Fut une époque où nous
eûmes Louis de Funès, Bourvil, Fernandel et Pierre Richard même si
ce dernier se fait plus rare qu'à une certaine époque bénie où la
comédie française avait un sens. Aujourd'hui, nous avons Kev Adams.
On ne citera pas Michael Youn qui à plutôt réussi à se refaire
une santé dans des productions au ton qui en général diffèrent
très nettement du monceau de conneries post-Morning Live dont
il fut acteur et parfois-même, réalisateur. Concernant Kev Adams,
son cas semble déjà nettement plus grave. Il n'y a guère que le
public généraliste (et boutonneux) pour y trouver de quoi
satisfaire son amour pour l'humour qui tâche à force de sonder dans
les puits de l’indigence la plus navrante. Mais dès lors que du
généraliste l'on passe au spécialiste, le son de cloche est, allez
savoir pourquoi, différent ! Pour celles et ceux qui auraient
la mémoire courte et qui par masochisme désireraient que l'on
ravive de douloureux souvenirs, rappelons tout de même que le
bonhomme a parcouru de long en large des purges telles que Les
Nouvelles Aventures d'Aladin
en 2015, Alad'2 de
Lionel Steketee en 2018, All Inclusive
de Fabien Onteniente l'année suivante et tout récemment Haters
de Stéphane Marelli. Autant dire que si vous comptez libérer un peu
de pression crânienne en vous délestant d'une certaine quantité de
neurones (avec, sans doute pour conséquence, un arrêt de travail de
plusieurs semaines pour cause de régression mentale), c'est ici que
ça se passe. Mais avant de le brûler définitivement sur un bûcher
ou de le découper en morceaux avant de disperser chaque pièce en
différents endroits de notre planète, il doit bien y avoir un ou
deux longs-métrages qui lui permettraient d'échapper à la
potence.... non ? Fiston
de Pascal Bourdiaux ? Ouais, ça se regarde avec un certain
plaisir avant de devenir au bout de quelques mois comme le souvenir
incertain d'un ''truc'' que l'on aurait été voir au cinéma sans
pour autant en être totalement convaincu ! Et puis, bizarrement,
loin de ses expressions hébétées, surgit de nulle part l'affiche
et le synopsis de Amis publics
d'Édouard Pluvieux... Quand on a un nom pareil, on n'imagine pas
autre chose qu'un drame. Au pire une comédie dramatique, mais
certainement pas une comédie tout court. Alors, Kev Adams aurait-il
réussi, ne fusse que sur une très courte durée, à prendre la même
voie que Michael Youn ? Cela avant qu'il ne se recroqueville à
nouveau dans ce long dédale en forme de coquille d'escargot où
n'est accordée la miséricorde qu'à ceux qui insufflent un peu
d'intelligence dans le septième art ?
''- Mon frère va mourir d'un cancer''
''- Merde! C'est grave ?''
Si Amis publics part d'un bon sentiment en évoquant la
décision d'un groupe d'amis de faire prendre forme au rêve du frère
de l'un d'entre eux dont les jours sont comptés (Ben, qu'interprète
Paul Bartel, est en effet atteint d'un cancer), le message s'avère
on ne peut plus douteux puisque derrière ce titre se cache cette
formule qui sied aux criminels les plus dangereux en la détournant.
On pense évidemment à ces ennemis publics qui font les choux
gras des médias et qui dans le cas présent est légitimé à
travers un braquage de banque. Si tant est que ce dernier soit à
l'origine monté de toute pièce, on peut effectivement trouver
l'idée quelque peu dérangeante. Encore que traitée sous le mode de
l'humour, la chose s'avère déjà beaucoup moins choquante. D'autant
plus que la tournure que prennent les événements tente surtout de
mettre en avant l'amour et l'amitié d'un jeune adulte et de ses amis
pour son jeune frère. Édouard Pluvieux joue sur la corde sensible
en y parvenant étonnamment moins que d'autres sujets beaucoup moins
graves. Sans être un odieux plaidoyer légitiment la violence, ce
rêve absurde sera l'occasion de quelques séquences plutôt
amusantes bien que le réalisateur et ses scénaristes John Eledjam,
Grégory Boutboul et, oui, Kev Adams lui-même, peinent à rendre
véritablement captivant ce faux braquage qui tourne à l'événement
national. L'humoriste et acteur abandonne le costume du bouffon et
arbore un visage nettement moins détestable que celui auquel il nous
avait souvent habitué jusque là. Malheureusement pour Kev Adams, on
retiendra d'abord l'interprétation de Paul Bartel et les singeries
de leurs comparses. Ce qui pour sa situation ne résout au fond pas
grand chose. C'est à se demander si Kev Adams ne serait pas maudit.
Sans doute moins à l'aise au premier qu'au second plan, il n'a sans
doute jamais été aussi bon que lorsqu'il ne tient pas la vedette
(Sac de billes de Christian Duguay). À noter la
présence à l'écran de l'acteur Vincent Elbaz...
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