À
l'origine de Needful
Things,
le roman homonyme sortit chez nous sous le titre Bazaar
en
1991. Une très bonne surprise que ce dix-huitième ouvrage grand
format de Stephen King qui depuis un certain nombre d'années a
publié quelques immenses gros pavés qui seront par la suite adaptés
au cinéma et à la télévision avec plus ou moins de bonheur. The
Stand,
Pet Semetary,
It,
Misery,
ou encore
The Tommyknockers
avec lequel Needful
Things
partage un certain nombre de points communs. Mais sans doute pas
autant qu'avec le futur scénario original qu'il écrira à
l'occasion de la mini-série en trois parties, Storm
of the Century.
Cette année 1993 est plutôt un bon cru pour le plus adapté des
écrivains d'épouvante américains puisque outre le cinéaste Fraser
Clarke Heston qui se penchera donc sur Needful
Things,
George Romero remettra les pieds dans le plat pour la seconde fois
après Creepshow
en 1982 avec The Dark
Half
cette année là.
L'intrigue
se situe dans la ville de Castle Rock, une communauté fictive
inventée par Stephen King et servant de cadre à plusieurs romans et
nouvelles de l'écrivain. C'est là que s'installe l'antiquaire
Leland Gaunt. Un vieil homme qui propose des objets hétéroclites
(on y trouve notamment de rarissimes cartes de base-ball) à un prix
défiant toute concurrence mais en échange desquels, l'acheteur est
contraint d'accepter de lui accorder une petite faveur. Enfin,
petite. Celle-ci aura toujours des conséquences dramatiques puisque
jouant sur les nerfs et les inimitiés latentes des habitants de
Castle Rock. D'abord ravi de recevoir dans sa petite ville un nouveau
venu, le shérif Alan Pangborn se rend très vite compte que la
double mort de deux de ses concitoyennes a un rapport avec
l'arrivée de Leland Gaunt. Mais les accidents ne s'arrêtent pas là.
En effet, comme mus par une force invisible les poussant à commettre
des actes répréhensibles, tous les habitants agissent de manière anormale.
Bientôt, Castle Rock devient le théâtre d'un chaos indescriptible
que le shérif ne parvient malheureusement pas à contenir. Pendant
ce temps là, L’antiquaire compte les points...
Aussi
dramatiques que puissent être les événements qui se déroulent
dans une ville à l'apparence plutôt calme mais où couve en réalité
une haine que partagent certains habitants (celle opposant Wilma
Jerzyck et son ennemie jurée Nettie Cobb étant très
représentative), il est possible de ressentir une certaine
jouissance à voir se chamailler comme des gamins des adultes
responsables avant que la mort ne les emporte. Des habitants d'une
petite ville américaine aux prises avec celui que l'on sera tenté
de comparer au Diable. Un démon qui peu à peu, et de manière
insidieuse, montre son vrai visage. De longs doigts prolongés par
des ongles ressemblant à des griffes, et des dents qui jaunissent à
vue d’œil. Pas vraiment très esthétiques d'ailleurs, ces
dernières, au vu de l'impeccable tenue générale d'un antiquaire
superbement incarné par l'acteur franco-suédois Max von Sydow.
Aussi impressionnant que talentueux, l'exorciste du film homonyme
réalisé par William Friedkin en 1973, mais aussi et surtout
l'acteur fétiche du cinéaste suédois Ingmar Bergman, cabotine tout
en demeurant d'une méchanceté crasse, MAIS, distinguée.
Leland
Gaunt fait partie de ces personnages charismatiques développés par
Stephen King dans un certain nombre d'ouvrages au point que l'on
pourrait se demander s'il n'est pas un seul et même individu se
camouflant sous divers identités. Leland Gaunt ne partage-t-il pas
en effet de nombreux points communs avec André Linoge de Storm
of the Century ou
Randall Flagg de The
Stand
et de The Dark Tower ?
Ces dernières années, entre excellentes adaptations (Misery)
et nanars (Sleepwalkers),
le grand écran semble nous avoir habitués à des sorties plus ou
moins convaincantes. Fort heureusement, Needful
Things fait
partie de ces bonnes choses qui furent extraites des écrits de
l'écrivain d'épouvante. Un joyeux bordel mettant à jour le
caractère pernicieux de l'âme humaine. Une partie d'échec entre le
Diable et les pieux habitants d'une petite ville américaine qui
cache quelques sombres secrets. Face à Max von Sydow, l'acteur Ed
Harris, qui outre une carrière exemplaire à travers d'excellents
longs-métrages (L’étoffe
des Héros,
Abyss,
Apollo 13,
A History of Violence),
apparaîtra à plusieurs occasions dans des adaptations de Stephen
king au cinéma (Creepshow)
ainsi que sur le petite écran (The
Stand).
A ses côtés, l'actrice Bonnie Bedelia dont le visage ne nous est
pas inconnu puisqu'elle interpréta le rôle de Holly Gennero dans
les deux premiers volets de la franchise Die
Hard,
Piège de cristal et
58 minutes pour
vivre...
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