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lundi 6 novembre 2023

L'exorciste - dévotion de David Gordon Green (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Ils sont nombreux à s'épancher sur le dernier long-métrage de David Gordon Green qui récemment remis au goût du jour la franchise Halloween avec sa version 2.0 en trois volets. Par chance, et contrairement aux fans de la première heure, j'ai beaucoup aimé la vision de Green,quitte à être victime de menaces de mort de la part des aficionados de John Carpenter et de son Michael Myers de première génération. C'est donc avec un malin plaisir et même, un plaisir malsain que je m'attaquais hier soir à la dernière idée émergeant de l'esprit particulièrement aventureux de David Gordon Green. S'offrir l'opportunité d'empiéter sur l'un des univers les plus marquants de William Friedkin connu comme l'une des œuvres les plus terrifiantes de l'histoire du cinéma d'horreur. Un demi-siècle après le chef-d’œuvre L'exorciste, voilà que débarquait il y a quelques semaines dans les salles obscures, L'exorciste-Dévotion dont l'ambition est telle que son auteur allait faire fi de tout ce qui suivit en allant jusqu'à prétendre que son œuvre, la sienne, allait devenir la suite officielle de l'original. Qu'une chose soit bien claire : il n'est pas question ici de comparer le long-métrage de William Friedkin et celui de David Gordon Green. Chose que beaucoup et même l'intégralité des critiques professionnels et amateurs se sont pourtant empressés de faire tout en sachant d'emblée que le second ne parviendrait jamais à égaler le premier. Excusez du peu, mais faut vraiment être un crétin pour imaginer qu'un bonhomme qui ne jouit déjà pas d'une très bonne réputation puisse être capable de nous servir une nouvelle référence dans le genre qui est une nouvelle fois invoqué à travers L'exorciste-Dévotion. Tout ce que l'on pourra reprocher à cette nouvelle cuvée qui forcément renvoie à l'évocation du passé même lorsque l'on fait tout pour y échapper est d'être bien dans l'air du temps.


Où l'on aseptise le propos avec un luxe de précaution. Pour ne pas troubler ces gentes dames et ces gents messieurs qui au quotidien nous hurlent aux oreilles qu'il faut désormais prendre en compte les minorités, les hisser au sommet, en faire des vedettes systématiques et ne surtout pas les blesser ou pire, les assassiner ! Et n'allez pas croire que je sois du genre à aller brûler des croix dans les coins les plus reculés de l'Amérique profonde en compagnie de vétérans sudistes vêtus de robes du Klansmen, bien au contraire. Certains vous diront pourtant que la comparaison est inévitable. Que l'entrée en matière exotique située en Haïti renvoie à la formidable séquence d'ouverture située en Irak de L'exorciste version 1973. Que le passage obligé à l’hôpital, les examens et même, l'exorcisme en question reflètent la source d'inspiration inépuisable qui fut prélevée au sein même de cette légende du cinéma d'épouvante des années soixante-dix. Ouais, et alors. On est d'accord qu'avec L'exorciste-Dévotion, David Gordon Green n'atteint jamais l'intensité de l’œuvre de William Friedkin. Mais pour l'heure, s'agissant d'une production Blumhouse, le film reste parmi l'une des meilleures propositions faites par cette société créée par Jason Blum en 2000 et donc à ce titre, ben... calmez-vous, les gars ! Je ne doute pas que certains aient réellement détesté mais que parmi les masochistes qui ont tout de même fait l'effort de passer les portes de leur cinéma préféré, il en est qui s'y sont rendus avec une indécrottable idée préconçue ! Mais demeurons objectifs. Tout d'abord, le film de David Gordon Green n'est pas très original, il est vrai. Celui-ci ne fait que reproduire des poncifs et donc, de ce point de vue là, il n'y a guère que celles et ceux qui n'ont encore jamais rien vu de tel sur grand écran qui pourront être surpris.


Découle alors de cette absence de surprise, un manque flagrant de séquences réellement terrifiantes. Chose que l'on pardonnera au réalisateur car qui, aujourd'hui, peut prétendre être capable de signer une œuvre authentiquement effroyable ? Donnez moi un nom, juste un seul... Concernant les interprètes, ce serait être particulièrement culotté voire de mauvaise foi que d'affirmer que les actrices et acteurs ne font pas leur job. Et même si David Gordon Green s'intéresse nettement moins à la famille de Katherine qu'au duo formé par Angela et son père Victor, de ce point de vue là, les uns et les autres sont irréprochables. Et parmi eux, l'acteur afro-américain Lslie Odom Jr qui incarne justement Victor Fielding ainsi que les deux gamines Lidya Jewett et Olivia O'Neill qui interprètent quant à elles les deux possédées du long-métrage. Un film qui d'ailleurs aurait mieux fait de s'appeler L'exorcisme que L'exorciste-Dévotion puisque l'homme de foi en question n'a absolument pas la carrure de celui de l’œuvre originale (incarné par le suédois Max Von Sydow) et bénéficie d'un temps de présence à l'image qui ne justifie absolument pas que le titre le mette en avant. Après, force est de reconnaître que David Gordon Green a su ménager une ambiance tout à fait satisfaisante en se réappropriant même parfois quelques idées prélevées de l'original comme ces plans de rues à l'ambiance automnale. Le spectateur notera également les quelques références et hommages au film de William Friedkin comme cette très courte apparition de Regan en:mode ''possédée'' dans le dos de Victor Fielding ou bien sûr, la présence à l'image de l'actrice Ellen Burstyn qui en 1973 incarnait déjà le rôle de Chris MacNeil, la mère de la jeune Regan. La présence de l'actrice semble surtout être un acte opportuniste de la part de David Gordon Green puisque le personnage n'aura pas vraiment de conséquences directes sur la suite de l'aventure. Concernant les effets-spéciaux, qu'il s'agisse du tremblement de terre au début ou des saisissants maquillages des deux jeunes filles, L'exorciste-Dévotion n'est franchement pas ridicule et pourra même impressionner une partie du public. Bref, ce premier volet de la nouvelle trilogie signée de David Gordon Green est bien plus intéressant que ne le laissent supposer les légions de critiques négatives qui pullulent et s'étendent sur la toile et la presse spécialisée...

 

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