Sept ans après avoir
réalisé le classique de l'épouvante italienne La Casa dalle
Finestre che Ridono (La
Maison aux Fenêtres qui Rient)
dans lequel le restaurateur de fresques Stefano enquêtait sur les
origines d'une immense peinture du martyre de Saint-Sébastien, le
cinéaste italien Pupi Avati se penche désormais sur un autre cas dans lequel
l’Église est à nouveau impliquée. Ce long-métrage, c'est Zeder,
du nom d'un scientifique qui menait des recherches sur le retour à
la vie et qui aurait découvert qu'à certains endroits existaient
des terrains capables de ressusciter les morts. Et même si Zeder
ne porte sans doute pas en lui toute l'aura nauséeuse que dégageait
La Casa dalle Finestre che Ridono,
il participe cependant de la légende de ce cinéaste originaire de
Bologne et fils d'une famille bourgeoise qui après avoir fait des études
de sciences politiques débutera sa carrière de réalisateur avec le
film d'horreur Balsamus l'uomo di Satana. Un
genre qu'il n'abandonnera jamais totalement même si le cinéaste
abordera des genres aussi divers que le thriller, la biographie, le
drame ou la comédie.
L'intrigue
se déroule en deux endroits distincts. Tout d'abord en France, à
Chartres dans les années cinquante, puis à Bologne en Italie, près
de trente ans plus tard. Durant la première
période, on assiste à une étrange attitude de la part de la police
et d'un médecin qui comptent sur la présence de Gabriella, une
jeune extra-lucide, pour résoudre une série de meurtres curieux
tous situés aux abords d'une maison abandonnée. Ce n'est que trente
ans plus tard que l'on fait connaissance avec Stefano (aucun rapport
avec le héros de La Casa dalle Finestre che
Ridono),
étudiant et écrivain auquel sa fiancée Alessandra offre une
machine à écrire pour son anniversaire. C'est en utilisant cette
dernière le soir-même que le jeune homme découvre la présence
d'un texte imprimé sur le rouleau à encre de la machine à écrire.
En recopiant scrupuleusement celui-ci, Stefano met à jour plusieurs
phrases remarquables et confiera ses inquiétudes à leur sujet à un
professeur spécialisé dans l'occultisme. Celui-ci lui révèle que
l'auteur de ce texte n'est autre que Paolo Zeder, un excentrique
qui fut convaincu de l'existence de terrains capables de faire revenir les
morts à la vie.
Tout
comme le Stefano de La Casa dalle Finestre che
Ridono,
celui de Zeder
devient très vite obsédé par la recherche de la vérité. C'est
ainsi donc qu'il croise en chemin un certain nombre d'individus
particulièrement louches et liés à des expériences reprises par
un certain Don Luigi Costa. Pupi Avati semble décidément avoir un
compte à régler avec l’Église puisque celle-ci est une nouvelle
fois au centre de l'intrigue. A nouveau, le cinéaste italien
parvient à rendre une ambiance lourde, pesante et étouffante dans
un contexte rural parfois si dépaysant qu'il en devient presque
angoissant. Tout de même moins morbide que son aîné, cette
nouvelle incartade dans le domaine du fantastique et de l'épouvante
offre une approche inédite du thème du zombie avec son étrange
mort-vivant, vêtu d'un costume sombre et arborant un visage blafard,
sinistre et ricanant. Quant aux terres capables de ramener les morts
à la vie, elles rappellent sensiblement celles des indiens Micmacs
du classique de la littérature d'épouvante signé Stephen King, Pet
Sematary.
Mais si Zeder
peut
encore être considéré comme un petit classique de l'épouvante
italienne de la première moitié des années quatre-vingt, le film
de Pupi Avati a tout de même pris quelques rides bien marquées. Si
dans l'ensemble son approche si particulière l'empêche d'être trop
vieux pour ne plus intéresser que les plus anciens d'entre nous,
certaines techniques en matière d'effets-spéciaux paraîtront quelque peu éculées (le corps
décapité). Zeder
demeure
une vraie curiosité pour cinéphiles avertis...
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