Trois étoiles
seulement ? Stock d'ancre illimité vous répondrais-je. Pas de
quoi en remplir davantage. Car ce soir, la daube dont je me suis
délecté méritait certainement plus d'étoiles pleines que de
vides. Une macreuse tendre et goûteuse. Des carottes et échalotes
fondantes. Du lard fumé explosant les papilles, et surtout, une
sauce dont les subtils ingréd... Pardon ? Je ne suis pas sur
Marmiton.org ? Oups ! Veuillez m'excuser. Reprenons dès le
début. Je disais donc, que la daube dont je me suis délecté ce
soir peut s’enorgueillir des trois étoiles que j'ai accepté de
lui accorder. Jamais à défaut d'étoiles blanches dont le stock en
réserve en contient suffisamment pour noter encore un bon millier de
nanars, il m'est apparu que sept blanches pour trois noires (non,
nous ne sommes pas non plus à un cours de musique) était un bon
compromis. Les Nouvelles Aventures D'Aladin.
Quid du dépaysement Made
in France
transposé dans la capitale irakienne et la province de Bagdad.
Starring,
Kev Adams, Jean-Paul Rouve et Vanessa Guide. Featuring,
Eric Judor, Michel Blanc, William Lebguil et Audrey Lamy. Sketch de
plus d'une heure quarante à la gloire du premier auquel les autres
font des courbettes (ou des crocs en jambe, cela dépend de l'humeur
de chacun), le film d'Arthur Benzaquen est une jolie coquille vide.
Dont la façade et ornée de dorures mais à l'intérieur de laquelle
retentit encore l'écho de ceux qui sont tombés dedans. Les
Nouvelles Aventures D'Aladin
est dans le fond, et dans la forme, un film contemporain, avec tout
ce que cela suggère de désagréable à entendre. Une verve mineure
à l'attention des générations nouvelles, auréolant un gars qui
après de timides pas sur scène, est DEbarqué sur le plateau de
On n'demande qu'à en rire,
l'émission du jovial Laurent Ruquier avant d'être EMbarqué sur
grand écran on ne sait par quel miracle.
Ou
plutôt si, on sait comment. Gros succès sur la deuxième chaîne
nationale, puis départ pour la sixième avec la série Soda.
Puis Kev Adams débarque sur le projet cinématographique
Les Profs réalisé
par l'ancien Robin
des Bois
Pierre-François Martin-Laval. Fausse suite du cultissime P.R.O.F.S
de Patrick Schulmann mais vrai plagiat du dit film et des Sous-Doués
passent le Bac de
Claude Zidi. Et surtout, oui, surtout, vrai nanar ! Une
quinzaine de longs-métrages (Un Sac de Billes
sera sans doute son meilleur fait d'arme) dont cette épine dans le
pied, au beau milieu d'une carrière pas franchement glorieuse. Pour
autant, Les Nouvelles Aventures D'Aladin
mérite-t-il d'être régulièrement passé au pilori d'une critique
acerbe et gratuitement taquine (et je reste poli) ? Oui et
non... mais oui.
Parce
que se foutre du public à ce point là est un manque de respect à
la hauteur des nombreuses vannes sans effet qui pullulent dans le
film d'Arthur Benzaquen. Une Star
(mais le terme a-t-il encore un sens?) bancable,
une suite princière dont on se demande encore ce qu'elle est venue
foutre dans cette histoire, et un scénario qui planque sa vacuité
dans des décors friqués et des effets visuels qui brillent (au sens
propre) tel un soap français diffusable après les infos du vingt
heures. Flippé, je m'étais juré de ne jamais voir ce film,
persuadé que Jamel Debbouze, cet individu surcoté, y incarnait l'un
des personnage. Absent du casting, je me suis donc révisé et ai
tout de même tenu durant les cent minutes qui me séparaient du
générique de fin. Preuve que Les Nouvelles
Aventures D'Aladin
mérite réellement ses trois étoiles. Au pays du dépaysement, des
voiles, des contes des mille et une nuits, de Shéhérazade, et donc
d'Aladin, résonne une douce musique orientale quand surgissent
parfois, des standards brutaux qui vous ramènent un peu trop
violemment à la réalité. Du rap, du R'N'B, enrobés par les
compositions grandiloquentes de Michael Tordjman et Maxime Desprez.
Le film d'Arthur Benzaquen a le parfum d'une série télé
humoristique avec rires en fond, approvisionné en clips surgissant
tels d'indésirables spots publicitaires. Les
Nouvelles Aventures D'Aladin ne
peut ravir en fin de compte que les plus jeunes d'entre nous, pas
encore sevrés aux classiques du genres qu'ils devront, beaucoup plus
tard, dénicher parmi les trésors collectés par leurs plus lointains ancêtres. La comédie française tente malheureusement à prouver
jour après jour qu'elle est morte, du moins, produite sans saveur.
Le cinéma français aurait-il installé ses studios à Almeria... ?
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