Pour le amateurs de
petites productions horrifiques, Bloody Birthday
de Ed Hunt sortit chez nous sous le titre français Les
Tueurs de l’éclipse
fait partie de ces long-métrages qui trônaient bien en vue dans les
vidéoclubs d'antan. Trente-sept ans après, le film a perdu un peu
de son aura, demeurant anecdotique comme une grande majorité de
longs-métrages souffrant d'un scénario et d'un financement trop
légers. L’œuvre de Ed Hunt nous présente trois enfants nés le
même jour, le 9 juin 1970 (après recherches, deux éclipses eurent
effectivement lieu cette année là, mais pas à cette date). Une
fille et deux garçons nés de mères différentes. Dix ans plus
tard, nous les retrouvons, unis, mains dans la mains, mais avec une
prédisposition pour le mal qui les fera commettre toute une série
d'homicides. À commencer par un couple d'adolescents forniquant dans
un cimetière. Puis c'est au tour du père de la gamine diabolique,
Debbie, le shérif de Meadwvale de perdre la vie, frappé à mort par
le trio. Témoin de l'événement, le jeune voisin de Debbie, Timmy,
devient la bête noir des trois enfants qui ne pensent désormais
plus qu'à s'en débarrasser tandis que la grande sœur de celui-ci
refuse de l'écouter lorsqu'il affirme plus tard avoir été enfermé
par dans un vieux réfrigérateur placé dans une décharge par
Curtis Taylor, l'un des trois enfants-tueurs. Tandis que la vie
continue pour les habitants de Meadwvale, les meurtres s'accumulent
sans que la police ne puisse rien y faire.
C'est
le cas de le dire. Car les autorités censées se charger de
l'affaire ne sont visibles à l'écran que dans de très rares cas,
le cinéaste préférant occulter sa présence en éliminant le plus
rapidement possible son plus fiable représentant. Vaguement inspiré
par le film Village of the Damned
que le cinéaste Wolf Rilla réalisa en 1960, Bloody
Birthday
accentue le principe et le radicalise en proposant toute une série
de meurtres dont certains, ingénieux, sortent de l'esprit du
personnage incarné par le jeune Billy Jane, chef d'un trio de jeunes
tueurs dont on ne connaîtra jamais la vérité sur les raisons de
leurs agissements même si le fait qu'ils soient nés tous les trois
un jour d'éclipse semble être une raison suffisante pour Ed Hunt.
Particulièrement bien choisis, le trio complété par les jeunes
interprètes Andy Freeman et surtout la blonde et angélique
Elizabeth Hoy à laquelle nous donnerions le bon Dieu sans confession
campent plutôt efficacement ces trois têtes blondes (enfin, pour
deux d'entre eux) dans un film au scénario aussi plat qu'un pneu
dégonflé un jour de très grande chaleur.
L'un
des atouts de Bloody Birthday
est le cynisme avec lequel le réalisateur imagine toute une série
d'homicides perpétrés par ses jeunes acteurs, lesquels sont opposés
à un KC Martel (dans le rôle de Timmy) semblable au Mike du
cultissime Phantasm
du cinéaste américain Don Coscarelli. Certaines situations
paraissent peu crédibles. Comme celle, par exemple, montrant la
veuve d'un shérif mort tout récemment et récupérant beaucoup trop
rapidement de la tragédie qui les a touchées elle et sa fille.
Invraisemblable demeure également le comportement de la police qui
n'agit pas un seul instant sur le terrain malgré la violence et le
nombre des meurtres. Bloody Birthday
ressemble dans son mode de fonctionnement à un slasher dont les
trois meurtriers perpétreraient leurs méfaits à visage découvert.
Le scénario, beaucoup trop convenu, finit de ruiner le propos d'un
film dont le principal intérêt était justement de faire de ses
tueurs, des enfants au dessus de tout soupçon. Pas le meilleur film
de son auteur, mais pas le pire de celui qui signa en 1977 le navet
Starship Invasion
et plus tard en 1988, The Brain...A
noter les présences au générique des acteurs José Ferrer et de
Michael Dudikoff...
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