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samedi 25 mai 2024

Comme un prince de Ali Marhyar (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Premier long-métrage de l'acteur et réalisateur français Ali Marhyar, Comme un prince s'inscrit dans cette vague de comédies mettant en scène un personnage évoluant dans le monde du sport qui après s'être rendu responsable d'un acte répréhensible va se voir contraint de donner de sa personne afin de se racheter. En 2019, un vice-champion du monde de natation homophobe était contraint de s'occuper d'une équipe gay de water-polo dans l'excellent Les crevettes pailletées de Cédric Le Gallo et Maxime Govare. L'année dernière sortait sur les écrans Une équipe de rêve de Taika Waititi, dans lequel était confiée à un entraîneur la préparation de l’équipe de football des Samoa américaines pour la coupe du monde 2014. Début 2024 est donc sorti sur les écrans français Comme un prince avec dans les principaux rôles Ahmed Sylla, Julia Piaton ainsi que la toute jeune Mallory Wanecque dont cette participation à une œuvre cinématographique est la seconde après Les pires de Lise Akoka et Romane Gueret un an auparavant et dans lequel elle tenait le rôle principal de Lily. Une adolescente à problèmes dont Melissa, celle qu'elle incarne dans Comme un prince, pourrait être considérée comme le prolongement puisque cette gamine âgée de seulement quatorze ans y est décrite comme une enfant en difficulté, ballottée de foyers en foyers, se bagarrant régulièrement avec d'autres pensionnaires et contrainte quant à elle d'effectuer des heures de travaux d'intérêt général dans le prestigieux château de Chambord. C'est d'ailleurs dans la Loire que sera tournée une grande partie du long-métrage dans lequel la jeune héroïne fera la rencontre de Souleyman, un boxeur très prometteur qui a récemment dû mettre un terme à sa carrière après s'être battu dans un bar où il a frappé l'un des membres du personnel et lors duquel il s'est gravement blessé à la main gauche. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la jeune Mallory Wanecque n'a en rien à voir avec l'univers de la boxe qu'elle semble donc approcher ici uniquement sous le prisme de la fiction. Preuve s'il en est que l'actrice de dix-huit ans possède un réel potentiel d'interprète tandis qu'elle parvient à embarquer les spectateurs dans son jeu.


Face à elle, Ahmed Sylla. L'humoriste découvert par le public français grâce à l'émission On n'demande qu'à en rire animée par Laurent Ruquier entre septembre 2010 et juillet 2014 intéresse très vite le monde du cinéma puisque dès 2014, il intègre le casting de Goal of the Dead de Thierry Poiraud et Benjamin Rocher et enchaîne les rôles sur grand écran dont un très grande majorité de comédies. Six ans après avoir incarné le rôle de Stan dans Chacun pour tousde Vianney Lebasque dans lequel il intégrait une équipe de basket valide censé être exclusivement constituée d'athlètes handicapés, le voici donc désormais dans la peau de Souleyman. Des mois de TIG pour cet ancien boxeur qui va tout d'abord travailler en tant qu'employé de jardinage au château de Chambord, avant d'être muté au ''ramassage du crottin de cheval'' par la responsable de l'événementiel Eddy (Julia Piaton), pour enfin terminer en tant que figurant lors d'un spectacle tournant autour d'un fait historique ayant eu lieu précisément sur le site il y a plusieurs siècles. Mais Comme un prince sera surtout pour Melissa et Souleyman l'occasion d'une rencontre, dans l'espoir pour l'un et l'autre de se donner un but dans la vie. Pour elle, devenir une grande championne de boxe et pour lui, retrouver l'univers qu'il fut contraint de laisser derrière lui. Le long-métrage d'Ali Marhyar navigue entre deux eaux. Entre comédie légère et comédie dramatique. Si les diverses apparitions de Jonathan Lambert qui pour l'occasion s'amuse à se grimer pour la joie et le bonheur de celles et ceux qui l'apprécièrent lors de ses différentes apparitions télévisées sont plutôt amusantes, certaines phases humoristiques manquent d'originalité ou d'intérêt. C'est donc pourquoi le film s'avère assez quelconque dans sa première partie. Ensuite, la vraie richesse de Comme un prince tient moins dans l'entraînement de l'adolescente par un ancienne valeur sûre de la boxe (un entraînement d'ailleurs réduit à sa plus simple expression) que dans leur relation, celle qu'entretient également le jeune homme avec son père où même celle qu'il tente de ''fignoler'' avec Eddy. C'est dans les quelques moments d'émotion que le long-métrage réussit le pari de mêler humour et drame. Et même si une partie des séquences s'avère proprement absurde, on note chez Ali Marhyar une vraie pureté dans la description des sentiments qui animent nos héros. Bref, sans être une grande comédie, ni vraiment originale mais en comparaison des piles de navets qui sortent chaque année sur le territoire français, Comme un prince élève quelque peu le niveau...


 

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