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mercredi 29 mai 2024

Abigail de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Après avoir essoré à peu près tout ce qui s'est fait en matière de vampirisme plus ou moins ''indépendant'' ou sortant des sentiers (re)battus, de The Addiction d'Abel Ferrara jusqu'à The Transfiguration de Michael O'Shea en passant par Martin de George Romero ou le sublime Låt den Rätte Komma in de Tomas Alfredson (et le très réussi remake de Matt revves, Let me in), petite nouveauté dans le genre avec Abigail de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Avec un titre pareil, on s'attend tout d'abord à un énième long-métrage mettant en scène une gamine (celle de l'affiche) possédée par le Diable ou par l'un de ses suppôts ! Mais non, ici, rien à voir. Et pourtant, cette jeune ballerine apeurée, séquestrée dans l'une des chambre d'un luxueux manoir par six criminels auxquels ont été promis plusieurs millions de dollars de prime en échange de son enlèvement va très bientôt montrer son véritable visage. Celui d'une vamp en culotte courte. Ou plutôt, vêtue des apparats d'une jeune danseuse étoile cruelle et avide de sang. La dernière fois qu'il me permit d'être ainsi saisi par l'apparence de l'un ou l'une de ses congénères remonte à très longtemps. En 1985, lorsque sorti sur les écrans de cinéma l'excellent Vampire, vous avez dit vampire ? de Tom Holland. Non pas le jeune et très populaire acteur britannique qui incarna par trois fois le super-héros Spider-Man mais le réalisateur américain qui débuta donc avec un film de vampires et poursuivit notamment sa carrière dans l'épouvante et le fantastique avec l'excellent Jeu d'enfant en 1988. Les plus anciens se souviennent très certainement des dents de ses créatures qui, je dois bien l'avouer, m'avaient plus impressionnées exposées dans les magazines spécialisés (genre Mad Movies) qu'une fois découvertes en salle... Celles d'Abigail n'ont rien à leur envier. Pas plus que la fureur avec laquelle elle va s'attaquer à ses prochaines victimes. Une drôle de brochette de criminels lorsque l'on y réfléchit bien. Un ancien flic, un amateur de body-building pas très finaud, un jeune décérébré ou encore une blonde plutôt cruche et une brune ''à tout faire'' pour les accompagner dont la seconde semble avoir les capacités de mener le groupe vers la sortie... La jeune Alisha Weir incarne Abigail à laquelle on donnerait le Bon Dieu sans confession. De son doux ton de voix, elle embobine tout d'abord Joey (Melissa Barrera), qui lui ôte pour commencer le bandeau qu'elle porte autour de la tête avant de lui retirer les menottes qui la maintenaient sur le lit.


Je disais avide et cruelle, mais peut-être aussi malicieuse dans sa manière de jouer avec son apparente fragilité. Car comme nous le découvrirons plus tard au même titre que les protagonistes, ça n'est certes pas une simple paire de menottes qui aurait pu la retenir prisonnière. Simple erreur de script ou choix intentionnel de faire mener la danse au rythme de ses envies ? Véritable galerie de bras cassés, là encore on peut douter du bien-fondé de choisir de tels individus pour une mission dont l'issue doit permettre d'empocher cinquante millions de dollars. Mais là encore, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett ainsi que les scénaristes Stephen Shields et Guy Busick ont une réponse toute trouvée qui nous sera révélée bien plus tard. Entre thriller et film d'épouvante, Abigail semble hésiter durant une bonne partie du récit. Quelques effusions de sang (dont une sympathique mais très convenue décapitation) mais surtout, des séquences d'exploration qui débouchent sur un certain ennui. Mais bordel, qu'est-ce qu'ils attendent pour plonger les personnages dans un bain de sang ? Question à laquelle les réalisateurs apportent une réponse lors de la dernière demi-heure. Alors qu'Abigail ironise physiquement en montrant à ses opposants que l'ail n'a aucun effet sur elle, la lumière du jour jouera par contre un rôle prépondérant dans l'affrontement entre la vamp et ses futures victimes. Ici, les corps ne brûlent pas comme cela est généralement le cas dans ce genre de situation mais explosent littéralement. Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett nous refont notamment la scène de la piscine de Poltergeist quarante-deux ans après le réalisateur Tobe Hooper. Cette fois-ci, la séquence est passée à la moulinette façon ''Lucio Fulci'', à tel point que l'on sentirait presque l'odeur des cadavres en putréfaction. Au final, Abigail se montre relativement classique dans son déroulement, en dehors d'un twist révélant les véritables raisons de l'enlèvement de la gamine. Après, Melissa Barrera, Dan Steven, Kathryn Newton, la jeune Alisha Weir et le reste du casting font leur boulot. Bref, un petit film d'horreur plus ou moins jouissif (surtout vers la fin, donc), un peu trop bavard durant une bonne partie de l'intrigue mais qu'une succession de scènes gore permet plus ou moins de faire oublier...

 

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