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mercredi 14 août 2019

A History of Violence de David Cronenberg (2005) - ★★★★★★★☆☆☆



Lorsque David Cronenberg choisi d'orienter son œuvre sous un angle où l'horreur, le fantastique et l'épouvante n'ont plus vraiment droit de cité, il n'en résulte pourtant pas des tentatives si éloignées de ses travaux passés. Après avoir trituré les chairs dans tous les sens jusqu'à l'ultime et brillante transformation de Seth Brundle en mouche dans The Fly en 1987, le rouge a peu à peu laissé placé au gris. Ou plutôt, à la matière grise. C'est ainsi que sont nés une succession de chefs-d’œuvre dont le plus grand d'entre tous demeurera sans doute à jamais l'extraordinaire Faux-Semblants qu'il réalisera dès l'année suivant le succès de The Fly. Suivront Le Festin Nu, M.Butterfly, ou encore Crash. En 2005, la voie du canadien semblait prendre une fois encore un chemin différent en s'éloignant encore un peu plus du concept dont il fit le point central de son œuvre avec A History of Violence. Désormais, plus de chairs modifiées par l'entremise d'expériences génétiques, ni d'altérations psychologiques dues à des rapports humains privilégiant le monopole ou la possession exclusive des sentiments.

David Cronenberg se serait-il définitivement débarrassé de ses obsessions passées ? Pas vraiment. Car si l'on regarde en profondeur cette histoire relevant désormais davantage du thriller que du fantastique ou de l'épouvante, A History of Violence ne peut s'empêcher de cultiver une certaine ressemblance avec certaines œuvres de David Cronenberg. Un long-métrage dont le scénario aurait pu être embrassé par deux autres génies du septième art, les frères Coen, mais que l'un des rois de l'horreur qui signa en 1976 l'un des maîtres-étalons de la contagion (Rage) ou la sublime adaptation d'un roman de Stephen King en 1983 (The Dead Zone) réussit à intégrer à la perfection au reste de sa filmographie.
C'est ainsi donc que le spectateur fait connaissance avec Tom Stall, propriétaire d'un restaurant qui un soir fait preuve d'acte d'héroïsme en tuant deux criminels avant que ceux-ci ne s'en prennent à ses employés ainsi qu'aux clients. Considéré alors par les habitants de Millbrook comme un héros, cet homme courageux intéresse de très près les médias qui relèguent très rapidement l'événement. Malheureusement, pour Tom, son épouse Edie et leurs deux enfants Jack et Sarah, leur paisible existence va bientôt être bouleversée par l'arrivée d'un certain Carl Fogarty (excellent Ed Harris) qui affirme reconnaître en Tom un certain Joey Cusack qu'il rend notamment responsable de son œil crevé il y a de cela plusieurs années. Mais alors que Tom affirme ne pas être celui que l'étranger dit être, les choses se corsent le jour où Fogarty menace Tom de s'en prendre aux siens s'il n'accepte pas de retourner avec lui à Philadelphie...

Voilà donc pour ce début de récit. Un thriller somme toute plutôt calme en apparence. Pourtant, et au delà des quelques envolées sanglantes lors des règlements de compte, certains détails sauteront sans doute aux yeux des fans du cinéaste canadien. Car s'il semble avoir abandonné toute velléité pour les mutations d'ordre génétique et psychologiques, ne nous y trompons pas: le choix du héros de changer d'identité afin de faire table rase sur son ancienne existence conserve un rapport privilégié avec quelques-uns des travaux les plus passionnants de David Cronenberg. C'est donc sous la forme du thriller et dans un style beaucoup plus ''classique'' que le réalisateur poursuit son aventure si personnelle. En résulte une œuvre sur la condition d'un individu et sa rédemption face à son passé (ses retrouvailles avec son frère Richie mettant un terme définitif avec son ancienne vie). Un passé qui ressurgit et qui montre la fragilité d'un personnage capable d'arborer à nouveau le visage du monstre qu'il était et de ses capacités de ''combattant'' alors même que jusqu'à maintenant il affichait le comportement d'un bon père de famille exagérément calme. David Cronenberg profite du sujet de Josh Olson inspiré d'une série de comics américains de John Wagner et Vince Locke pour réfléchir sur les conséquences de tels actes et notamment sur le comportement du fils de Tom qui par la force des choses plongera lui aussi dans la violence. A History of Violence est porté à bout de bras par un Viggo Mortensen impeccable et précieux. Peut-être pas le meilleur Cronenberg, mais le cinéaste parvient à faire obliquer son œuvre vers une voie pleine de promesses...

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