2016 d'un tout premier long-métrage (le
seul jusqu'à ce jour) et diffusé sur la plate-forme Netflix
dès le 17 mars de l'année
suivante. Le nom de Pandora (판도라
)
a beau rappeler quelques humides souvenirs aux amateurs de
science-fiction qui se complurent devant les extraordinaires images
du premier volet de la saga Avatar
qui situait son action sur un satellite du même nom, l’œuvre de
Jong-woo Park n'a cependant aucun rapport avec celle de James
Cameron. Beaucoup plus proche de nous, et encore davantage de l'Asie,
Pandora évoquera
sans doute à certains la tragédie de Fukushima (à tort ou à
raison, son auteur affirmant qu'il n'existe aucun lien entre l'un et
l'autre, toute ressemblance n'étant due qu'au fruit du hasard) et à
d'autres celle de Tchernobyl.
En
effet, le long-métrage de Jong-woo Park prend pour cadre une petite
ville sud-coréenne où est installée une centrale nucléaire. À la
suite d'un tremblement de terre, une fissure dans l'un des réacteurs
a pour conséquence une fuite de vapeurs radioactives. L'état
d'urgence et la loi martiale sont bientôt déclarées sur demande
des autorités. Ces dernières, ainsi que les responsables de la
centrale, sont dépassés par les événements. Si dans un premier
temps l'information circule mal dans le pays, c'est grâce à l'un
des employés de celle-ci qui averti au téléphone sa petite amie de
l'accident qui s'est produit que la population commence à vouloir
fuir la zone de danger. Pandora
relate avec plus ou moins de réalisme le comportement des uns et des
autres face aux dangers liés à cette catastrophe nucléaire...
Image
léchée, interprétation théâtrale et survoltée, effets-spéciaux
pas toujours très convaincants, mise en scène nerveuse et musique
envahissante... Il y a dans le long-métrage de Jong-woo Park , à
boire et à manger. Tout commence quelques décennies plus tôt dans
un décor en mode sépia, l'introduction ressemblant étonnamment à
un film de propagande visant mettre en avant les bienfaits du
nucléaire. Il faudra ensuite patienter durant une demi-heure environ
avant que la catastrophe ne survienne. D'ici là, le réalisateur
propose de nous présenter ses divers personnages dans leur
quotidien. Du futur héroïque employé de l'usine, en passant par sa
très agaçante génitrice, et jusqu'à sa petite amie. Très vite
saute aux yeux le jeu enflammé de la majeure partie des interprètes.
Dans un contexte où il est logique de voir apparaître des
comportements quelque peu hystériques, certains interprètes en font
tout de même sans doute un peu trop. Toute la théâtralité du
cinéma asiatique est exposée dans Pandora.
On ne sait pourquoi mais la quasi totalité des interprètes du
long-métrage passent leur temps à hurler, les actrices Kim Ju-hyeon
et Kim Young-ae devenant très rapidement IN-SU-PPOR-TA-BLES !!!
à noter qu'il faudra sans doute penser à visionner l’œuvre dans
sa version originale tant le doublage en français prend à bras le
corps les nerfs du spectateur pour les malaxer dans tous les sens.
L'une
des grandes qualités de Pandora
reste l'immersion dans laquelle Jong-woo Park plonge les
spectateurs. Si tant est que ceux-ci soient en mesure de passer outre
le jeu toujours très maniéré de ses interprètes, en convoquant
tous les aspects liés à une telle tragédie, le réalisateur jongle
entre la catastrophe nucléaire, l'intervention des pompiers et des
employés de la centrale (Jong-woo Park n'hésitant pas à exposer
les abominables conséquences physique des radiations), la scène
politique et les médias. À grand renforts de CGI plus ou moins
convaincants, on aurait sans doute aimé que l'explosion de la
centrale et ses conséquences dans les alentours dure plus longtemps
et non pas une poignée de secondes. Armé d'une énergie
communicative, Pandora empêche
de s'endormir, c'est un fait. Cependant, les hurlements incessants
des uns et des autres finiront sans doute par miner la patience d'une
partie des spectateurs qui se prendront la tête entre les mains,
victimes de céphalées. L’œuvre de Jong-woo
Park est au final un sympathique film catastrophe à l'envergure
d'une toute petite production hollywoodienne. Mais pas de quoi le
ranger parmi les classiques du genre...
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