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vendredi 19 octobre 2018

Cycle Stephen King : Sleepwalkers de Mick Garris - (1992) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Plus nous continuons à explorer la filmographie issue des écrits du romancier d'épouvante Stephen King, et plus il paraît clair que dans la balance, pèsent plus lourd la somme des indigences que ne pèsent les œuvres pouvant revendiquer le statut d’œuvres cultes. Heureusement, il en fut pour rétablir une certaine vérité, mais combien de navets pour chaque chef-d’œuvre enfanté ? Trop, beaucoup trop. Qui se souviendra longtemps après leur sortie au cinéma de Children of the Corn, Maximum Overdrive, The Running Man ou de Graveyard Shift autrement que pour la vacuité de leur contenu ? Trop rares sont les George A. Romero, David Cronenberg, John Carpenter, Rob Reiner, ou Frank Darabont qui rendirent honneur aux ouvrages dont il s'inspirèrent, et en trop grand nombre sont ceux qui ont pillé l’œuvre labyrinthique de Stephen King pour n'en faire rien d'autre que des produits de consommation aussi rapidement vus qu'aussi promptement oubliés.
Sleepwalkers ne déroge malheureusement pas à la règle, et pour qui ne connaît de l’œuvre de Stephen King que quelques phrases relevées de ci, de là afin d'accompagner un article lui étant consacré, d'aucun ne pourrait imaginer la force d'imprégnation de certains de ses plus grands romans. On pourra toujours invoquer le fait que le film de Mick Garris n'est que l'adaptation d'une nouvelle de l'écrivain n'ayant sans doute pas assez d'envergure pour mériter sa place sur grand écran. Mais qu'en sait-on finalement, puisque cette nouvelle, justement, n'est jamais parue dans aucun ouvrage et que Stephen King n'a fait que la reprendre dans l'intention d'en faire un scénario digne d'un long-métrage ? Sauf que le résultat, à l'écran, peine à revendiquer la moindre capacité à faire peur. On pourrait même ranger Sleepwalkers dans la catégorie des comédies involontaires tant il est à l'opposé des ambitions de celui qui tentera pourtant par la suite, et à plusieurs reprises, de s'attaquer à nouveau à l’œuvre de Stephen King (The Stand en 1994, Desperation en 2006).

Le principal soucis avec Mick Garris est que quoi qu'il tourne, le résultat est digne d'un téléfilm et rien de plus. Sleepwalkers peut donc s'envisager comme une œuvre réalisée pour le petit écran. De moyenne envergure. Alors imaginez le produit finit, très en deçà des exigences du spectateur qui va payer sa place de cinéma pour aller voir ce qui aurait pu très largement se contenter d'un passage à la télévision. Une catastrophe. Un nanar comme semble être le nouvel emblème d'un Stephen King désormais presque systématiquement adapté au cinéma. Une image aussi lisse qu'une jeune vierge qui n'a même pas encore entendu parler du loup... Stephen King y aborde dans le scénario qu'il s'est lui-même chargé d'écrire, le thème de l'inceste. Sulfureux, Sleepwalkers ? Pas davantage qu'un épisode des Feux de l'Amour, je vous assure. Autre sujet abordé ? Celui des félidés, dont la définition est ici développée au delà de nos connaissances en éthologie, puisqu'on leur découvre ainsi des pouvoirs insoupçonnés comme celui de se camoufler sous l'apparence d'êtres humains.

Et c'est le cas de Charles Brady (Brian Krause) et de sa mère Mary (Alice Krige) qui, venus s'installer dans la petite communauté de Travis dans l'Indiana, vont très vite se mettre en chasse d'une vierge dont la force vitale leur permettra de prolonger leur existence. Dotés d'une force incroyable, ils ont cependant un ennemi avec lequel il doivent absolument conserver une certaine distance : le chat. Oui, cette petite boule de poils est effectivement le seul être sur terre à être en mesure de les tuer. Risible, n'est-il pas ? Et encore, vous n'avez pas vu les atroces costumes de latex dans lesquels nos deux interprètes vont être contraints de se faufiler afin de nous montrer leur vrai visage. J'écris sur le ton de l'humour, mais tout de même... une fois encore, donc, Sleepwalkers est une très grosse déception. Ennuyeux, sans enjeux et artistiquement pauvre, un long-métrage que l'on pourra aisément ignorer pour se concentrer sur quelques-uns de ceux qui allaient enfin redorer le blason de Stephen King et de ses écrits...

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