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mardi 28 mai 2024

Desaparecer por Completo de Luis Javier Henaine (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Vingt-sept ans après que le réalisateur et scénariste français Alain Berbérian ait mis en scène Paparazzi et huit après que l'américain Dan Girloy ait réalisé Night Call, pour son dernier long-métrage, le réalisateur mexicain Luis Javier Henaine signe avec Desaparecer por Completo, une œuvre étrange, teintée de fantastique et plongeant son principal protagoniste au cœur d'un thriller plus ou moins glauque. Dans un cas comme dans l'autre et quel que soit le continent où a lieu l'action, il ressort de ces trois exemples de films un sentiment de malaise. Même lorsque le premier s'inscrit dans la comédie française. Concernant Desaparecer por Completo, le réalisateur et son scénariste Ricardo Aguado-Fentanes avec lequel il travaille pour la toute première fois nous font pénétrer l'univers de la presse à sensation sous son angle le plus cru. Ici, il s'agit moins d'épier l'intimité des vedettes de la chanson ou les stars du cinéma et des réseaux sociaux que de prendre en photo des cadavres. De la victime renversée par une voiture jusqu'au sénateur découvert bouffé par des rats en passant par le corps décomposé d'une jeune femme enceinte, Luis Javier Henaine va relativement loin dans la représentation de la mort même si très rapidement les préoccupations du personnage central incarné par Harold Torres vont l'éloigner de sa profession et de son caractère morbide. En effet, victime d'un mal étrange dont les origines demeureront un temps particulièrement obscures, l'on voit le quotidien de Santiago Mendoza s'égrainer le temps d'une courte semaine. Il n'en faudra pas plus pour que ce photographe de la mort particulièrement attentif au soin apporté au cadrage (contre l'avis de son boss qui lui n'est intéressé que par l'impact des images) perde les sens, l'un après l'autre. Tout commence par la perte de l'odorat. Puis du goût. Vient ensuite celle du toucher, le mal s'étendant jusqu'à la disparition progressive de l'ouïe. Autant dire que Santiago vit un véritable cauchemar. Individu de peu de foi face à la mort de l'autre, aimant sa compagne (Tete Espinoza dans le rôle de Marcela Colorado Luna) tout en étant contre l'idée de garder le bébé qu'elle porte, l'homme découvrira bientôt les raisons pour lesquelles un à un tous ses sens disparaissent. Si déjà le concept paraît ''fantastique'' dans le sens littéral du terme, on peut encore supposer qu'un virus ou une bactérie puisse en être la cause. C'est d'ailleurs ce qu'évoque le sujet durant un temps...


Mais le terme prend une autre ampleur lorsque le héros découvre que le mal semble avoir un lien direct avec sa présence dans la demeure du sénateur découvert étendu sur le sol. En scrutant les photos qu'il avait prises, Santiago découvre effectivement sur l'une d'entre elles la présence d'une personne qui ne devrait pas y être. Après s'être renseigné auprès d'une guérisseuse, le photographe découvre qu'il a été victime d'une nécromancienne... Apparemment très inspiré par le cinéma du réalisateur américain David Fincher, le long-métrage de Luis Javier Henaine flirte avec Seven sans pour autant égaler ce grand classique du thriller. Et ce même si certains passages peuvent se vanter d'être relativement morbides. Comme la découverte dans un sinistre lieu de cette jeune femme au teint grisâtre dont le photographe relève le vêtement qui recouvrait son ventre afin d'exhiber sa grossesse. Glauque ! Le mexicain démarre d'ailleurs de façon identique à travers une séquence pré-générique mais aussi et surtout à travers le générique à proprement parler. Tandis que Luis Javier Henaine est donc inspiré par David Fincher, le compositeur Alejandro Otaola paraît quant à lui vouloir marcher sur les traces de Trent Reznor et de son groupe de métal industriel Nine Inch Nails. Dans ces instants, Desaparecer por Completo mime tant et si bien Seven que la patte graphique elle-même lui ressemble à tout point de vue. Notons la très plaisante photographie de Glauco Bermudez qui pour le coup et sans mauvais jeu de mots porte très bien son prénom. Sombre et anxiogène, elle colle parfaitement à l'ambiance générale du long-métrage et à certains environnements plutôt saisissants (la rue bordée d'arbres morts). Et pourtant, Desaparecer por Completo laisse un petit goût d'inachevé. C'est sans déplaisir mais également sans passion que l'on suit le calvaire de Santiago Mendoza. L'on ressort alors de l'aventure quelque peu circonspect et sans avoir jamais été ''saisis'' par l'ampleur du drame qu'il est en train de vivre. En revanche, Luis Javier Henaine a parfaitement su transmettre les symptômes de son personnage au spectateur. Poussant même le bouchon jusqu'à étouffer les voix des personnages auxquels se frotte le héros lorsque celui-ci commence à perdre l'ouïe... Bref, sympa mais pas extraordinaire...

 

3 commentaires:

  1. Mou du genou ce film.

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  2. Comparer ce navet ennuyeux à Seven, fallait oser.

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  3. Ah ah, "Steakachier", très bon, ça... Moi j'avais Agnès Pannier-Runachier... :-)

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