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samedi 19 mars 2022

Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen (2013) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

En 1991 sortait sur les écrans, Barton Fink, le quatrième long-métrage des frères Ethan et Joel Coen et sept ans plus tard, leur septième, The Big Lebowski. Deux œuvres parmi une flopée de très grands films qui peut-être plus que ceux-ci se rejoignent et s'accouplent au sein même d'un récit tournant autour de ce chanteur de folk s'abandonnant à une certaine résignation. Il y a en effet chez Llewyn Davis, certains gènes de ce dramaturge condamné à la page blanche dérivant dans un univers fantasmagorique et déliquescent. Empruntant également la route pavée d'embûches du Dude, ce paresseux amateur de bowling. Et comme dans O'Brother, la musique ici exerce une certaine fascination. Joel et Ethan Coen la désignent sous l'une des ses formes les plus populaires dans le courant des années soixante. Ça n'est d'ailleurs pas un hasard si le film situe son action à l'orée de cette décennie qui vit éclore des artistes tels que Bob Dylan auquel les deux scénaristes et réalisateur finiront par rendre un court mais très vibrant hommage. Inside Llewyn Davis, c'est tout d'abord la rencontre avec l'acteur américano-guatémaltèque Oscar Isaac. Une voix, une présence, pour cet artiste qui sans mauvais jeu de mots possède plusieurs cordes à sa... guitare puisqu'il y interprète lui-même la plupart des chansons entendues dans le film. Une savoureuse collection de pépites folk qui indépendamment du fait que Inside Llewyn Davis soit un ''Coen Brothers'' de très grande tenue, renforce le sentiment de désespoir qui nous étreint face aux galères incessantes qui poursuivent ce musicien et chanteur auquel ne manque que le courage et la force de se battre...


La cause ? Une blessure dont il semble incapable de se relever. C'est ainsi que l'on pénètre l'univers de Llewyn Davis. Entres cachets plus ou moins misérables et poursuite d'un idéal inaccessible, nous suivons ses pas une semaine durant. Le temps pour les spectateurs de s'attacher à cet homme que rien ne semble devoir faire défaillir. Des rencontres étonnantes et parfois impérieuses mais qui sous la houlette des frères Coen demeureront lettre morte. En évitant de ménager leur personnage central, Joel et Ethan Coen accentuent le misérabilisme ambiant. Le cadre de la ville de New York s'y prête d'ailleurs particulièrement bien. L'on retrouve au delà de son architecture, ce goût des frangins pour les environnements improbables. Comme ce couloir disparaissant dans un angle avec pour seule issue, deux appartements qui étrangement, font se communiquer des locataires qui en théorie vivent en des quartiers éloignés l'un de l'autre. La touche Barton Fink dans sa plus délirante expression. Aux côtés d'Oscar Isaac brillent par leur présence la délicieuse Carey Mulligan, l'irremplaçable John Goodman ou encore Garrett Hedlund. Qui tout comme notre héros incarnent des être déchirés. La première, du nom de Jean Berkey, vit aux côtés de Jim (Justin Timberlake) mais attend un bébé de Llewyn. Le second est jazzman et héroïnomane. Quant au dernier, Johnny Five, il se pose en poète écorché vif. Nimbé d'une photographie sublime et mélancolique signée du directeur de la photographie français Bruno Delbonnel et magnifié par la direction artistique de Jess Gonchor, Inside Llewyn Davis insiste sur le quotidien cafardeux du chanteur folk tout en cultivant un certain optimisme qui transpire à travers cette indolence qui représente la force de caractère de Llewyn. Une carapace qui aux yeux de ceux qui le côtoient figure une certaine indifférence...


Beau comme un jour d'automne, sans soleil, accentués par quelques rares espoirs déçus, le seizième long-métrage de Joel et Ethan transforme une descente aux enfers en un destin linéaire auquel son personnage principal se laisse (semble-t-il volontairement) emporter. C'est peut-être d'ailleurs dans cet ancien duo qu'il formait avec un certain Mike que repose la clé de tout ce récit. Une fable sombre et merveilleusement belle s'enfonçant dans la nuit, sous une brume épaisse avant de revenir à la vie normale. Celle de Llewyn Davis, justement. Joel et Ethan Coen semblent avoir mis toutes leurs tripes dans Inside Llewyn Davis. Au point d'avoir signé, sinon leur meilleur film, du moins l'un des plus bouleversants. Si Oscar Isaac et Llewyn Davis nous chavirent, la beauté de certaines séquences, elles, nous transportent littéralement dans une autre dimension...

 

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