The
Dark Half et
le long-métrage qui en découle sont des cas bien à part dans
l’œuvre de l'écrivain américain Stephen King. Pour la simple et
bonne raison que leur existence est la conséquence d'une légende
entourant le nom de Richard Bachman. La vérité sur l'identité de
l'auteur de Rage,
The Long Walk,
Thinner
ou encore The Regulators
ayant été dévoilée en 1985, c'est sur ce postulat que Stephen
King se lança dans l'écriture d'un roman d'épouvante tournant
autour d'un auteur de romans très violents sous le pseudo de George
Stark. Pseudonyme sous lequel se cache en réalité l'écrivain Thad
Beaumont dont les œuvres qu'il écrit sous son véritable nom sont
en revanche beaucoup plus sérieux et nuancés. Le roman sort en 1989
et le film quatre ans plus tard. Dix ans tout rond après Creepshow,
c'est la seconde fois que l'écrivain et le cinéaste George Romero collaborent sur
un même projet cinématographique. Cette fois-ci, c'est le réalisateur lui-même qui s'occupe de l'écriture du scénario à partir du
roman de l'écrivain. A l'origine, The
Dark Half est un excellent bouquin, particulièrement prenant et
anxiogène.
Le
cinéaste en fait une adaptation bien moins convaincante même si la
première demi-heure s'avère plutôt efficace. Au regard de quelque
longs-métrages sans âmes ayant été peu inspirés par les écrits
de Stephen King, on ne jettera cependant pas la pierre à un George
Romero beaucoup plus à l'aise lorsqu'il s'agit de réveiller les
morts et de leur ordonner de conquérir notre planète.
Ici,
le mystère entourant le personnage de George Stark ne fait pas le
poids très longtemps puisque George Romero n'attend pas la fin pour
nous apprendre que le bonhomme, d'une certaine manière, existe
réellement, alors même que jusqu'à ce que l'on découvre son
visage, nous pouvions encore envisager que l'écrivain Thad Beaumont
était tout simplement victime du frère jumeau parasite décelé
lors d'une intervention chirurgicale du cerveau particulièrement
dérangeante. Oeuvre schizophrène s'il en est, The
Dark Half oscille
entre enquête policière et fantastique. Dans le rôle du flic de
service, l'acteur Michael Rooker qui sept ans auparavant allait
marquer nombre de spectateur avec son incroyable interprétation
du véritable tueur en série Henry Lee Lucas dans le traumatisant
(mouais, pas tant que ça en fait) Henry :
Portrait of a Serial Killer...
The
Dark Half pèche
quelque peu par sa trop longue durée. Deux heures alors qu'une
heure-trente aurait sans doute suffit, le film de George Romero n'est
cependant pas dénué de qualités. Malgré une image un peu trop
léchée, quelques meurtres sanglants perpétrés à l'aide d'un
rasoir à main à la lame particulièrement tranchante satisferont
sans doute les amateurs d'hémoglobine. Plutôt pas mal joué, George
Romero profite de l'occasion qui lui est donnée pour intégrer parmi
les principaux interprètes du film, deux actrices cultes du cinéma
d'horreur et d'épouvante en les personnes de Rutania Alda, qui fut
Dolores Montelli dans le meilleur épisode de la saga Amityville
(le deux, je précise), ainsi que l'actrice Julie Harris, l'héroïne
du chef-d’œuvre de Robert Wise, The
Hanting.
Il était fort logique que George Romero s'intéresse au sujet du
livre (la déliquescence de l'alter ego maléfique de Thad Beaumont
le rapprochant sensiblement des zombies de l'auteur de Dawn
of the Dead)
même s'il semble que le choix de The
Dark Half ne soit dû qu'au hasard puisque jusqu'à ce jour où lui
fut confiée la réalisation de son adaptation, le cinéaste s'était
vu refuser plusieurs autres scripts.
On
notera les saisissantes séquences lors desquelles des milliers de
passereaux furent utilisés, et auxquels furent ajoutés des milliers
d'autres numériquement, et le final particulièrement gore durant
lequel George Stark se fait littéralement dévorer le visage par des
dizaines d'oiseaux. Malgré ses nombreuses nominations, The
Dark Half
fut un échec commercial et ne rapportera que deux tiers du
financement initial...
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