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jeudi 15 août 2019

Zeder de Pupi Avati (1983) - ★★★★★★★☆☆☆



Sept ans après avoir réalisé le classique de l'épouvante italienne La Casa dalle Finestre che Ridono (La Maison aux Fenêtres qui Rient) dans lequel le restaurateur de fresques Stefano enquêtait sur les origines d'une immense peinture du martyre de Saint-Sébastien, le cinéaste italien Pupi Avati se penche désormais sur un autre cas dans lequel l’Église est à nouveau impliquée. Ce long-métrage, c'est Zeder, du nom d'un scientifique qui menait des recherches sur le retour à la vie et qui aurait découvert qu'à certains endroits existaient des terrains capables de ressusciter les morts. Et même si Zeder ne porte sans doute pas en lui toute l'aura nauséeuse que dégageait La Casa dalle Finestre che Ridono, il participe cependant de la légende de ce cinéaste originaire de Bologne et fils d'une famille bourgeoise qui après avoir fait des études de sciences politiques débutera sa carrière de réalisateur avec le film d'horreur Balsamus l'uomo di Satana. Un genre qu'il n'abandonnera jamais totalement même si le cinéaste abordera des genres aussi divers que le thriller, la biographie, le drame ou la comédie.

L'intrigue se déroule en deux endroits distincts. Tout d'abord en France, à Chartres dans les années cinquante, puis à Bologne en Italie, près de trente ans plus tard. Durant la première période, on assiste à une étrange attitude de la part de la police et d'un médecin qui comptent sur la présence de Gabriella, une jeune extra-lucide, pour résoudre une série de meurtres curieux tous situés aux abords d'une maison abandonnée. Ce n'est que trente ans plus tard que l'on fait connaissance avec Stefano (aucun rapport avec le héros de La Casa dalle Finestre che Ridono), étudiant et écrivain auquel sa fiancée Alessandra offre une machine à écrire pour son anniversaire. C'est en utilisant cette dernière le soir-même que le jeune homme découvre la présence d'un texte imprimé sur le rouleau à encre de la machine à écrire. En recopiant scrupuleusement celui-ci, Stefano met à jour plusieurs phrases remarquables et confiera ses inquiétudes à leur sujet à un professeur spécialisé dans l'occultisme. Celui-ci lui révèle que l'auteur de ce texte n'est autre que Paolo Zeder, un excentrique qui fut convaincu de l'existence de terrains capables de faire revenir les morts à la vie.

Tout comme le Stefano de La Casa dalle Finestre che Ridono, celui de Zeder devient très vite obsédé par la recherche de la vérité. C'est ainsi donc qu'il croise en chemin un certain nombre d'individus particulièrement louches et liés à des expériences reprises par un certain Don Luigi Costa. Pupi Avati semble décidément avoir un compte à régler avec l’Église puisque celle-ci est une nouvelle fois au centre de l'intrigue. A nouveau, le cinéaste italien parvient à rendre une ambiance lourde, pesante et étouffante dans un contexte rural parfois si dépaysant qu'il en devient presque angoissant. Tout de même moins morbide que son aîné, cette nouvelle incartade dans le domaine du fantastique et de l'épouvante offre une approche inédite du thème du zombie avec son étrange mort-vivant, vêtu d'un costume sombre et arborant un visage blafard, sinistre et ricanant. Quant aux terres capables de ramener les morts à la vie, elles rappellent sensiblement celles des indiens Micmacs du classique de la littérature d'épouvante signé Stephen King, Pet Sematary. Mais si Zeder peut encore être considéré comme un petit classique de l'épouvante italienne de la première moitié des années quatre-vingt, le film de Pupi Avati a tout de même pris quelques rides bien marquées. Si dans l'ensemble son approche si particulière l'empêche d'être trop vieux pour ne plus intéresser que les plus anciens d'entre nous, certaines techniques en matière d'effets-spéciaux paraîtront quelque peu éculées (le corps décapité). Zeder demeure une vraie curiosité pour cinéphiles avertis...

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