Premier long-métrage de
l'acteur et réalisateur français Ali Marhyar, Comme un prince
s'inscrit dans cette vague de comédies mettant en scène un
personnage évoluant dans le monde du sport qui après s'être rendu
responsable d'un acte répréhensible va se voir contraint de donner
de sa personne afin de se racheter. En 2019, un vice-champion du
monde de natation homophobe était contraint de s'occuper d'une
équipe gay de water-polo dans l'excellent Les crevettes
pailletées de Cédric Le Gallo et Maxime Govare. L'année
dernière sortait sur les écrans Une équipe de rêve de
Taika Waititi, dans lequel était confiée à un entraîneur la
préparation de l’équipe de football des Samoa américaines pour
la coupe du monde 2014. Début 2024 est donc sorti sur les écrans
français Comme un prince avec dans les principaux
rôles Ahmed Sylla, Julia Piaton ainsi que la toute jeune Mallory
Wanecque dont cette participation à une œuvre cinématographique
est la seconde après Les pires de Lise Akoka et Romane
Gueret un an auparavant et dans lequel elle tenait le rôle principal
de Lily. Une adolescente à problèmes dont Melissa, celle qu'elle
incarne dans Comme un prince, pourrait être considérée
comme le prolongement puisque cette gamine âgée de seulement
quatorze ans y est décrite comme une enfant en difficulté,
ballottée de foyers en foyers, se bagarrant régulièrement avec
d'autres pensionnaires et contrainte quant à elle d'effectuer des
heures de travaux d'intérêt général dans le prestigieux château
de Chambord. C'est d'ailleurs dans la Loire que sera tournée une
grande partie du long-métrage dans lequel la jeune héroïne fera la
rencontre de Souleyman, un boxeur très prometteur qui a récemment
dû mettre un terme à sa carrière après s'être battu dans un bar
où il a frappé l'un des membres du personnel et lors duquel il
s'est gravement blessé à la main gauche. Aussi étonnant que cela
puisse paraître, la jeune Mallory Wanecque n'a en rien à voir avec
l'univers de la boxe qu'elle semble donc approcher ici uniquement
sous le prisme de la fiction. Preuve s'il en est que l'actrice de
dix-huit ans possède un réel potentiel d'interprète tandis qu'elle
parvient à embarquer les spectateurs dans son jeu.
Face à elle, Ahmed
Sylla. L'humoriste découvert par le public français grâce à
l'émission On n'demande qu'à en rire animée par Laurent
Ruquier entre septembre 2010 et juillet 2014 intéresse très vite
le monde du cinéma puisque dès 2014, il intègre le casting de
Goal of the Dead de Thierry Poiraud et Benjamin Rocher
et enchaîne les rôles sur grand écran dont un très grande
majorité de comédies. Six ans après avoir incarné le rôle de
Stan dans Chacun pour tousde Vianney Lebasque dans
lequel il intégrait une équipe de basket valide censé être
exclusivement constituée d'athlètes handicapés, le voici donc
désormais dans la peau de Souleyman. Des mois de TIG pour
cet ancien boxeur qui va tout d'abord travailler en tant qu'employé
de jardinage au château de Chambord, avant d'être muté au
''ramassage du crottin de cheval'' par la responsable de
l'événementiel Eddy (Julia Piaton), pour enfin terminer en tant
que figurant lors d'un spectacle tournant autour d'un fait
historique ayant eu lieu précisément sur le site il y a plusieurs
siècles. Mais Comme un prince sera surtout pour
Melissa et Souleyman l'occasion d'une rencontre, dans l'espoir pour
l'un et l'autre de se donner un but dans la vie. Pour elle, devenir
une grande championne de boxe et pour lui, retrouver l'univers qu'il
fut contraint de laisser derrière lui. Le long-métrage d'Ali
Marhyar navigue entre deux eaux. Entre comédie légère et comédie
dramatique. Si les diverses apparitions de Jonathan Lambert qui pour
l'occasion s'amuse à se grimer pour la joie et le bonheur de celles
et ceux qui l'apprécièrent lors de ses différentes apparitions
télévisées sont plutôt amusantes, certaines phases humoristiques
manquent d'originalité ou d'intérêt. C'est donc pourquoi le film
s'avère assez quelconque dans sa première partie. Ensuite, la
vraie richesse de Comme un prince tient moins dans
l'entraînement de l'adolescente par un ancienne valeur sûre de la
boxe (un entraînement d'ailleurs réduit à sa plus simple
expression) que dans leur relation, celle qu'entretient également
le jeune homme avec son père où même celle qu'il tente de
''fignoler'' avec Eddy. C'est dans les quelques moments d'émotion
que le long-métrage réussit le pari de mêler humour et drame. Et
même si une partie des séquences s'avère proprement absurde, on
note chez Ali Marhyar une vraie pureté dans la description des
sentiments qui animent nos héros. Bref, sans être une grande
comédie, ni vraiment originale mais en comparaison des piles de
navets qui sortent chaque année sur le territoire français, Comme
un prince élève quelque peu le niveau...
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