Je ne sais pas encore si
la durée de vie de ce cycle sera importante, toujours est-il que
j'ai décidé de consacrer quelques articles à ces interprètes dont
on ne parle pas suffisamment et qui généralement servent les
grandes stars. Pour commencer, je vous propose d'évoquer un
personnage qui à travers ses différentes apparitions m'est toujours
apparu fort sympathique. Le genre d'individu que l'on ne conçoit
jamais comme étant mauvais mais auquel fut souvent imposé des rôles
ingrats. Pas les plus gratifiants donc, mais comme tous,
essentiels...
Si le nom de Jacques Canselier ne vous dit rien, ce qui serait
vraiment regrettable serait de ne pas vous souvenir non plus de son
visage. Triste, fragile, de quoi s'offrir de petits rôles
apparemment sans importance mais qui marquent malgré tout au point
que, si l'on ne retient pas son identité, du moins son visage, lui,
demeure bien connu des amateurs de cinéma. Quelques répliques, tout
au plus. Et une vingtaine de longs-métrages à son actif. Quelques
apparitions à la télévision et puis, plus rien depuis 1992, date
de sortie de Vagabond d'Ann Le Monnier, dans lequel
Jacques interprète le rôle de Cormier. Mais bien avant cela,
l'acteur a débuté sa carrière à la télévision dans la série La
cravache d'or en 1969 et dans Mauregard l'année
suivante. Quant au cinéma, il y met les pieds pour la toute première
fois dans Macédoine
de Jacques Scandelari, et surtout Max et les
ferrailleurs de Claude Sautet. Rien que ça. Il y tient le
rôle de Jean-Jean. Puis celui de Coco, auprès de Philippe Léotard
dans Avoir vingt ans dans les Aurès
de
René Vautier. Jusqu'en 1985, Jacques Canselier enchaîne les
tournages. Ca n'est pas de l'abattage puisqu'entre 1974 et 1985 on ne
le verra que dans une dizaine de longs-métrages dont deux de Michel
Audiard ( Comment réussir
quand on est con et pleurnichard
et Bons baisers... à lundi,
le cinéaste et dialoguiste lui offrant à cette occasion un rôle un
peu plus important),
un de Jean-Claude Sussfeld (Elle
voit des nains partout !),
ou encore un autre de Michelle Deville, La
petite bande.
L'acteur
ne déploiera pas une carrière télévisée plus imposante qu'au
cinéma puisqu'on ne le verra que dans quelques téléfilms et séries
dont un épisode des 5
Dernières Minutes,
mais aussi et surtout dans le rôle d'un des personnages de la série
culte Pause-Café avec en vedette l'actrice Véronique Jannot.
Mais
si l'on se souvient si bien de Jacques Canselier, outre pour sa
bouille sympathique, c'est sans doute aussi pour son apparition dans
Le Professionnel
de Georges Lautner. Après plus d'une heure vingt de film, Jean-Paul
Belmondo et Robert Hossein (respectivement dans les rôles du
commandant Josselin Beaumont et du commissaire Rosen) se font enfin
face. Un duel au sommet dont l'un des deux hommes finira à terre,
tué d'une seule balle dans le corps. C'est à ce moment très précis
que débarque Jacques Canselier en livreur de fleurs. Affublé d'une
tenue bleue ciel et trimballant entre ses mains un énorme bouquet de
fleurs roses, il va être le témoin et le déclencheur du duel
opposant le commandant et le commissaire. Bafouillant, se rendant
compte de la dangerosité de la situation, Jacques Canselier, égal à
lui-même et aux rôles qui lui collent à la peau, recule, se
confond en excuses, jetant un œil inquiet vers les deux hommes,
avant de trébucher parterre...
Depuis
1992, Jacques Canselier semble avoir mis de côté sa carrière. Que
devient-il, où vit-il ? Mène-t-il une carrière en marge de
celle d'acteur...?
Que fait Jacques canselier dans sa vie
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