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samedi 20 octobre 2018

Devil's Gate de Clay Staub (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆




Pour une fois que la traduction française est plus proche que le titre original, Enlèvement méritait bien que l'on s'y attarde quelques instants. Bien que bénéficiant d'une aura peu enjouée de la part d'une certaine presse qui voit dans l'arrivée des plates-formes proposant des films et des séries en flux continu, la mort des cinémas (!!!), Netflix propose ce mois-ci le long-métrage canadien Devil's Gate (dont le titre original, à bien y réfléchir, n'est finalement pas si stupide que cela) de Clay Staub. Et Clay Staub, il faut tout de même le noter, est l'auteur de... ben en fait pas grand chose d'autre. Enfin, ce serait mentir d'affirmer qu'il n'a réalisé que le film qui nous intéresse ici car en réalité, il fut le réalisateur de seconde équipe sur The Thing de l'imprononçable Matthijs van Heijningen Jr. En 2011, 300 de Zack Snyder en 2006, et un peu plus loin encore, sur L'Armée des Morts de... Zack Snyder, oui, encore lui.
Devil's Gate débute d'abord sous les meilleurs augures. Une image délavée, presque en noir et blanc, un climat et une ambiance particuliers, un rêve, un cauchemar éveillé. Et puis, une vision de l'Amérique profonde (le trou du cul du monde comme le dirait n'importe quel français un peu moins élégant que ses concitoyens) plutôt bien fichue. Des rednecks étendant presque leur zone de pouvoir jusqu'aux autorités. Une baraque gigantesque plantée au beau milieu de champs qui ne donnent malheureusement plus guère de résultats. Un bon point pour le film du canadien ? Les décors. Parce qu'on le veuille ou non, que Devil's Gate tourne au vinaigre ou pas, le travail effectué sur les intérieurs n'a rien à envier au Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper. On s'attendrait presque à voir surgir « Tronche de Cuir » armé de sa célèbre tronçonneuse. Mais non, le fada de l'histoire, lui, se nomme Jackson Pritchard, et l'enquêtrice du FBI Daria Francis le soupçonne d'avoir enlevé son épouse et leur fille. D'où le titre français. Aidée de Conrad Salter, un gars du cru un peu mou de la gâchette, Daria va découvrir les véritables enjeux d'un long-métrage qui cessera de tenir en haleine dès qu'il se muera en un film hybride entre thriller glauque et film de science-fiction versant dans l'abduction.

Oups ! Je crois bien avoir révélé un détail d'une importance considérable... Pas grave, vu que le résultat à l'écran est désastreux. Et là, encore, je pèse mes mots. Ceux qui regrettent l'avalanche de films s'inspirant de l’œuvre de Tobe Hooper évoquée plus haut ou de The Hills have Eyes de Wes Craven pourraient bien changer d'avis en découvrant le film de Clay Staub. Car à partir du moment où Devil's Gate berce davantage dans la science-fiction que dans le thriller, ça devient vraiment du grand n'importe quoi. Mêler le thriller redneck à la S-F partait sans doute d'un bon sentiment, mais traiter celle-ci à la manière d'un épisode de série même pas digne de X-Files vouait le film à tomber dans l'oubli. On aurait presque préféré que le mystère qui se trame dans la cave le demeure. Marre de ces êtres venus d'ailleurs à l'apparence cauchemardesque. Sorte de pudding gluant vaguement inspiré par la créature de Roswell à laquelle le cinéaste offre une mâchoire de piranha. Vachement crédible pour une créature beaucoup plus intelligente que nous le sommes. Plutôt bien interprété, Devil's Gate souffre cependant d'une mise en scène et d'un scénario grotesques, fourmillant d'incohérences, et surtout, d'un déroulement manquant cruellement de finesse lorsqu'il s'agit d'aborder le passionnant sujet des abductions. Le canadien insiste pour maintenir un visuel déprimant lui conférant une aura très particulière. Un travail que l'on doit au directeur de la photographie Miroslaw Baszak. Quant aux décors, seul aspect que l'on retiendra de réellement positif, il est l’œuvre du directeur artistique Réjean Labrie. Devil's Gate est principalement incarné par l'actrice Amanda Schull (dont la ressemblance avec Nicole Kidman est frappante), ainsi que par Milo Ventimiglia et Shawn Ashmore. Notons la présence (inutile) de Jonathan Frakes (le commandant William T. Riker de la série télé Star Trek : la Nouvelle Génération) dans le rôle du Sheriff Gruenwell. Se regarde... et s'oublie très rapidement...

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