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dimanche 21 octobre 2018

Cycle Stephen King : The Dark Half de George A. Romero (1993) - ★★★★★★☆☆☆☆



The Dark Half et le long-métrage qui en découle sont des cas bien à part dans l’œuvre de l'écrivain américain Stephen King. Pour la simple et bonne raison que leur existence est la conséquence d'une légende entourant le nom de Richard Bachman. La vérité sur l'identité de l'auteur de Rage, The Long Walk, Thinner ou encore The Regulators ayant été dévoilée en 1985, c'est sur ce postulat que Stephen King se lança dans l'écriture d'un roman d'épouvante tournant autour d'un auteur de romans très violents sous le pseudo de George Stark. Pseudonyme sous lequel se cache en réalité l'écrivain Thad Beaumont dont les œuvres qu'il écrit sous son véritable nom sont en revanche beaucoup plus sérieux et nuancés. Le roman sort en 1989 et le film quatre ans plus tard. Dix ans tout rond après Creepshow, c'est la seconde fois que l'écrivain et le cinéaste George Romero collaborent sur un même projet cinématographique. Cette fois-ci, c'est le réalisateur lui-même qui s'occupe de l'écriture du scénario à partir du roman de l'écrivain. A l'origine, The Dark Half est un excellent bouquin, particulièrement prenant et anxiogène.
Le cinéaste en fait une adaptation bien moins convaincante même si la première demi-heure s'avère plutôt efficace. Au regard de quelque longs-métrages sans âmes ayant été peu inspirés par les écrits de Stephen King, on ne jettera cependant pas la pierre à un George Romero beaucoup plus à l'aise lorsqu'il s'agit de réveiller les morts et de leur ordonner de conquérir notre planète.

Ici, le mystère entourant le personnage de George Stark ne fait pas le poids très longtemps puisque George Romero n'attend pas la fin pour nous apprendre que le bonhomme, d'une certaine manière, existe réellement, alors même que jusqu'à ce que l'on découvre son visage, nous pouvions encore envisager que l'écrivain Thad Beaumont était tout simplement victime du frère jumeau parasite décelé lors d'une intervention chirurgicale du cerveau particulièrement dérangeante. Oeuvre schizophrène s'il en est, The Dark Half oscille entre enquête policière et fantastique. Dans le rôle du flic de service, l'acteur Michael Rooker qui sept ans auparavant allait marquer nombre de spectateur avec son incroyable interprétation du véritable tueur en série Henry Lee Lucas dans le traumatisant (mouais, pas tant que ça en fait) Henry : Portrait of a Serial Killer...

The Dark Half pèche quelque peu par sa trop longue durée. Deux heures alors qu'une heure-trente aurait sans doute suffit, le film de George Romero n'est cependant pas dénué de qualités. Malgré une image un peu trop léchée, quelques meurtres sanglants perpétrés à l'aide d'un rasoir à main à la lame particulièrement tranchante satisferont sans doute les amateurs d'hémoglobine. Plutôt pas mal joué, George Romero profite de l'occasion qui lui est donnée pour intégrer parmi les principaux interprètes du film, deux actrices cultes du cinéma d'horreur et d'épouvante en les personnes de Rutania Alda, qui fut Dolores Montelli dans le meilleur épisode de la saga Amityville (le deux, je précise), ainsi que l'actrice Julie Harris, l'héroïne du chef-d’œuvre de Robert Wise, The Hanting. Il était fort logique que George Romero s'intéresse au sujet du livre (la déliquescence de l'alter ego maléfique de Thad Beaumont le rapprochant sensiblement des zombies de l'auteur de Dawn of the Dead) même s'il semble que le choix de The Dark Half ne soit dû qu'au hasard puisque jusqu'à ce jour où lui fut confiée la réalisation de son adaptation, le cinéaste s'était vu refuser plusieurs autres scripts.
On notera les saisissantes séquences lors desquelles des milliers de passereaux furent utilisés, et auxquels furent ajoutés des milliers d'autres numériquement, et le final particulièrement gore durant lequel George Stark se fait littéralement dévorer le visage par des dizaines d'oiseaux. Malgré ses nombreuses nominations, The Dark Half fut un échec commercial et ne rapportera que deux tiers du financement initial...

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