Ils sont nombreux à
s'épancher sur le dernier long-métrage de David Gordon Green qui
récemment remis au goût du jour la franchise Halloween
avec sa version 2.0 en trois volets. Par chance, et contrairement aux
fans de la première heure, j'ai beaucoup aimé la vision de
Green,quitte à être victime de menaces de mort de la part des
aficionados de John Carpenter et de son Michael Myers de première
génération. C'est donc avec un malin plaisir et même, un plaisir
malsain que je m'attaquais hier soir à la dernière idée émergeant
de l'esprit particulièrement aventureux de David Gordon Green.
S'offrir l'opportunité d'empiéter sur l'un des univers les plus
marquants de William Friedkin connu comme l'une des œuvres les plus
terrifiantes de l'histoire du cinéma d'horreur. Un demi-siècle
après le chef-d’œuvre L'exorciste,
voilà que débarquait il y a quelques semaines dans les salles
obscures, L'exorciste-Dévotion
dont l'ambition est telle que son auteur allait faire fi de tout ce
qui suivit en allant jusqu'à prétendre que son œuvre, la sienne,
allait devenir la suite officielle de l'original. Qu'une chose soit
bien claire : il n'est pas question ici de comparer le
long-métrage de William Friedkin et celui de David Gordon Green.
Chose que beaucoup et même l'intégralité des critiques
professionnels et amateurs se sont pourtant empressés de faire tout
en sachant d'emblée que le second ne parviendrait jamais à égaler
le premier. Excusez du peu, mais faut vraiment être un crétin pour
imaginer qu'un bonhomme qui ne jouit déjà pas d'une très bonne
réputation puisse être capable de nous servir une nouvelle
référence dans le genre qui est une nouvelle fois invoqué à
travers L'exorciste-Dévotion.
Tout ce que l'on pourra reprocher à cette nouvelle cuvée qui
forcément renvoie à l'évocation du passé même lorsque l'on fait
tout pour y échapper est d'être bien dans l'air du temps.
Où
l'on aseptise le propos avec un luxe de précaution. Pour ne pas
troubler ces gentes dames et ces gents messieurs qui au quotidien
nous hurlent aux oreilles qu'il faut désormais prendre en compte les
minorités, les hisser au sommet, en faire des vedettes systématiques
et ne surtout pas les blesser ou pire, les assassiner ! Et
n'allez pas croire que je sois du genre à aller brûler des croix
dans les coins les plus reculés de l'Amérique profonde en compagnie
de vétérans sudistes vêtus de robes du Klansmen, bien au
contraire. Certains vous diront pourtant que la comparaison est
inévitable. Que l'entrée en matière exotique située en Haïti
renvoie à la formidable séquence d'ouverture située en Irak de
L'exorciste
version 1973. Que le passage obligé à l’hôpital, les examens et
même, l'exorcisme en question reflètent la source d'inspiration
inépuisable qui fut prélevée au sein même de cette légende du
cinéma d'épouvante des années soixante-dix. Ouais, et alors. On
est d'accord qu'avec L'exorciste-Dévotion,
David Gordon Green n'atteint jamais l'intensité de l’œuvre de
William Friedkin. Mais pour l'heure, s'agissant d'une production
Blumhouse,
le film reste parmi l'une des meilleures propositions faites par
cette société créée par Jason Blum en 2000 et donc à ce titre,
ben... calmez-vous, les gars ! Je ne doute pas que certains
aient réellement détesté mais que parmi les masochistes qui ont
tout de même fait l'effort de passer les portes de leur cinéma
préféré, il en est qui s'y sont rendus avec une indécrottable
idée préconçue ! Mais demeurons objectifs. Tout d'abord, le film
de David Gordon Green n'est pas très original, il est vrai. Celui-ci
ne fait que reproduire des poncifs et donc, de ce point de vue là,
il n'y a guère que celles et ceux qui n'ont encore jamais rien vu de
tel sur grand écran qui pourront être surpris.
Découle
alors de cette absence de surprise, un manque flagrant de séquences
réellement terrifiantes. Chose que l'on pardonnera au réalisateur
car qui, aujourd'hui, peut prétendre être capable de signer une
œuvre authentiquement effroyable ? Donnez moi un nom, juste un
seul... Concernant les interprètes, ce serait être particulièrement
culotté voire de mauvaise foi que d'affirmer que les actrices et
acteurs ne font pas leur job. Et même si David Gordon Green
s'intéresse nettement moins à la famille de Katherine qu'au duo
formé par Angela et son père Victor, de ce point de vue là, les
uns et les autres sont irréprochables. Et parmi eux, l'acteur
afro-américain Lslie Odom Jr qui incarne justement Victor Fielding
ainsi que les deux gamines Lidya Jewett et Olivia O'Neill qui
interprètent quant à elles les deux possédées du long-métrage.
Un film qui d'ailleurs aurait mieux fait de s'appeler L'exorcisme
que L'exorciste-Dévotion
puisque l'homme de foi en question n'a absolument pas la carrure de
celui de l’œuvre originale (incarné par le suédois Max Von
Sydow) et bénéficie d'un temps de présence à l'image qui ne
justifie absolument pas que le titre le mette en avant. Après, force
est de reconnaître que David Gordon Green a su ménager une ambiance
tout à fait satisfaisante en se réappropriant même parfois
quelques idées prélevées de l'original comme ces plans de rues à
l'ambiance automnale. Le spectateur notera également les quelques
références et hommages au film de William Friedkin comme cette très
courte apparition de Regan en:mode ''possédée'' dans le dos de
Victor Fielding ou bien sûr, la présence à l'image de l'actrice
Ellen Burstyn qui en 1973 incarnait déjà le rôle de Chris MacNeil,
la mère de la jeune Regan. La présence de l'actrice semble surtout
être un acte opportuniste de la part de David Gordon Green puisque
le personnage n'aura pas vraiment de conséquences directes sur la
suite de l'aventure. Concernant les effets-spéciaux, qu'il s'agisse
du tremblement de terre au début ou des saisissants maquillages des
deux jeunes filles, L'exorciste-Dévotion
n'est franchement pas ridicule et pourra même impressionner une
partie du public. Bref, ce premier volet de la nouvelle trilogie
signée de David Gordon Green est bien plus intéressant que ne le
laissent supposer les légions de critiques négatives qui pullulent
et s'étendent sur la toile et la presse spécialisée...
J'apprécie aussi sa trilogie Halloween. Pas encore vu celui-ci
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