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samedi 25 février 2017

Office de Won-Chan Hong (2015) - ★★★★★★★★☆☆



Véritable coup de cœur en cette journée du 25 février 2017. Sorti il y a deux ans, le premier long-métrage du cinéaste sud-coréen Won-Chan Hong est une vraie bonne surprise. Un nom qui ne demeurera pas inconnu de tous puisque le bonhomme se fit déjà la main en tant que scénariste sur l'excellent thriller du réalisateur lui aussi sud-coréen Na Hong-jin, The Chaser. Office, lui, demeure particulièrement atypique puisque la quasi totalité de son intrigue se situe dans les locaux d'une entreprise sud-coréenne aux mains de responsables particulièrement exigeant et ne laissant place à aucune transigeance.
L’œuvre démarre sur un postulat relativement classique puisqu'il s'agit ici pour le détective Jong-Hoon (interprété par le charismatique acteur Park Sung-Woong) de faire toute la lumière sur un cas de triple homicide particulièrement sordide. En effet, l'employé d'une grande entreprise a tué mère, femme et enfant à coups de marteau avant de disparaître dans la nature.
Après avoir interrogé les collègues du meurtrier, le policier chargé de l'enquête découvre que l'homme était peu apprécié et renfermé sur lui-même. Ne parlant que très peu avec eux, il s'était pourtant rapproché de la jeune stagiaire Lee Mi-Rye (extraordinaire Ko Ah-Sing), personnage qui deviendra au fil de l'intrigue l’élément essentiel de l’œuvre de Won-Chan Hong.

Contrairement à ce qu'il paraît être, Office n'est pas que le simple film policier auquel on pourrait s'attendre. D'abord, le cinéaste sud-coréen s'attache à décrire les pressions exercées sur les employés d'une grande entreprise, sur les motivations de ceux qui espèrent évoluer, et même sur les chances, fragiles, de ceux qui voudraient intégrer définitivement la sphère professionnelle du haut de leur branlant statut de simple stagiaire. Dans une cité en mouvement perpétuel où la ruche provoque des paralysies de transports en commun capables de mener l'individu jusque dans un état de retranchement affectif, ces bureaux séparés par de fines parois empêchent l'intimité et dévoilent des regards accusateurs usant, à la longues, les plus fragiles représentants d'une boite dont la définition même est magistralement décrite en l'espace d'une seule phrase vers la fin du film.

Won-Chan Hong fait évoluer son œuvre à mesure que les pièces du puzzle s'imbriquent pour former un tout. De l'enquête policière ne subsistent que quelques bribes visuelles (comprendre, de rares interventions des autorités), l'intrigue renforçant peu à peu cette impression de paranormal qui s'insinue de plus en plus dans le paysage peu idyllique de l'entreprise. Pourtant, cette fausse ghost-story asiatique continue de ménager un suspens jusqu'au dénouement qui lui, plonge ses interprètes ainsi que les spectateurs, aux confins de l'horreur et de l'épouvante. Outre la parfaite maîtrise du cinéaste et la très belle photographie que l'on doit partiellement à l'élégance d'un superbe cinémascope, les acteurs assurent un spectacle permanent, la jeune Ko Ah-Sing donnant, elle, dans la prouesse. Mais s'il demeure ici un élément essentiel à cette pesante angoisse qui ne cesse de monter, c'est bien la partition musicale de So-Joung Ahn et Chong Jee-Hoon. Magistrale et anxiogène. Office est une totale réussite qui prouve une fois encore que le cinéma sud-coréen n'a plus rien à prouver à celui qui nous vient du monde occidental...

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