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lundi 1 juin 2020

Bloodsuckers From Outer Space de Glen Coburn (1984) - ★★★★★★☆☆☆☆



Réalisé en 1984 par Glen Coburn, Bloodsuckers From Outer Space est sans doute parmi les plus remarquables séries Z de toute l'histoire du cinéma. De ces OFNI que tout amateur de nanars se doit d'avoir vu au moins une fois dans son existence. Car il faut dire que le réalisateur dont il s'agissait là du tout premier long-métrage (une carrière qu'il poursuivra avec Tabloid en 1989 et Hollywood Deadbeat six ans plus tard) a fait très fort. Plutôt que de nous proposer un produit totalement indigeste, c'est en jouant de ses défauts que le film tire toute sa puissance. Tourné au Texas dans ce qui semble être le trou du cul du monde, Bloodsuckers From Outer Space semble avoir été incarné par les habitants d'un patelin paumé de l'Amérique. Des rednecks sans une once de talent peu aidés par des dialogues absolument délirants et une direction d'acteurs anarchique. Inutile d'espérer y retrouver une quelconque star du cinéma américain. Ni même le plus petit second rôle vu dans d'autres circonstances. Ici, la plupart des interprètes n'ont pas poursuivi plus loin leur carrière d'acteur. Parmi eux, il en demeure quelques-uns qui ont tourné ensuite dans le second long-métrage de Glen Coburn, et même un, allez, qui traîna tout de même ses guêtres sur les plateaux de plusieurs séries télévisées (La Croisière s'Amuse et L'Île Fantastique) et de l'excellent Ça va Cogner de Buddy Van Horn avec le grand Clint Eastwood...

Ici, les personnages ne brillent pas par leur intelligence. À commencer par les rednecks en question. Mais s'il n'y avait qu'eux. Déjà que parmi les autorités, la police fait figure de vitrine dans le domaine d'une éventuelle consanguinité parmi ses représentants, l'armée et la science n'en mènent pas large non plus et tendent à confirmer que quelque par, l'humanité à déjà intellectuellement régressé dans tous les domaines. À titre d'exemple, et même si pour vous l'expérience s'avère trop insupportable pour être vécue jusqu'à son terme, il vous faudra quand même résister jusqu'à cette fameuse séquence réunissant autour d'une table, des ''sommités'' en matière de recherche opposées à deux ''brillants'' représentants des forces militaires américaines. Ou comment démontrer que la survie de l'espèce humaine ne peut être confiée à des hommes en blouse blanche ou en uniforme. Nous sommes ici en présence non pas d'un pur film d'horreur mais plutôt d'une comédie noire et horrifique qui fera trembler les murs de votre espace de confort à force de répercuter les nombreux rires que vous ne pourrez vous empêcher d’émettre...

Car comment réagir autrement que par le rire devant cette accumulation de scènes ressemblant davantage à une succession de sketchs humoristiques ? Les acteurs sont mauvais ? Et bien profitons de l'occasion pour sublimer leur absence de talent en accentuant le pittoresque des situations comme semble l'avoir bien réfléchi le réalisateur. Tour commence alors que Glen Coburn ''teste'' sa caméra en filmant des fermiers dans leur quotidien. C'est alors que survient un vent étrange venu de l'espace, un champ d'énergie dont les effets seront expliqués un peu plus tard par un ''spécialiste de la structure moléculaire relative'' complètement à la ramasse. Toujours est-il qu'un fermier est la première victime de ce qui s'apparentera à une véritable épidémie transformant les habitants du coin en zombies/vampires buveurs de sang. Des êtres blafards (justifiant sans doute l'écoulement d'un important stock de fond de teint dont ne savait probablement que faire le réalisateur) déambulant à la recherche de nouvelles victimes. Un sous produit mêlant sans le moindre scrupule film de zombies, de vampires, et invasion extraterrestre façon ''Body Snatchers''. C'est laid, mal joué, mal dirigé, et pourtant, Bloodsuckers From Outer Space possède un atout majeur, surtout pour le public français ; son doublage !

Car dans le genre, on a rarement vu des doubleurs saper aussi consciencieusement leur travail. C'est à se demander quel degré d'alcool ils avaient tous dans le sang au moment de synchroniser leur voix avec les images car le résultat à l'écran ne se fait pas longtemps attendre : inimaginable dans un contexte classique, ils redorent le blason d'un Bloodsuckers From Outer Space qui sans cet ''artifice'' serait sans doute rapidement tombé dans l'oubli. Sauf qu'en l'état, l’œuvre de Glen Coburn devient pour le coup, cultissime. Si la direction d'acteurs laissait déjà présager d'un goût prononcé pour le cynisme de la part de Glen Coburn, le doublage effectué par les doubleurs (qui méritent tous un Oscar pour leur contribution) renforce le sentiment que l'on est davantage face à une comédie potache qu'à un film de science-fiction/ horreur se voulant véritablement sérieux. Une fois le concept digéré, le spectacle est absolument réjouissant. Quelque part, Bloodsuckers From Outer Space peut être considéré comme l'ancêtre involontaire de l'émission culte Message à Caractère Informatif créée par le duo Nicolas et Bruno à la fin des années quatre-vingt dix...

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