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mercredi 14 août 2019

Girls With Balls d'Olivier Afonso (2018) - ★★★★★★☆☆☆☆




Girls With Balls est le premier long-métrage du cinéaste, concepteur d'effets-spéciaux, scénariste et acteur français Olivier Afonso également chargé du département maquillage sur des œuvres telles que Au Poste ! de Quentin Dupieux, Leatherface de Alexandre Bustillo et Julien Maury ou encore Grave de Julia Ducournau. Le titre ne laissant la porte ouverte à aucune autre opportunité que l'humour le plus décomplexé (et pouvant être très facilement traduit sous le titre ''Des filles avec des couilles''), c'est donc dans un univers cradingue mais relativement ''pop'' que sinuent les interprètes féminines à la tête desquelles on retrouve l'humoriste Victor Artus Solaro, plus connu sous le nom d'Artus, popularisé grâce à l'émission On n'demande qu'à en rire de Laurent Ruquier sur France 2. À ses côtés, Tiphaine Daviot, Manon Azem, Camille Razat, Anne-Solenne Hatte, Louise Blachère, Margot Dufrene ou encore l'ex-actrice porno Dany Verissimo-Petit qui depuis le début des années 2000 s'est ''racheté une conduite'' en ne participant plus qu'à des longs-métrages conçus pour le circuit traditionnel.

Face à elles, une tribu de consanguins notamment incarnés par Oriol Ramis, Alex Moreu Garrriga, Tony Corvillo et surtout Denis Lavant, fidèle interprète du cinéaste Leos Carax depuis les débuts de ce dernier en 1983 et son premier long-métrage Boys Meets Girl. À travers Girls With Ball, Olivier Afonso digère tout un pan du cinéma bis, du slasher, en passant par le splatter et le survival. Du premier, il emprunte les masques de ses bouseux consanguins issus de la France profonde. Du second, on retrouve un festival d'effets gore, entre tètes, mains ou torses qui explosent dans de sympathiques gerbes de sang. Du dernier, enfin, le cinéaste extrait tout ce qui en fait le sel : ou comment survivre en milieu hostile lorsque l'on est confronté à une bande de dégénérés qui s'en prennent à de jeunes et jolies volleyeuses victimes de leur amour pour la chasse à l'homme.

Si l'on peut raisonnablement estimer que n'importe quel public est en mesure d'assister à cet hommage au grand-guignol en fonction de son âge, intellectuellement, ceux qui souffrent des mêmes tares que cette familles de chasseurs adeptes d'une secte seront sans doute les mieux à même d'apprécier le spectacle. Doté d'un quotient intellectuel dépassant les 110, le spectateur pourra en revanche se faire le critique virulent d'un show où les grands écarts explicites, les répliques cinglantes et la vulgarité se partagent une part de choix. C'est vrai, Girls With Balls ne fait pas dans la dentelle. Il aurait même tendance à déposer sur la dite dentelle, pipi, caca, sang et tripes et ne propose à ses interprètes féminines que de converser dans le langage parfois,le plus ordurier, et à leurs opposants de sexe masculins, que de s'exprimer dans un patois primaire, voire canin (certains de leurs représentants humant même l'air et le terrain tels des chiens de chasse).

Girls With Balls est donc une comédie d'horreur délirante, libérée de toute contrainte scénaristique, et ne se prend jamais vraiment au sérieux même durant les scènes de tension. Une mixture entre l'américain Bikini Girls on Ice de Geoff Klein (pour le côté, équipe de sport collectif), Wrong Turn et ses succédanés pour son mode survival et sa famille de dégénérés, et peut-être même aussi et surtout l'excellent Calvaire de Fabrice du Welz dont Olivier Afonso emprunte une séquence brumeuse. Presque un plagiat. L'un des atouts majeurs de Girls With Balls demeure dans l'absence de compromis de la part de ses auteurs (réalisateur, scénaristes) et de ses interprètes. Ici, Olivier Afonso évite l’approche sérieuse (et au final, proprement ridicule) d'un Pascal Laugier dont la popularité de son beaucoup trop surestimé Martyrs demeure encore incompréhensible. Si Girls With Balls n'a rien du génie des canons du genre, il a au moins l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de proposer un spectacle sinon intellectuellement enrichissant, du moins divertissant. Une exclusivité Netflix...

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